Analyse marxiste de la mondialisation (Chronique marxienne 2)

samedi 26 mars 2022.
 

L’analyse marxiste est tout à fait adaptée pour comprendre un capitalisme mondialisé.

En introduction, une question de vocabulaire.

Mondialisation et globalisation

"La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française. Au départ, d’un point de vue étymologique, comme pour le sens commun, monde (tiré du latin mundus : univers) et globe (tiré du latin globus : en tous sens) sont suffisamment proches a priori pour que mondialisation et globalisation soient synonymes dans leur emploi initial en langue française. En anglais, l’usage premier revient au terme « globalisation », repris d’ailleurs par la plupart des autres langues. Le terme anglophone globalization recouvre largement le même débat que la variante sémantique francophone. Différentes personnes peuvent accorder telle ou telle nuance de sens aux termes employés, selon qu’ils mettent l’accent sur la dimension économique, culturelle ou politique, en fonction de leur appartenance, consciente ou non, à tel ou tel courant de pensée. En français, malgré la proximité de « globalisation » avec l’anglais, la particularité de « mondialisation » repose sur une divergence sémantique. D’après le sociologue Guy Rocher : « La mondialisation pourrait être définie comme l’extension à l’échelle mondiale d’enjeux qui étaient auparavant limités à des régions ou des nations. » Tandis que l’internationalisation « nous réfère aux échanges de diverses natures, économiques, politiques, culturels, entre nations, aux relations qui en résultent, pacifiques ou conflictuelles, de complémentarité ou de concurrence. » D’après lui « si l’on parle de mondialisation, on entend évoquer une autre réalité, contemporaine celle-là : l’extension de ces relations et de ces échanges internationaux et transnationaux à l’échelle du monde, conséquence de la rapidité toujours croissante des transports et des communications dans la civilisation contemporaine. Quant à la globalisation - un terme qui a la préférence du sociologue -, elle ferait référence à un système-monde au-delà des relations internationales, au-delà de la mondialisation, un fait social total au sens propre du terme, un référent en soi. »"

Source : Wikipédia. Article complet sur la globalisation et la mondialisation en cliquant ici

Premier texte

Une analyse marxiste de la globalisation actuelle

Source : Institut d’études marxistes (Belgique). Revue Études marxiste. Archives de la revue :http://www.marx.be/fr/content/%C3%A...

URL de l’article qui suit : http://www.marx.be/fr/content/une-a...

Contribution d’Henri Houben au colloque de Shanghai : La mondialisation économique et l’économie marxiste moderne. 2-3 avril 2006

Lorsqu’on aborde la question de la globalisation actuelle, il est important, selon moi, de ne pas commettre deux erreurs. La première, et incontestablement la plus importante, est de ne pas partir de l’étude sur l’impérialisme de Lénine, qui reste d’une actualité cruciale. La seconde est de ne pas reconnaître les changements et les adaptations qui se sont déroulés depuis cette époque. La globalisation actuelle est d’abord et avant tout la situation de l’impérialisme propre à notre époque.

1. L’actualité de l’analyse de Lénine sur l’impérialisme

Lénine écrit son texte sur l’impérialisme, en 1916, en pleine guerre mondiale. Son point de vue est que cette guerre est le résultat de politiques impérialistes menées par chaque Etat européen belligérant et que ces politiques viennent eux-mêmes des stratégies des grandes entreprises dans leurs conquêtes des marchés. Il souligne qu’il y a un changement qualitatif du capitalisme dans le passage de la situation dominée par la libre entreprise et les firmes de taille petite ou moyenne à l’ère des monopoles. Là où régnaient le “ libre marché ” et la concurrence sur le plan surtout économique se substitue la compétition entre géants sur tous les plans. Là où l’Etat servait avant tout à assurer le cadre du développement économique, par des investissements, par le contrôle des travailleurs et par l’unification monétaire succède un Etat impérialiste, prêt à tout pour défendre ses monopoles. Là où les contradictions opposaient travailleurs et patrons et firmes entre elles, les antagonismes prennent désormais un caractère planétaire et mettent en présence non seulement les classes sociales, mais des Etats entre eux. Là où le capitalisme pouvait apporter un développement des techniques et de la science et représenter un progrès par rapport au féodalisme, prend place un capitalisme rentier, parasitaire, vorace, pour qui le critère ultime des choix est la hausse maximale des bénéfices. Aujourd’hui, l’époque de l’impérialisme est loin d’être révolue. Au contraire, elle est présente que jamais. Et ce qui a surtout changé, c’est l’ampleur avec laquelle les caractéristiques de l’impérialisme agissent. 1.1. Un monde dominé par les monopoles Ainsi, en 1916, les monopoles intervenant à une échelle directement planétaire sont plutôt rares. Ils existent surtout dans le domaine des matières premières, déjà dans le pétrole avec Royal Dutch/Shell suivie bientôt par l’Anglo-Iranian Petroleum Company (qui deviendra BP) et la Standard Oil de Rockefeller (aujourd’hui ExxonMobil et, en partie, Chevron Texaco). A l’heure actuelle, c’est plutôt l’inverse. Rares sont les secteurs qui ne sont pas régis par des géants mondiaux, qui ont une base productive un peu partout sur le globe. Il n’y a plus que deux grands constructeurs d’avions commerciaux : Boeing et Airbus. Il n’y a qu’une douzaine de multinationales automobiles. Elles assurent près de 90% de la production mondiale en 2004, comme le montre le tableau 1.

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Deuxième texte.

Une théorie marxienne de la mondialisation et son prolongement jusqu’à la crise économique et financière en cours François Chesnais

Source : E-book . PUF La mondialisation, stade suprême du capitalisme ? En hommage à Charles-Albert Michalet par Wladimir Andreff (dir.) URL du texte : http://books.openedition.org/pupo/2...

Cette contribution a deux objectifs. Expliquer l’importance de l’apport de Charles-Albert Michalet à l’élaboration d’une théorie de la mondialisation dont les fondements sont à trouver chez Marx. Présenter ensuite, dans la continuité de certains des éléments théoriques marxiens privilégiés par Michalet, les fils conducteurs d’une interprétation de la crise économique et financière en cours, l’accent étant mis sur le rôle de la finance dans sa genèse, son déclenchement et la durée qu’elle semble devoir connaître.

Michalet, théoricien marxien de la mondialisation

Le Capitalisme mondial est l’ouvrage de loin le plus important de Charles-Albert Michalet (pour des raisons plus personnelles je mettrais en second Le Drôle de Drame du cinéma mondial). Il l’est à plusieurs titres. D’abord par sa mise en cause radicale de la théorie dominante du commerce international, faite sur la base des recherches sur les firmes multinationales, et son projet-réussi pour quiconque n’est pas soumis idéologiquement ou institutionnellement à la théorie néolibérale-de « renverser le vieux paradigme de l’économie internationale pour lui substituer celui de l’économie mondiale1 ». Mais aussi par son apport à l’élaboration d’une théorie de la mondialisation reposant sur Marx. Sur ce plan Michalet fait figure de précurseur. Michalet n’était pas marxiste, mais très certainement marxien au sens du mot proposé par Maximilien Rubel. Pendant plus de dix ans, comme en témoigne de longues pages de son livre (dont il consacre environ un quart à Marx et aux théoriciens-militants de l’impérialisme, Rosa Luxembourg, Boukharine et Lénine), il a été un lecteur infiniment plus 87 attentif, et plus exigeant aussi, des écrits de Marx que ne l’ont été encore, ou que ne le sont, beaucoup de ceux qui revendiquent en France l’appellation marxiste. Entre le début des années 1970 et 1985, Michalet a posé les bases d’une théorie de « l’économie mondiale proprement dite » qui ne peut être caractérisée autrement que marxienne. C’est la lecture de Boukharine qui lui suggère le terme « économie mondiale ». La sous-section dans laquelle il récapitule les principaux points de son analyse s’intitule « de l’accumulation nationale à l’accumulation mondiale, un phénomène déterminé ». Quels sont les éléments constitutifs de ce phénomène déterminé ? La suraccumulation de capital et la baisse du taux de profit dans les économies capitalistes très développées ; l’investissement direct à l’étranger comme « nouvelle procédure » permettant à un capital additionnel accumulé ne pouvant plus se mettre en valeur de façon profitable « de retrouver un taux de profit suffisant » ; cet investissement étant fait par de grands groupes industriels et financiers issus d’un processus de concentration-centralisation du capital ; l’émergence d’une configuration d’oligopole international marqué par le partage des marchés entre un nombre restreint de groupes ; les filiales dites « relais » comme support à la fois de la délocalisation de la création de valeur et de sa réalisation ; obtention d’une hausse du taux de plus value par la combinaison entre la composition organique technique du capital des pays-source des FMN et les bas salaires dans les pays d’implantation ; rapatriement des profits et des royalties engendrant un flux d’importation de capitaux liquides vers les pays capitalistes centraux2.

C’est comme chercheur et non comme anticapitaliste que Michalet a été porté vers Marx. À un moment donné de son travail, il a vraiment eu besoin de Marx. L’approche à la mondialisation préconisée par Braudel et Wallerstein, dans laquelle l’économie-monde « est la réalité première, qui précède la naissance des États-nations3 » ne le satisfaisait pas. Le travail de terrain mené sur les entreprises multinationales l’a convaincu que c’est en tant que processus basé au départ sur l’État-nation et mu par l’investissement et la centralisation-concentration du capital, qu’il fallait chercher à rendre compte de la formation de relations économiques transnationales échappant à la seule problématique des échanges commerciaux. Il a lu Marx, ainsi que certains des théoriciens-militants marxistes des trois premières décennies du XXe siècle, dans le but de trouver chez eux les éléments théoriques qui pourraient l’aider à avancer. Le moment de cette lecture a coïncidé avec la brève période politique et intellectuelle qui a suivi 1968 au cours de laquelle en France toute une génération de chercheurs a pu se libérer de la domination exercée par le Parti communiste, alors qu’aux États-Unis une pensée économique hétérodoxe reste encore très vivace. Le contexte du début des années 1970 est celui d’un débat intense sur l’internationalisation du capital, dont les protagonistes étaient notamment Wladimir Andreff et Christian Palloix. Il reste que la lecture critique faite par Michalet de Marx et des théoriciens de l’impérialisme, en particulier de Lénine, lui est propre. Le caractère minutieux de cette lecture tranche aussi bien avec le dogmatisme des portes parole officiels qu’avec la superficialité des emprunts faits à Marx par d’autres auteurs. Cela aboutit à une théorie de la mondialisation qui était extrêmement novatrice à l’époque et le demeure en partie encore. Je vois deux influences intellectuelles qui l’ont préparé ou aidé dans ses lectures. Celle initiale de Jean Domarchi à Dijon dont l’enseignement comportait l’obligation de lire les textes eux-mêmes et non leur résumé dans les manuels4. Celle ensuite à Nanterre de Jacques Valier et de ses amis et camarades, dans la foulée de mai 19685. La démarche de Michalet est celle, je le répète, d’un chercheur qui sachant ce qu’il recherche, se tourne vers des auteurs précis pour voir dans quelle mesure ceux-ci peuvent l’aider.

Notes de page.

1 Michalet Charles-Albert, Le Capitalisme mondial, Paris, PUF, « Économie en liberté », 1985 2 Ibid., p. 320-323. 3 Ibid., p. 273. 4 L’enseignement et l’influence intellectuelle de Domarchi Jean, en tant que philosophe et historien (...) 5 Valier Jacques, Sur l’impérialisme, Paris, François Maspero, «  Petite collection » n° 151, 1975.

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Troisième texte.

Le déclin de l’impérialisme contemporain par Robert Bibeau (2014)

Texte téléchargeable en PDF en cliquant sur l’URL suivante On peut ainsi immédiatement consulter la table des matières puis le texte. http://www.robertbibeau.ca/crise2014.pdf

Quatrième texte.

Le capitalisme contemporain et Marx par Michel Husson

En ligne sur ce site à l’adresse : http://www.gauchemip.org/spip.php?a...

Cinquième texte.

10 raisons de lutter contre la mondialisation par Michel Husson.

Texte téléchargeable en PDF en cliquant sur l’URL suivante : http://hussonet.free.fr/10raison.pdf

Sixième texte.

Théories marxistes du droit international : une introduction par Robert Knox

Source : Revue Période

http://revueperiode.net/theories-ma...

Introduction.

Dire que le droit international codifie l’oppression des pays dominés par les États du centre économique mondial est presque une banalité. Comprendre l’origine et la façon dont ce droit international s’est déployé est un projet d’une autre envergure. Robert Knox propose ici de mettre en lumière en quoi la théorie du droit international a longtemps été une lacune des élaborations marxistes sur l’impérialisme et indique comment surmonter ce point aveugle. Il éclaircit en outre les enjeux politiques sous-tendus par les débats autour du droit international, et notamment la question brûlante du rôle du droit dans la transformation sociale

Quel qu’en soit le sujet, cerner de manière définitive une approche marxiste n’est pas chose aisée. Le marxisme est une tradition turbulente, traversée de scissions, de désaccords et de ruptures qui portent souvent sur la possibilité même de nommer « marxiste » la position adverse. On doit cette effervescence en grande partie au fait que la théorie marxiste n’est jamais pure théorie, mais se conçoit au contraire comme un guide pour l’action lourd de conséquences tactiques, stratégiques et politiques.

S’il en va de même pour la théorie marxiste du droit, un second problème surgit néanmoins (en réponse apparemment au premier) quant au relatif manque d’attention des marxistes pour les questions directement juridiques. Ainsi, les écrits de Marx et Engels ne manifestent quasiment aucun intérêt systématique pour le droit, mais y font au contraire référence dans des fragments dispersés. Ce constat se renforce pour le droit international, dont la forme « moderne » n’a été cristallisée que vers la fin de leur vie. Le marxisme ne se réduit bien entendu pas aux écrits de Marx et Engels, et un certain nombre d’auteurs de la tradition a tenté d’articuler les théories marxistes au droit en général et au droit international en particulier. Néanmoins, en comparaison des travaux sur l’économie politique, l’esthétique ou la politique, les études marxistes du droit sont restées relativement rares, et ce d’autant plus concernant le droit international

À ces difficultés s’ajoute une dernière qui tient à l’impossibilité d’identifier « les théories marxistes du droit international » comme une « entité indépendante » de l’ensemble des exigences théoriques (et politiques) du marxisme. Alors qu’un partisan du positivisme juridique n’est pas nécessairement attaché à une compréhension plus générale du développement historique ou du rapport entre économie et société, il n’en va pas de même si l’on décide d’adopter une approche marxiste des théories du droit international. Une telle approche ne peut pas être définie uniquement comme une « position interne » au champ du droit international, mais résulte au contraire de l’application propre à ce champ de l’ensemble du projet scientifique du marxisme.

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Septième texte

Marx critique de la mondialisation ? par Daniel Bensaïd.

Source : site de Daniel Bensaïd http://danielbensaid.org/Marx-criti...

Intervention faite à Saint-Denis, le 16 novembre 2000, dans le cadre du cycle de réflexion philosophique tenu à l’initiative de l’association Espaces Marx et de l’université Paris-VIII-Saint-Denis.(Novembre 2000)

On peut mettre des points d’interrogation partout à condition, de temps en temps, d’apporter des réponses ! En tout cas, d’oser risquer quelques réponses parce qu’aujourd’hui la rhétorique interrogative est souvent une esquive pour éviter de se mouiller et de rentrer dans le vif des problèmes. Il y a des questions partout. On n’est plus sûr de rien, d’accord. Mais si on veut avancer en tout cas, il faut bien rentrer dans le vif…

Je vais partir – et je vous promets que je ne vais pas vous assommer de citations – de deux longues citations mais ce sera pratiquement les seules. D’abord, si le mot de mondialisation ou de globalisation n’était pas utilisé à l’époque de Marx, la chose, elle, avait commencé à exister, et de manière assez étonnante. J’ai pris ces deux longues citations du Manifeste communiste qui est intéressant par sa date même.

Lire la suite en cliquant iciTexte complet disponible en PDF en cliquant ici http://danielbensaid.org/IMG/pdf/20...

Cette liste d’études n’est évidemment pas exhaustive.

Pour terminer une vidéo conférence de André Tosel

Les philosophies de la mondialisation

Source : UTLS (Université de tous les savoirs)

URL de la vidéo : https://www.canal-u.tv/video/univer...

Hervé Debonrivage


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