De l’urgence du retour de l’Intérêt général humain dans la réflexion sur l’industrie électronucléaire

lundi 27 mai 2013.
 

A la suite d’une nouvelle grève des sous-traitant-e-s à la centrale nucléaire de Belleville, j’ai été amené, avec mes camarades de la commission écologie du Parti de Gauche, à rédiger un communiqué de soutien. Il m’a semblé utile de prolonger ce communiqué afin de faire un point sur la situation de la sous-traitance dans cette industrie pas comme les autres. Cet article se veut donc instructif, informatif et questionnant. Espérons que cet angle de rédaction ne rebute pas l’internaute et que chacun-e se laisse le temps de la lecture. Ces hommes et ces femmes le méritent.

Au-delà du débat sur la sortie du nucléaire, tronqué dès l’origine de cette industrie née dans le mensonge, l’opacité et les certitudes assénées d’ingénieurs au service d’un lobby surpuissant, il s’avère aujourd’hui qu’un problème malheureusement prévisible prend une ampleur démesurée :

La dégradations des conditions de travail des sous-traitant-e-s de l’industrie électronucléaire.

Le Parti de Gauche a toujours soutenu que nous ne sortirions jamais du nucléaire sans ses travailleuses et travailleurs et encore moins contre elles et eux. Depuis 2009, avec quelques autres forces, et l’appui de films importants (La bombe humaine d’Elsa Fayner, RAS Nucléaire, rien à signaler de Alain de Halleux) nous attirons l’attention sur les employé-e-s du nucléaire, et plus particulièrement des sous-traitant-e-s, et sur les conséquences des conditions de travail qu’ils/elles subissent sur leur propre santé et sur la sécurité des centrales donc des populations.

Un projet de dilution parfaitement organisé

A partir du milieu des années 90, le secteur du nucléaire a vu son activité de plus en plus livrée à la sous-traitance pour répondre aux exigences des directives européennes d’ouverture à la « concurrence libre et non faussée » des services publics et pour accroître les profits des nouveaux actionnaires. Ils sont aujourd’hui 43 000 salarié-e-s de la sous-traitance (environ 20 000 chez EDF). Cette méthode consiste à sortir les personnels du statut unique qui protège les travailleurs et travailleuses et les soumettre à des conditions insupportables de sécurité, de salaires, de précarité, de conditions de travail, de soumission, tout en les maintenant dans le silence et l’obscurité.

81 % de la maintenance du parc nucléaire est aujourd’hui confiée à la sous-traitance. Dans les années à venir 61 % de personnel statutaire d’EDF va partir à la retraite sans qu’un véritable plan de remplacement et de formation sérieux n’ait été prévu, et en même temps va être lancé le « Grand Carénage »1 qui va, de 2015 à 2022, engager de très grands travaux sur tous les sites français. Il va falloir multiplier au moins par 4 le personnel sous-traitant. En voyant ce qui se passe à Flamanville, nous pouvons légitimement penser qu’une grande partie des sous-traitant-e-s que nécessitera cette mutation viendra d’Europe de l’Est et nous pouvons nous inquiéter du dumping social que cela va créer2 et des conditions d’accueil sur les sites qui passeront de 2 500 à 10 000 nomades.

Didier Thévenieau

Pour lire la suite de cet article, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message