France Insoumise doit faire face au siphonnage de son électorat.

lundi 12 juin 2017.
 

La force du peuple en mouvement fait vaciller les vieilles structures..

Chaque candidat de FI a une double tâche à accomplir pendant la campagne de la législative : affirmer son identité avec ses propositions et expliquer à son électorat les pièges qui lui sont tendus, dissimulés par les enfumages du PCF et du PS.

Le PS et une large partie du PCF sont actuellement aux abois en raison des résultats obtenus par le mouvement citoyen France Insoumise qui a obtenu 19,6 % des suffrages exprimés et plus de 7 Millions de voix à l’élection présidentielle.

D’un côté le PS craint de perdre son leadership de l’électorat de gauche dans le prolongement de ce qui s’est produit à l’élection présidentielle, de l’autre, le PCF craint de perdre son hégémonie à gauche du PS comme c’était le cas dans le cadre du Front de Gauche.

Mélenchon était alors obligé d’avaler couleuvre sur couleuvre : accords locaux à géométrie variable qu’il réprouvait , absence d’une ligne politique nationale claire d’indépendance vis-à-vis du PS, utilisation sans principe du logo Front de Gauche, absence de chartes éthiques,etc..

Ce temps est maintenant révolu et un certain nombre de dirigeants communistes ont du mal à accepter ce qu’il faut bien appeler un nouveau rapport de force. Le PCF craint par ailleurs de se désagréger dans France Insoumise.

Ces deux partis ont donc des intérêts convergents pour neutraliser l’ascension de France Insoumise.

Cette neutralisation doit se traduire par un siphonnage des voix de l’électorat potentiel ou réel de Mélenchon et de France Insoumise.

Cela suppose de présenter un grand nombre de candidats face à FI avec l’avantage du même coup de récolter un 1,42 € par voix obtenue si le score est au moins supérieur à 1% des suffrages exprimés.

Rappelons que FI présente 556 candidat(e)s (et en réalité 567 aux dernières nouvelles)

Le PCF en présente 484 dont 23 sont investis par la France insoumise, ce qui fait 461 candidats étiquetés PCF.

Le PS en présente 414.

Quelles sont les stratégies d’affaiblissement de FI utilisées par le PS et le PCF ?

Pour le PS, on utilise les attaques personnelles mensongères à l’encontre de Mélenchon : une sympathie ou fascination supposée pour Poutine ; n’ayant pas appelé à voter Macron entre les deux tours, il serait complaisant à l’égard du Front National, etc. et ce, largement relayé par les médias.

A été mis en place une stratégie d’écrasement de l’Avenir en commun en développant une publicité considérable pour le revenu universel et promouvoir du même coup Benoît Hamon.

L’appui des médias a été maximal et a duré des mois.

Le siphonage des voix par Benoît Hamon et le chantage à la peur du FN , ont empêché Mélenchon d’accéder au second tour.

Le même type de stratégie va s’exercer pour l’élection législative.

Les propos qui suivent sur le PCF concernent essentiellement sa direction et environ 50 % des cadres et des adhérents de ce parti qui étaient hostiles à la candidature Mélenchon mais évidemment pas aux élus et aux adhérents du PCF qui ont soutenu la candidature Mélenchon et le mouvement FI.

Quant au PCF, il déploie la stratégie de la confusion en volant les mots de France Insoumise

Par exemple, on peut lire dans certains tracts du PCF : "la France en commun" , la "planification écologique". L’utilisation de la photo de Mélenchon et du symbole phi par un candidat communiste doit faire l’objet d’un accord local ou national avec France Insoumise car le matériel graphique de la campagne de F I est juridiquement protégé pour éviter tout usage abusif et trompeur.

Or, le comité national de FI a été obligé de menacer juridiquement le PCF pour empêcher un usage usurpé du matériel de campagne de F I.

L’Humanité a d’ailleurs rendu compte à sa manière de ce communiqué. Cliquez icipour accéder à l’article.

La deuxième stratégie du PCF est de se proclamer comme le grand rassembleur et de présenter FI comme le grand diviseur voulant imposer son hégémonie.

La presse s’est faite écho de cette présentation partisane du PCF..

Mais de quel rassemblement parle le PCF ? Sur quelles bases ? Sur quel programme ? Avec qui ?

On improvise tout cela en un mois ? Rassembler les forces de gauche ? Mais de quelle gauche ?

Celle de Benoît Hamon ? De quelle chimère parle-t-il ?

Mais derrière ce discours qui se prétend rassembleur se cache une réelle divergence stratégique avec FI.

La troisième stratégie du PCF a été celle de l’intimidation .

Menace de présenter un candidat communiste à la présidentielle puis ensuite une rétention des parrainages de Mélenchon ce qui est d’ailleurs proprement scandaleux car la fonction du parrainage a été ici dévoyée puisque la véritable fonction du parrainage est d’éliminer les candidatures fantaisistes et non pas de faire un tri partisan. Ce dévoiement a d’ailleurs été utilisé à fond par le PS.

Il est tout à fait légitime que le PCF organise sa propre campagne électorale mais encore faut-il qu’il la mène loyalement, en affirmant clairement son identité politique et sans se réfugier derrière le masque d’un Front de gauche qui n’existe plus.Il faut qu’il affiche clairement ses divergences sur le contenu du programme "l’Avenir en commun" et ses divergences stratégiques de manière à ce que les électeurs puissent choisir sur la base d’informations claires.

On a la désagréable impression que le PCF a honte d’affirmer ses positions.

Nous aborderons dans un autre article le problème de fond des divergences notamment stratégiques.

Hervé Debonrivage


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