Août 2013 Les Kurdes préparent un congrès unitaire historique

jeudi 8 août 2013.
 

Alors que le Moyen-Orient est en plein phase de changement, les Kurdes de quatre parties du Kurdistan, divisé par des frontières artificielles entre la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, réunissent leur premier congrès national d’ici un mois à Erbil (Hewler).

Un congrès national des kurdes est à l’ordre du jour depuis plusieurs années, mais la conjoncture régionale et internationale ne permettait pas aux Kurdes d’adopter une stratégie commune. Il faut également ajouter les divisions entre les Kurdes qui se sont soldées, dans les années 1990, par des affrontements fratricides, alimentés par des provocations étrangères, notamment celles menées par la Turquie. Aujourd’hui, les conditions d’un tel congrès sont plus que jamais favorables.

Le 22 juillet, une réunion préparatoire a été organisée à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, avec la participation d’une quarantaine de partis politiques et d’organisations de la société civile. Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, le premier ministre de la région Necirvan Barzani, deux dirigeants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), les dirigeants du principal parti légal kurde BDP en Turquie, ainsi que les responsables des kurdes iraniens et syriens étaient présents lors de cette réunion. Il s’agit d’un pas concret et historique pour le congrès, admettent toutes les parties.

Un comité, composé de 21 personnes, a été créé pour organiser d’ici un mois un congrès national des Kurdes.

UN EVENEMENT HISTORIQUE

On accorde une grande importance à ce congrès pour les Kurdes et le Moyen-Orient. Pour la première fois dans l’histoire, les quatre parties du Kurdistan seront réunis sous une seule bannière. L’élaboration d’une stratégie commune et l’identification d’intérêts communs seront à l’ordre du jour de ce congrès. Le congrès donnera aussi une occasion historique pour redéfinir les relations entre les différentes parties du Kurdistan et créer des mécanismes nécessaires pour faire respecter les décisions prises.

« Grace à ce congrès, les Kurdes déclareront au monde entier le statut sous lequel ils veulent vivre dans chaque pays » a dit Selahattin Demirtas, le co-président du BDP, après la réunion préparatoire.

Les préparatifs de ce congrès ont été accélérés après que le lieder kurde emprisonné Abdullah Ocalan ait lancé le 21 mars le processus de paix pour une solution démocratique à la question kurde en Turquie. Suite à l’appel d’Ocalan, le PKK a déclaré un cessez-le-feu, avant de lancer, le 8 mai, le retrait de ses combattants. M. Ocalan a également proposée quatre conférences pour préparer le terrain : une à Ankara, une à Diyarbakir, une à Bruxelles, et la quatrième à Erbil. Les trois premières ont abouti avec succès.

Un membre du comité préparatoire du congrès a affirmé à l’ActuKurde que le congrès sera réuni au cours du mois d’août. La première tache de ce comité a été de créer les commissions nécessaires et de définir les quotas. Parmi les commissions figurent notamment celles de « libération de la femme », « jeunesse », « diplomatie » et de « documents stratégiques nationaux et principes nationaux ».

UN QUOTA DE 40 % DE FEMMES

Déterminant le nombre de délégués à 500, le comité a également défini un quota de 40 % de femmes pour tous les travaux du congrès, 45 % de partis politiques, 35 % d’organisations de la société civile, 10 % de jeunes et 10 % de personnages indépendants.

La présence des femmes dans tous les domaines est une ligne rouge pour l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK), système politique du PKK. Exigeant un quota par sexe, la KCK est dirigée par un système de co-présidence, constitué d’une femme et un homme, comme toutes les autres organisations réunies sous sa bannière.

Blog de Maxime Azadi


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