Le poids de l’héritage dans l’origine des grandes fortunes françaises

mercredi 29 juillet 2015.
 

60% des grandes fortunes sont possédées en France par des héritiers. Avec un capitalisme français aussi figé, difficile de donner une image plus inégalitaire.

Le poids des « fils de famille »

Il y a cependant une variante hexagonale : l’importance dans le haut du panier de ce que Forbes appelle les « héritiers développeurs », et dont le nombre est aussi important que les héritiers dormants. Oui, Bernard Arnault et Vincent Bolloré sont des « fils de famille », pour reprendre l’imagerie populaire. Mais qu’y a-t-il de commun entre Ferinel, la PME de 800 salariés que la première fortune française a reçue de son père à 25 ans, et le groupe LVMH, numéro 1 mondial du luxe, qu’elle est devenue quarante ans plus tard ? Et si Vincent Bolloré a bâti sa réussite sur la reprise de la papeterie familiale au début des années 1980, il faut se souvenir qu’elle était au bord de la faillite : depuis les harangues aux salariés inquiets d’Ergué-Gabéric jusqu’à la conquête à la hussarde de Vivendi, l’énergie et le culot dont a témoigné l’entrepreneur breton ne faisaient pas partie de l’héritage.

Reste une inégalité profonde, qu’aucune méritocratie ne saurait corriger, qui est à la base de ces succès : un apprentissage, dès le plus jeune âge. Cyrille Bolloré nous raconte avec beaucoup de fraîcheur comment il rêvait de mines de lithium ! Et Bernard Arnault nous confesse son plus gros atout : « J’étais un peu préparé : le week-end, mon père m’emmenait sur les chantiers. C’est ce que je tente de faire avec mes plus jeunes enfants aujourd’hui. » Il y a l’inné, mais l’acquis, cela compte aussi.


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