1) Les courants politiques déshonorés par leur 20ème siècle

L’Extrême droite

Par ses idées (opposition à l’égalité femmes hommes, racisme et colonialisme) comme par ses pratiques sanguinaires (fascisme en particulier mais aussi coups d’état, élimination physique de syndicalistes et progressistes menaçant l’intérêt des grands capitalistes), l’extrême droite (tous courants confondus puisque tous alliés par exemple dans le fascisme) représente bien le pire fumier du 20ème siècle.

Les courants politiques religieux

Le libéralisme

Le trotskisme naît dans les années 1920 puis 1930 pour continuer à porter les idéaux, la théorie, le programme et le mode d’organisation du bolchevisme (parti démocratique de militants "professionnels", anticapitaliste, internationaliste, porteur des intérêts immédiats et historiques du prolétariat et de l’humanité) :

 malgré la dégénérescence de la social-démocratie (2ème internationale) qui se limite de plus en plus à capitaliser le mécontentement populaire sur le terrain électoral, réalisant au pouvoir des réformes sociales compatibles avec le fonctionnement du capitalisme

 malgré la dégénérescence stalinienne de l’URSS et de la 3ème internationale (mouvement international des partis communistes "officiels") liée aux intérêts de la bureaucratie d’Etat de Moscou.

Le trotskisme est marqué dès sa naissance par son nombre restreint de militants dans un contexte de défaites.

Les partis socialistes sont apparus de 1889 à 1914 durant une période de montée puissante du mouvement ouvrier liée à une poussée générale des aspirations sociales et démocratiques des peuples. Ils réussissent ainsi à s’ancrer dans les syndicats, les communes et même comme force politique parlementaire.

Les partis communistes naissent lors d’une poussée encore plus puissante mais plus courte du mouvement ouvrier et des aspirations populaires entre 1917 et 1923. L’écho de la Révolution russe est tel que leur fondation relève presque de la génération spontanée.

Le trotskisme, lui, naît dans les années 1920 dans le contexte,

 de l’échec de plusieurs révolutions (allemande, hongroise, finlandaise, chinoise...)

 d’une défaite d’ampleur considérable : la dégénérescence bureaucratique de l’URSS.

La volonté de maintenir l’orientation du léninisme et des quatre premiers congrès de l’Internationale communiste ne pouvait attirer que des militants considérablement expérimentés, profondément désintéressés et infiniment convaincus. Surtout, ces militants-là vont subir une répression terrible de la part du fascisme comme des dirigeants de Moscou.

Cette naissance dans un contexte de défaite du mouvement social, de déroute idéologique et pratique du communisme existant et de répression totalitaire a logiquement marqué le trotskisme pour tout le 20ème siècle.

A) L’opposition de gauche en URSS dans les années 1920

Pour empêcher la réussite de la révolution russe, tous les grands capitalismes du monde s’allient de 1917 à 1922 pour pour soutenir militairement, financièrement et diplomatiquement les chefs proto-fascistes des armées blanches. S’ensuit la guerre civile la plus sanglante et la plus terrible que l’histoire humaine ait connue causant environ 20 millions de morts ; en 1922, 4 500 000 enfants russes n’ont ni père ni mère ni famille les prenant en charge.

Guerre civile russe. Pourquoi les Rouges ont-ils gagné ? 29 octobre 1917 à octobre 1922

Dès octobre 1923, des dirigeants bolcheviks particulièrement parmi des proches de Trotsky et d’anciens membres de l’Opposition ouvrière signent la Déclaration des 46 envoyée au Bureau Politique du Parti Communiste de Russie. Notons cette phrase qui résume leur critique de l’absence de vie démocratique dans le parti et dans le pays « Le débat libre au sein du parti a virtuellement disparu, l’opinion publique du parti a été étouffée (...). Au sein du parti, plus la lutte est menée silencieusement et secrètement, plus elle devient féroce. »