Je vais voter Jean-Luc Mélenchon pour son programme et parce que grâce à lui, le peuple est réapparu

mercredi 19 avril 2017.
 

Lettre de Robert Guédiguian ( Cinéaste et producteur) parue dans la presse.

Je vais voter, dimanche 23 avril, pour le candidat de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

Pas pour son expérience, pas pour son éloquence, pas pour son humour, pas pour sa conduite mais pour son programme si bien nommé, l’avenir en commun.

C’est le seul programme de rupture avec la société en crise dans laquelle nous sommes broyés. De la hausse du Smic à la reprise en main du secteur bancaire, du renforcement du droit du travail à la démocratie dans la vie politique, du salaire maximal à la définition d’une nouvelle Union européenne, et au maintien des services publics, de la transition écologique à la VIème République.

Je vais voter pour son programme si bien nommé : "l’avenir en commun".

En cinq ans les inégalités se sont creusées, le chômage a augmenté, les promesses ont été trahies, des scandales ont souillé le PS, LR, le FN... Tout ceci a déconsidéré les élections et fait exploser les vieux partis de droite et de gauche...

La France insoumise et les partis qui la soutiennent sont les seuls à exalter la politique dans son contenu et dans sa forme ; ils l’élèvent au niveau où elle ne devrait jamais cesser d’être : un rêve possible et commun, une prévision et une remise en cause immédiate de toute erreur commise, un chantier intellectuel collectif permanent...

La France insoumise et les partis qui la soutiennent élèvent la politique au niveau où elle ne devrait jamais cesser d’être : un rêve possible et commun.

Sous les coups conjugués du crédit et de la télévision, le peuple conscient de lui-même, le peuple "pour soi", s’était comme dissous... Aujourd’hui, grâce à ce programme et à la manière dont il a été élaboré par des milliers de contributions, le peuple est réapparu.

Il est à nouveau visible dans la rue, sur les places publiques, sur les réseaux sociaux où il prend connaissance des propositions portées par Jean-Luc Mélenchon sans intermédiaire, sans radio et sans télévision, dans ces manifestations où enfin nous nous retrouvons côte à côte... Nous en avions assez d’être dos à dos...

Nous en avions assez de travailler plus que le voisin de gauche pour gagner plus que le voisin de droite et consommer plus de choses, souvent inutiles, que le voisin du dessus...

Nous en avions assez d’être dos à dos... Nous nous retrouvons côte à côte.

Ce rêve qui s’est réveillé et qui nous réveille, c’est le socialisme. C’est le socialisme du XXIe siècle dont on connaît l’essence et la morale et dont on doit, tous ensemble, inventer les formes inédites.

Pierre Gattaz, le patron des patrons, ainsi que toutes les élites et leurs représentants, conscients ou inconscients, ne s’y trompent pas. Ils attaquent le projet de la France insoumise sur son prétendu irréalisme qui en ferait une proposition plus morale, plus protestataire que réaliste. Pendant combien d’années encore allons-nous supporter cette opposition ridicule entre la morale et la politique, entre le rêve et la réalité...

Vos propositions ne font qu’échouer depuis 30 ans, votre réalisme est un réalisme de la conservation qui ne sert que votre domination absolue.

Alors que vos propositions ne font qu’échouer depuis 30 ans, votre réalisme consiste tout simplement à maintenir les choses en leur état, à nous faire croire que c’est de l’ordre de la nature. C’est un réalisme de la conservation qui ne sert qu’à perpétuer votre domination absolue.

Nous savons depuis Jean Jaurès la belle dialectique qui allie la compréhension de la réalité et le chemin vers l’idéal. Nous savons que, si l’on dissocie ces deux termes de l’action politique, nous risquons de voir le monde se défaire.

Oui, nous préférons la coopération à la concurrence, la fraternité à l’évaluation, la solidarité au résultat et, en plus, nous pensons que nos valeurs sont plus productives que les vôtres parce que la réussite ne peut être que sociale et collective, car il y a de la honte à être heureux parmi tant de misères.

La réussite ne peut être que sociale et collective, car il y a de la honte à être heureux parmi tant de misères.

Nous ne vous écouterons plus du tout car vous nous avez toujours trompés, vous n’avez jamais rien prévu... Vous nous avez empêchés de rêver. Nous allons vous empêcher de dormir. Vos mensonges et ceux de vos hommes de main nous avaient éloignés les uns des autres... Nous nous sommes retrouvés, nous ferons en sorte de ne plus jamais nous perdre, parce que nous avons retrouvé le sourire...

Les socialistes restés socialistes, les communistes, les écologistes, les insoumis et tous ceux qui continuent à penser que la gauche et la droite sont antagonistes se réuniront bientôt pour montrer ce que je crois : la France est un pays de gauche.


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