L’écologie contre les lobbys capitalistes

mercredi 12 septembre 2018.
 

Il n’a pas fallu longtemps aux chiens de garde du système, un instant tétanisés par l’annonce surprise de la démission de Nicolas Hulot, pour tenter d’en minimiser la portée. Le premier de Cordée Emmanuel Macron feint de n’y voir qu’une « décision personnelle », là où nombre d’éditorialistes ergotent sur l’impossibilité d’un ministère de l’écologie. Ils invoquent R. Poujade, premier ministre de la protection de la nature, pour qui il s’agit d’un « Ministère de l’impossible ». Bref, le problème ne résiderait pas dans le système macronien, mais viendrait des écologistes.

Pourtant le réquisitoire de Nicolas Hulot a été implacable. Il a dénoncé le mode opératoire du macronisme, lequel fait la part belle aux lobbys, dont on a confirmation qu’ils ont porte ouverte à l’Élysée, leur présence primant même sur les ministres de la République. La politique des petits pas suffit d’autant moins qu’elle laisse grande ouverte la porte des intérêts capitalistes, comme on l’a vu avec le Glyphosate ou l’incapacité de réduire les gaz à effet de serre. Il a dénoncé les choix budgétaires du gouvernement et les injonctions austéritaires de l’Union Européenne. Loin de se féliciter de la vente récente de six réacteurs nucléaires à l’Inde, il met en garde contre « cette folie inutile économiquement, techniquement, dans laquelle on s’entête ». Plus que cela, c’est la logique capitaliste elle-même qu’il met en cause, le calcul à court terme de la finance empêchant toute mise en œuvre d’un programme de transition écologique digne de ce nom. Nous n’avons pas assisté à un caprice, mais à un réquisitoire contre le système libéral lui-même.

Face au capitalisme et à ses gardiens qui ne pourront pas résoudre la crise écologique et sociale, les AmFis d’été à Marseille ont offert un contraste saisissant. Près de 150 ateliers ont pu confronter les analyses, les alternatives et les actions qui permettraient de faire primer l’intérêt général humain. Nombre de commentateurs ont salué la dimension écologique du discours de rentrée de Jean-Luc Mélenchon où il a mis au premier plan la convergence commune des batailles sociales, politiques et écologiques. L’intérêt général doit toujours primer contre les lobbys.

La transition écologique est possible, elle passera par une révolution culturelle montrant que le capitalisme et sa logique du profit constituent le problème et non la solution. Les luttes concrètes contre les lobbys financiers, pour le droit à l’eau, pour la préservation d’un environnement viable avec des règles écologiques et sociales ou encore pour le bien-être animal ne sont pas périphériques : elles tracent l’horizon d’un monde plus humain, tout en permettant que se rejoignent des citoyen.e.s autour d’un intérêt commun. Faisons du débat européen un référendum anti-Macron et anticapitaliste. Contre les lobbys, maintenant le Peuple !

Benoît Schneckenburger


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