Mélenchon : "Hollande est un faux-gentil. Et un vrai culbuto"

lundi 1er octobre 2012.
 

Jean-Luc Mélenchon fait un retour en fanfare sur la scène médiatique. Premier opposant de François Hollande ? Il réaffirme ici sa proximité avec le PC et veut placer le pouvoir face à ses contradictions.

Le leader du Front de Gauche a accordé aux Inrocks un grand entretien. Rentrée de l’exécutif, rythme et contenu des réformes annoncées, taxe des 75%, déficits publics, manifestation du 30 septembre contre le traité européen, etc. Jean-Luc Mélenchon est “en grande forme”. “Je suis allé mettre les doigts dans la prise”, dit-il, “tout va bien”. Extraits de l’interview à retrouver dans le numéro 876 disponible en ligne ici et en kiosque le 12 septembre.

Croyez-vous à l’agenda du redressement fixé sur deux ans par François Hollande et que pensez-vous de son engagement d’inverser la courbe du chômage d’ici un an ?

Jean-Luc Mélenchon : Un agenda chasse l’autre. Où est passé celui programmé par Fabius pendant la campagne électorale ? Le changement est ajourné ? Ce sera donc l’enlisement. Savez-vous que le montant du plan d’austérité de François Hollande, c’est deux fois le montant total des plans Fillon ? Comment croire qu’une politique d’austérité puisse produire autre chose qu’une débâcle de l’emploi et des recettes fiscales ? Le Président prend rendez-vous en 2014. Ça tombe bien car il y aura des élections cette année-là : les européennes. Je crois que ce sera le moment de vérité à gauche. Les urnes vont trancher !

Plus généralement, que pensez-vous de la rentrée du gouvernement, de la volonté affichée d’accélérer les réformes ?

Jean-Luc Mélenchon : Ils font une erreur d’évaluation de la situation. Peut-être est-ce dû au côté technocratique et peu politique de ce gouvernement ? Pour eux, la crise est un problème technique d’ajustements des comptes publics. Ils n’ont pas compris qu’elle est d’abord une crise politique, une crise des relations sociales, une crise du système. Dès lors, ils se positionnent comme des extraterrestres dans le champ politique parce qu’en face d’eux ils ont un Medef qui ne connaît que les rapports de force. Cette erreur de diagnostic se traduit par une gestion du temps totalement irréelle. Le moment qui était décisif pour traduire en signaux législatifs le nouveau rapport de force issu de l’élection présidentielle, ils le laissent passer ! Une session parlementaire pour presque rien ! Comme si les Français n’avaient eu qu’à choisir entre un normal et un agité, comme si cela n’avait été qu’une question de style. (…)

A vous écouter, on a l’impression que vous ne leur reconnaissez plus le label de gauche…

Jean-Luc Mélenchon : Où voyez-vous ça ? Pour moi, on est de gauche ou de droite. A gauche, il y a deux orientations. L’une, dominante en Europe, celle du social-libéralisme, qui ne conduit qu’à des désastres, et l’autre, qui est une orientation de rupture avec le capitalisme et le productivisme. Aujourd’hui, nous sommes dirigés par les sociaux-libéraux, dont François Hollande a toujours été l’incarnation en France. Depuis 1984, il a déroulé cette ligne. C’est un faux gentil. Et un vrai culbuto. Parfois, il est allé loin en arrière mais il se remet toujours en place. (…)

Interview à lire dans son intégralité dans le numéro des Inrockuptibles disponible en ligne ici et en kiosque le 12 septembre.

Propos recueillis par Hélène Fontanaud et Marion Mourgue


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