Union contre Macron et sa loi

mardi 16 décembre 2014.
 

L’urgent reste évidemment d’enrayer la résignation. C’est par là que commence la propagation mortelle des idées et valeurs de nos adversaires. Le recul des repères progressistes est l’écueil numéro un de notre situation. Il faut donc reconstruire la conscience qui se dilue. C’est dans la lutte que cela se fait. Des luttes, il y en a de tous côtés. Ni relayées, ni fédérées. Le moment viendra. Dans le cyberespace aussi, des milliers de contributions montrent que le froid n’a pas gagné la partie. De mon côté, sans m’illusionner, je note aussi que les réunions politiques de cette fin de trimestre sont bien fréquentées. C’est le cas en tous cas de celles que j’anime, même si je suis capable de faire la part des choses et de la curiosité qui se porte sur moi. Et alors ? N’est-ce pas de cette façon que les idées s’ouvrent des portes et des cœurs ? Notre devoir est de proposer un point d’appui, un motif qui concentre les raisons de se battre.

Telle est la loi Macron. Elle touche de nombreux domaines. Le nombre d’ignominie qu’elle contient, de secteurs qu’elle frappe, en fait le prototype d’un déclencheur capable de fédérer le peuple. Pour ce qui nous concerne à cet instant, concentrons sur le travail du dimanche et de la nuit, même si ce que je sais de cette loi à propos des apprentis ou de la médecine du travail a aussi de quoi faire hurler. Le travail du dimanche c’est celui du commerce, de la restauration et de métiers où il s’agit essentiellement de femmes au travail. C’est le royaume des petites payes et des situations précaires qui ne peuvent dire « non ». Un jour de plus sans les gosses. Un jour de plus les gosses tous seuls à la maison ? Un jour de plus levées tôt couchées tard ? Et ainsi de suite. La lutte contre le travail du dimanche est à la fois une lutte sociale et une lutte féministe. Ça se lit dans les statistiques. Ensuite, c’est une lutte fondamentale. Voyez si vous en avez le temps ce que je dis dans mon livre à propos de la « propriété du temps social ». Qui commande la synchronisation des temps sociaux commande la société toute entière ! Quel est le temps qui doit dominer ? Celui de la vie sociale libre dans le temps social libre commun à tous ou bien celle de la circulation de la marchandise ? Le travail du dimanche c’est la sur-exploitation non seulement des individus qui y sont contraints mais de toute la société réduite à sa fonction de consommation marchande.

Pour affronter la loi Macron, nous avons besoin d’une mobilisation de masse. D’après moi, c’est aux syndicats de l’organiser. Le mieux serait que ce soit dans l’unité. Mais comme nous ne nous mêlons pas de la stratégie des syndicats, nous croyons que c’est aux syndiqués de dire ce qu’ils croient juste de faire. Donc nous allons proposer l’idée d’une marche contre la loi Macron au collectif « Triple A ». C’est là que nous saurons si la mobilisation est possible et sous quelle forme. En effet, c’est là que se trouvent à la fois des associations, des syndicats et des partis. Nous pouvons mettre en échec cette loi. Déjà des socialistes se sont positionnés en faveur du vote contre la loi. Sur le plateau de France 2, Cécile Duflot en fait autant. Dans le Front de gauche, c’est l’unanimité sur le sujet. Un front extrêmement large peut donc se constituer. Un front du peuple. Un mouvement qui fédère le refus de nombreux secteurs concernés socialement mais aussi de vastes pans de la société qui récusent le modèle du tout marchand et du tout consommation.


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