Meeting Front de Gauche à Paris : Discours de Jean-Luc Mélenchon

dimanche 23 mars 2014.
 

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A Paris, le Front de gauche célèbre son « indépendance »

A une semaine du premier tour des municipales, Jean-Luc Mélenchon a appelé les électeurs à valider la « stratégie d’autonomie » du Front de gauche vis-à-vis du PS.

Louis IX et Philippe Auguste s’en remettront-ils ? Perchés sur deux hautes colonnes, les monarques - du moins leurs effigies de pierre - veillent, tranquilles, sur l’avenue parisienne du Trône. Mais ce dimanche après-midi, à leurs pieds, on a invoqué Saint-Just et Robespierre, chanté la Marseillaise et l’Internationale. A une semaine du premier tour de l’élection municipale parisienne, le Front de Gauche tenait un dernier meeting autour de sa candidate Danielle Simonnet, et de son leader, Jean-Luc Mélenchon. Dans l’espoir de détromper ceux qui jugent la partie pliée au bénéfice de la socialiste Anne Hidalgo.

Le choix du lieu ne doit rien au hasard : l’avenue du Trône marque la limite entre le XXe arrondissement, au nord, et le XIIe, au sud. Dans le premier se présente Danielle Simonnet ; dans le second Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche. L’une et l’autre peuvent espérer un bon résultat dans ces secteurs ancrés à gauche, face aux écologistes et à l’alliance PS-PCF – alliance qui prive le Front de gauche de l’un de ses deux piliers, le résumant pour l’essentiel au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

Présent, ce dernier est accueilli au cri de « Résistance ! » par une assistance clairsemée, d’environ un millier de personnes. L’ex-candidat à la présidentielle insiste sur la nécessaire « indépendance » du Front de gauche vis-à-vis du Parti socialiste : « Nous n’avons pas créé une étiquette, une assurance-vie électorale, une machine à cash électorale, un attroupement de circonstances », souligne-t-il. Avant de rappeler les termes du « serment » prononcé en avril 2012, selon lequel « nous resterions unis et indépendants de toute autre force politique ». Des messages qui ont volé tout droit jusqu’au siège du PCF, place du Colonel Fabien.

Du reste, selon Jean-Luc Mélenchon, les municipales n’ont rien ou pas grand-chose d’un scrutin local : « Quand on convoque 46 millions de Français le même jour, la municipale est une élection politique, poursuit-il. Sur les listes du PS et d’EELV, il y a trois ministres et onze parlementaires de la majorité. Ce sont autant de visages de la politique gouvernementale. A qui fera-t-on croire que notre vote est purement local ? Il s’agit de voter contre les lois scélérates de François Hollande et ceux qui les ont soutenues. »

Le discours aurait laissé un goût d’inachevé sans une attaque envers la presse, « cette petite camarilla qui ne s’intéresse qu’à l’odeur du sang ». Plus tôt dans l’après-midi, un caméraman ayant heurté le patron du PG se voyait traiter par lui d’« abruti », de « crétin » et de « vermine ».

Prenant sa suite à la tribune, Danielle Simonnet décernera à ses concurrents des « prix de l’austérité » - revenant dans l’ordre au frontiste Wallerand de Saint-Just, copieusement sifflé, aux listes de droite de Nathalie Kosciusko-Morizet (« la joueuse de harpe de Longjumeau ») et Charles Beigbeder, puis aux « deux listes gouvernementales PS et EELV ». Si elle assure n’avoir « rien contre la personne » de sa rivale socialiste, Danielle Simonnet lui réserve le plus grand nombre de ses flèches : « Il y a à gauche un débat qu’il faut trancher : est-on pour la résistance ou la soumission à l’austérité ? » Réponse dans une semaine.

Dominique Albertini

* Libération, 16 mars 2014 : http://www.liberation.fr/


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