Alain Badiou analyse les massacres de Paris du 13/11/2015 au sein de l’ordre socio–économique et subjectif du capitalisme mondialisé.

mardi 24 septembre 2019.
 

Alain Badiou vient de publier aux éditions Fayard un essai intitulé : Notre mal vient de plus loin.

Voici la présentation de l’éditeur :

"Dans ce court essai, Alain Badiou revient sur les tueries perpétrées le 13 novembre à Paris et propose d’élucider ce qui est arrivé. Qui sont les agents de ce crime de masse ? Et comment qualifier leur action ? Où en est notre monde, du point de vue de ce qui a été ainsi mis en place insidieusement, puis avec acharnement depuis un peu plus de trente ans ? Ce dont nous souffrons, c’est de l’absence à échelle mondiale d’une politique disjointe du capitalisme hégémonique. Tant qu’une proposition stratégique autre ne sera pas faite, le monde restera dans une désorientation essentielle. C’est un travail pour tous que d’essayer de faire que l’histoire de l’humanité change de direction et s’arrache au malheur opaque où en ce moment elle s’enfonce."

Source : http://www.fayard.fr/notre-mal-vien...

En fait, cet essai est la version imprimée de la conférence d’Alain Badiou donnée au théâtre de la Commune le 23/11/2015 intitulée : " Penser les meurtres de masses" Il analyse les causes profondes des massacres du 13 novembre 2015 à Paris.

On accède à cette conférence en cliquant sur le lien ci-dessous. Durée : 1h46 . Bonne qualité de vidéo

https://vimeo.com/147061687

Notre mal vient de plus loin . Texte disponible avec l’iconographie sur le site de Daniel Mermet : "Là-bas, si j’y suis". On accède au texte en cliquant ici

La publicité faite pour ce texte est très réduite. On peut trouver une interview d’Alain Badiou sur son essai dans le journal Libération du du 11/01/2016 Cliquez ici pour y accéder.

Petit commentaire :

Cette conférence a le mérite d’être claire et pas ennuyeuse. Bonne leçon de sciences politiques sur le capitalisme contemporain même si évidemment un certain nombre de notions restent schématiques dans leur présentation. Ainsi, par exemple, la notion de classes populaires est quelque peu éludée au profit de celle de "classes moyennes" (notion fourre-tout) qui constituerait au niveau planétaire 40 % de la population se partageant les 14 % de "miettes" laissées par les 10 % lplus riches qui s’accaparent 86 % des richesses produites.. Dans ce schéma, comment se répartissent les classes populaires ? Une partie dans ces 40 % et l’autre dans le groupe qui ne possède rien (50 % de la population) ?

D’autre part, l’idée de substituer à la notion de société multinationale celle de société transnationale est certes intéressante mais réduire un État à un simple fondé de pouvoir du Capital est trop simpliste même si cela peut être en grande partie vrai. Un État est le plus souvent un lieu de conflit entre intérêts contradictoires (intérêt général contre les intérêts oligarchiques). Sinon on comprendrait mal pourquoi les ultralibéraux. s’acharneraient, comme il le décrit si bien, à détruire le pouvoir des États.

D’autre part, dans ce qu’il appelle la subjectivité occidentale façonnée par le libéralisme , il oublie un facteur majeur : le rôle des médias et des appareils culturels qu’il évoque à peine.

Mais il est vrai, qu’Alain Badiou a voulu faire simple pour que son analyse reste accessible à un large public.

Hervé Debonrivage


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