Les premières journées du contre-sommet du G8 ont montré la vitalité et la diversité du mouvement altermondialiste.

Les militants altermondialistes se sont organisés pour vivre une semaine dans trois camps autogérés entourant Heiligendamm, ville où se tiendra le Sommet officiel. « Dans les campings du Contre-G8, l’ambiance est à l’entraide et la solidarité. Les repas sont préparés en commun, l’organisation repose sur la participation de tous... L’ambiance est très conviviale » raconte Jean-Marie Coen de Attac Belgique.

Attac continue à regretter les violences et provocations issues de part et d’autre. Outre les actions menées par une minorité de manifestants, on pouvait craindre que la police allemande durcisse le ton envers les militants altermondialistes présents. Ce fut bien le cas, comme avec l’intervention musclée dans la manifestation du 2 juin contre une partie du cortège, ou l’interruption de la manifestation du lundi 4 juin sur les migrations. « La manifestation du lundi, qui a réuni environ 8.000 personnes, a été bloquée pendant 4 heures alors qu’elle était pourtant autorisée. Elle s’est déroulée sans incident aucun, malgré une présence policière très forte, susceptible d’attiser les tensions », précise Nikolaz Berthomeau, chargé de la campagne anti-G8 pour Attac France.

Le sommet alternatif, qui s’ouvre ce mardi en soirée pour se clore le jeudi 7 juin, réunira plus d’une dizaine de tribunes et plus d’une centaine d’ateliers. « Ce temps d’échanges entre les acteurs des mouvements sociaux permet de mettre en avant et de débattre d’alternatives concrètes à la marchandisation de la planète », explique Aurélie Trouvé, co-présidente de Attac France. Parmi les points forts des exigences d’Attac - comme de nombreuses autres organisations présentes : la suppression du G8 et le rétablissement de l’ONU dans ses fonctions, en tant qu’institution où chaque pays doit pouvoir faire entendre sa voix au nom du respect des droits humains fondamentaux ; le contrôle des flux financiers et l’instauration de taxes globales pour financer les biens communs ; l’annulation de la dette des pays pauvres et l’abandon des plans d’ajustement structurel  ; la mise en place d’un ordre économique qui ne soumet pas l’urgence écologique et les protections sociales à la logique toute-puissante du marché.

Ces journées de contre-sommet verront se dérouler en parallèle, les mercredi 6 et jeudi 7 juin, des actions de blocage aux accès de Heiligendamm, afin d’empêcher les délégations des huit Etats de s’y rendre. « Les blocages sont un moyen non violent et légitime de résistance, qui ont leur place au sein de la protestation. » juge Florence Proton de Attac Suisse. Les organisateurs comme les participants sont bien déterminés à tout faire pour préserver l’esprit pacifique dans lequel cette action a été préparée. Attac France rappelle qu’elle inscrit ses modes d’action dans des valeurs pacifiques et non violentes.

Contacts : * Aurélie Trouvé, coprésidente d’Attac France, Tel : 06 17 17 50 87 * Florence Proton, Attac Suisse, Tel : 00 41 79 27 30 577 * Nicolas Berthomeau, responsable de la campagne anti-G8 d’Attac France, Tel : 06 63 86 37 21