M SARKOZY VEUT REMETTRE EN CAUSE NOTRE MODELE SOCIAL EN 100 JOURS

jeudi 14 juin 2007.
 

Les études montrent que la gauche a perdu la présidentielle faute de convaincre sur la question sociale.

Vous trouverez ci-dessous un argumentaire contre le programme « social » de M Sarkozy et des candidats UMP.

Pendant la campagne électorale M Sarkozy a présenté la partie « sociale » de son programme de façon habile, - mais mensongère -. La »rupture » qu’il prône, c’est remettre en cause notre modèle social, issu du CNR (Conseil National de la Résistance, présidé par le général de Gaulle) à la Libération. Il veut aller très vite car il sait que l’immense majorité des français y est attachée.

Atteintes majeures au droit de grève

M Sarkozy sait que tromper les électeurs, les salariés, n’a qu’un temps. Il n’a pas oublié les manifestations, les grèves contre MM Juppé, Fillon, le CPE, ... Dans les services publics (service minimum), comme dans le privé (vote à bulletin secret décidé autoritairement au bout de 8 jours) il veut se donner les moyens faire échouer et de casser les grèves.

La « Sécurité sociale professionnelle » de M Sarkozy n’est que pure flexibilité :

On ne doit pas se laisser abuser par le terme sécurité sociale professionnelle repris par M Sarkozy. En réalité il veut faciliter les licenciements en réduisant les délais, les coûts, les possibilités de recours des salariés. S’il devait y avoir un volet « sécurité », compte tenu des 5 millions de chômeurs et précaires, il faudrait rajouter 30 à 50 milliards d’euros dans les ASSEDIC. (Evaluation faite à partir du Danemark, souvent donné comme référence). Ce n’est pas au programme de M Sarkozy. Il ne reste donc que la flexibilité

Le « Contrat unique » est la négation du CDI

Il y a déjà le CDI (qui devrait être la règle) et le CDD pour des missions particulières. Si M Xavier Bertrand voulait simplement diminuer le nombre de contrats comme il l’affirme, il rétablirait le CDI comme contrat de base. Il n’est pas possible de fusionner tous les contrats en un contrat unique sauf si le soi disant « contrat unique » est à peu près vide de droit pour les salariés.

Le libéralisme contre la fonction publique et notre modèle social

C’est par une fonction publique forte, un secteur nationalisé fort entraînant l’industrie et la recherche, que la France s’est redressée après la guerre. C’est le cœur de notre modèle social. Celui qui a généré les 30 glorieuses. La vague de privatisations n’a profité ni à notre industrie en recul dramatique, ni à la recherche en fort recul. M Sarkozy veut continuer les privatisations, ne remplacer qu’un fonctionnaire partant à la retraite sur 2, soit plusieurs centaines de milliers de suppressions de postes à brève échéance. C’est l’idéologie Reagano Thatchérienne du « tout marché ».

Retraites : privé comme public dans le collimateur

M Fillon, comme M Juppé, a déjà sévi.

Voici le cocktail proposé :

* fin des régimes spéciaux, non pour faire des économies minimes, mais pour préparer les privatisations de la Poste, de la SNCF,... et transférer les déficits sur le régime général.

* Nouvel allongement de la durée de cotisation

* Diminution du montant des retraites

* Fonds de pension

Sécurité Sociale

La Sécurité Sociale est maintenant dans le champ de la « concurrence libre et non faussée » de l’Union européenne (cf dernier Conseil européen). Les caisses de Sécurité Sociale ferment massivement. Les hôpitaux, maternités...aussi

M Sarkozy propose la TVA « sociale », transfert sur la population des cotisations sociales patronales.

Il propose également une série de nouvelles franchises, qui risquent fort d’être massives car elles sont supposées équilibrer les comptes de la SS. Les assurances privées - dont Méderic dirigée par M Guillaume Sarkozy- s’en félicitent.

Exonération des heures supplémentaires

C’est entre autres un nouveau dispositif d’exonération des entreprises de cotisations sociales, qui lui aussi creusera le « trou » de la Sécu. Les heures supplémentaires sont à la discrétion du patronat. C’est donc une nouvelle flexibilité économisant des embauches.

Autonomie et financement privé des universités.

Comme pour la Sécurité Sociale il veut s’aligner sur le système américain. Les universités seraient gérées comme des entreprises, seraient mises en concurrence, auraient leurs propres programmes.

A quand la mise en Bourse de la Sorbonne, comme un club de foot ?

Bouclier fiscal à 50 %, pour les très riches seulement

Contrairement à ce qu’on veut leur faire croire dans les médias, les cadres, les couches moyennes n’en profiteront pas. Pour profiter du bouclier fiscal il faut avoir un patrimoine de plusieurs millions d’euros (« l’outil de travail » étant déjà exonéré)

Après le 6 mai, la réorientation de l’Europe est oubliée. La Constitution européenne revient

M Sarkozy en campagne est lucide : « Mais je les conjure (les partenaires européens) d’entendre la voix des peuples qui veulent être protégés. Je les conjure de ne pas rester sourds à la colère des peuples qui perçoivent l’Union Européenne non comme une protection mais comme le cheval de Troie de toutes les menaces que portent en elles les transformations du monde. ». Après la Présidentielle il n’est plus question des peuples. Ils ne seront pas consultés par référendum. Il n’est plus question de réorientation de la construction européenne, pourtant promise entre les 2 tours.

Actuellement des directives européennes de libéralisation, de privatisation, sont adoptées ou en discussion (Poste, SNCF, énergie...) ; nul doute que M Sarkozy approuvera.

Le « mini traité » ne réoriente pas la construction européenne. Il réintroduit la Constitution. Il viole le vote des français

M Giscard d’Estaing n’avait pas prévu que le TCE (Constitution) puisse être rejeté par les français. Aussi sa Constitution est une grande synthèse comprenant des chapitres redondants avec les textes existants.

Pour son mini traité M Sarkozy propose de travailler « au ciseau » : se débarrasser de ce qui est redondant, conserver que ce qui était nouveau. C’est une habileté pour réintroduire la Constitution en violant aussi discrètement que possible le vote des français (et des belges)

Le modèle américain de M Sarkozy :

Près de 50 millions d’américains sans couverture sociale, 10 à 20 millions de plus avec une couverture sociale insuffisante

35 millions d’américains ne mangent pas à leur faim dont 12 millions d’enfants (cf New York Times)

Nous n’en voulons pas.

Certes notre modèle social a été considérablement dégradé dans les 20 dernières années. Ce n’est pas une raison pour l’achever. Au contraire il faut le défendre et le restaurer.

par Jean-Pierre Chailley


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