Non, Monsieur Kouchner, le Myanmar n’est pas une démocratie !

mercredi 23 mai 2007.
 

La Haute Commissaire aux Droits de l’Homme, Louise Arbour, a appelé aujourd’hui la junte militaire au pouvoir au Myanmar (ex-Birmanie) à libérer sans conditions la lauréate du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, ainsi que tous les prisonniers politiques encore détenus.

Soulignant que le terme officiel fixé pour l’assignation à résidence de la Secrétaire générale de la Ligue Nationale pour la Démocratie, prend fin très bientôt, Louise Arbour a exhorté les autorités à libérer également "tous les prisonniers politiques" dans le pays, "sans conditions".

Il n’est pas inutile de rappeler que lors des dernières élections libres organisées dans ce qui s’appelait encore la Birmanie, le parti d’Aung San Suu Kyi avait emporté 80% des sieges au parlement. Bien entendu, la junte au pouvoir avait immédiatement annulé le scrutin, et jeté les dirigeant de la Ligue Nationale pour la Démocratie en prison.

"Aung San Suu Kyi est assignée à résidence depuis quatre ans. Elle a passé 11 des 17 dernières années en détention", rappelle le Haut Comnmissariat aux Droits de l’Homme (HCDH), qui précise qu’il y a près d’un millier de prisonniers politiques recensés dans les prisons et les camps de travail au Myanmar.

Des camps de travail qui pratiquent, cela est reconnu par chacun, l’esclavage. Par chacun ? Non, pas exactement. Un rapport, publié en septembre 2003, et rémunéré 25.000 euros (le prix de la conscience est assez peu élevé chez certains), signé par un certain Bernard Kouchner, aujourd’hui chef de la diplomatie de Nicolas Sarkozy (ce qui augure mal de l’avenir), avait, par des procédés inacceptables, tenté de nier la réalité factuelle, estimant, entre autres, que Total n’utilisait pas d’esclaves, ce qui se révéla bien entendu totalement faux. Pour Bernard Kouchner, la démocratie existait bel et bien au Myanmar.

Mais pourquoi, alors, tant de prisonniers politiques, emprisonnés sans aucun motif ? La libération de ces prisonniers permettrait au gouvernement de "montrer qu’il est prêt à respecter les normes universellement établies en matière de droits de l’homme". Elle "faciliterait aussi le dialogue", a ajouté Louise Arbour.

"La lauréate du Prix Nobel de la paix compte parmi les défenseurs des droits de l’homme les plus reconnus dans le monde et elle est une figure politique et spirituelle de premier plan au Myanmar. Son engagement sans relâche en faveur de la non-violence, de la vérité et des droits de l’homme en a fait une figure emblématique pour faire connaître la situation de la population du Myanmar dans son ensemble", indiquait récemment une déclaration signée par 14 experts et groupes d’experts indépendants.


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