Changer de ligne politique à LFI ? Eric Coquerel "pas d’accord" avec les critiques de Clémentine Autain

samedi 8 juin 2019.
 

Textes sur le bilan des européennes : [http://www.gauchemip.org/spip.php?r...]

Proche de Jean-Luc Mélenchon, le député de Seine-Saint-Denis estime qu’il faut continuer à "fédérer au plus large le peuple face à l’oligarchie". Une stratégie dont les contempteurs au sein de LFI se font de plus en plus entendre.

Le débat interne, difficulté latente au sein de La France insoumise, se fait désormais au grand jour. Eric Coquerel, député proche de Jean-Luc Mélenchon, a exprimé ce mardi son désaccord avec la députée Clémentine Autain, qui met la déroute de LFI aux européennes sur le compte de "la ligne politique" du mouvement.

"Je ne suis pas d’accord avec Clémentine Autain. Certains, dont elle, disent que la ligne a été trop populiste et dégagiste. D’autres disent qu’elle ne l’a pas été assez. Quand vous entendez ça, c’est qu’en général vous étiez calés sur le bon" curseur, a affirmé l’élu de Seine-Saint-Denis sur Sud Radio.

Deux lignes contradictoires

Dans son propos, Eric Coquerel fait référence à la coexistence compliquée au sein de LFI entre deux lignes stratégiques souvent contradictoires. D’un côté il y a celle du populisme souverainiste qui envisage de quitter l’Union européenne et souhaite éviter le mot "gauche" afin de brasser large. Et de l’autre, la gauche radicale traditionnelle qui tient aux marqueurs de gauche (sur le sociétal, notamment) et n’exclut pas des alliances partisanes.

Clémentine Autain, représentante de cette seconde tendance, a estimé qu’au lendemain du faible score au scrutin de dimanche de 6,31%, loin des 19,58% de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, "ce qui est en cause, c’est la ligne politique de LFI". Elle a déploré "la récurrence de formulations" visant à "cliver" ainsi que "des murs" dressés "là où il aurait davantage fallu chercher à construire des passerelles".

"Fédérer au plus large le peuple"

"Il faut qu’on regarde ce qui nous est arrivé, on est en train de le faire, car il peut y avoir des choses à corriger. Un mouvement jeune comme le nôtre a besoin de le faire", a reconnu Eric Coquerel.

Le député de Seine-Saint-Denis a toutefois tenu à préciser la ligne qui, selon lui, doit demeurer celle du mouvement : "Fédérer au plus large le peuple face à l’oligarchie, sur la base du partage des richesses et de la planification écologique."

Aux élections européennes, LFI n’a certes "pas su montrer à ceux qui souffrent du système que l’enjeu était tel qu’il fallait se déplacer et voter pour nous", concède le député. Mais "c’est une élection qui est très dure pour nous, où notre électorat populaire s’abstient considérablement".

Électorat "ultra-abstentionniste"

"Nos électeurs critiques de l’UE s’abstiennent plus, et l’électorat des classes moyennes, quand il entend parler de climat - même si nous sommes un parti écologiste -, a tendance davantage à voter pour le parti qui depuis 40 ans s’inscrit sur la question de l’écologie", a-t-il jugé, en référence à la percée surprenante d’Europe Écologie-Les Verts dimanche.

Même constat du député Alexis Corbière sur notre antenne sur l’électorat "ultra-abstentionniste" de LFI, "qu’il faut aller chercher" d’après lui. Il a également déploré que Clémentine Autain soit "allée à la radio avant qu’on ne se réunisse".

"Ça ne sert à rien de chercher à tirer son aiguille personnelle. Il n’y a que dans un grand mouvement collectif qu’on avancera", a-t-il taclé.

Jules Pecnard avec AFP


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