Présidentielle : Mélenchon, l’idole des jeunes (Le Parisien)

mercredi 14 décembre 2016.
 

Le candidat de la France insoumise a développé une stratégie numérique très poussée qui séduit les jeunes.

Si le match des quinquas est lancé à gauche, ce n’est pas sur les candidats du PS que les plus jeunes ont les yeux rivés. Mais sur un concurrent de plus de dix ans leur aîné : Jean-Luc Mélenchon.

En faisant siens les codes des réseaux sociaux, comme ceux de la plate-forme de vidéos en ligne YouTube, le leadeur de la France insoumise fait des émules chez les 15-25 ans. « J’aime son énergie et ses talents d’orateur. Quand on voit l’avenir que nous préparent des gens comme François Fillon ou Manuel Valls, il faut se battre pour que Jean-Luc Mélenchon gagne », lâche Simon, lycéen à Rennes (Ille-et-Vilaine), à peine 16 ans, particulièrement séduit par la gouaille antisystème de son champion.

Il s’inspire de Bernie Sanders

Comme beaucoup d’adolescents, c’est via YouTube que Simon suit et partage l’actualité du candidat de la gauche radicale : « C’est très efficace. J’ai plusieurs amis qui ne s’intéressent pas du tout à la politique, mais quand je leur envoie ses revues de la semaine, ils regardent et on en parle. Ça séduit beaucoup notre génération. »

Avec plus de 110 000 abonnés, Jean-Luc Mélenchon fait un carton sur la plate-forme. Chaque semaine, il y commente l’actualité et y détaille ses propositions en multipliant les vues, au point d’assurer être sur le point d’atteindre « l’objectif de contournement d’un certain nombre de médias officiels ». Une stratégie 2.0 alternative qui paie. Et qui ne va pas sans rappeler celle du candidat malheureux à l’investiture démocrate de la présidentielle américaine, Bernie Sanders. « On s’en inspire, c’est vrai, reconnaît Manuel Bompard, son directeur de campagne, âgé d’une trentaine d’années. Grâce aux outils numériques, nous arrivons à nous adresser à la classe d’âge réputée la plus difficile à toucher et la moins politisée. »

Comme sa référence américaine, Jean-Luc Mélenchon a fait de sa plate-forme numérique l’un des moteurs de sa stratégie. Chacun peut y commander un kit de campagne, organiser sa propre séance de tractage ou créer un « groupe d’appui ». Une organisation horizontale qui a séduit Eliott Aubin, Lyonnais de 23 ans : « Nous avons créé un groupe de jeunes insoumis ici à Lyon, on doit être une centaine. Dès la semaine prochaine on va faire le tour des facultés pour relayer ses propositions et rappeler aux jeunes qu’ils ont jusqu’au 31 décembre pour s’inscrire sur les listes électorales. »

Dans la prestigieuse école de la rue Saint-Guillaume, à Paris, quelques étudiants de Sciences-po ont eu la même démarche. Dans le hall de l’établissement, quatre d’entre eux se relaient pour vendre le programme du candidat à peine sorti de l’imprimerie. « La politique, pour nous, ce n’est pas qu’un programme. C’est aussi de l’humain, assure l’étudiant, Kevin Vercin. Mélenchon est très intelligent. Avec les réseaux sociaux, il s’adresse aux gens, parfois un peu perdus politiquement, là où ils se trouvent. » Et preuve qu’il mise sur cette jeunesse, Jean-Luc Mélenchon se dit favorable au droit de vote dès 16 ans.

Charles Sapin


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