Le capitalisme, marqueur géologique ?

mardi 20 août 2019.
 

L’activité humaine serait-elle devenue une force tellurique si puissante qu’elle altère irréversiblement l’environnement ? Cette hypothèse porte un nom : l’anthropocène. Les chercheurs débattent sur le début de cette nouvelle ère. L’enjeu est à la fois scientifique et politique.

Inconnu il y a vingt ans, le mot « anthropocène » figure à ce jour dans le titre de trois revues universitaires, d’une douzaines de livres, de centaines d’articles, blogs et sites Internet. Rarement un terme scientifique aura si vite intégré le vocabulaire courant. Mais bien plus qu’un simple effet de mode, il recouvre des débats décisifs pour l’avenir même de la vie sur Terre. En voici une définition, proposée par les spécialistes de l’environnement Will Steffen, Paul Crutzen et John McNeill : « Le terme “anthropocène” (...) suggère que la Terre est désormais sortie de son ère géologique naturelle, la période contemporaine interglaciaire appelée l’“holocène”. Les activités humaines sont devenues tellement envahissantes et intenses qu’elles concurrencent les forces de la nature et entraînent la planète vers une terra incognita, qui se caractérise par une moindre diversité biologique, la déforestation et un climat plus chaud et probablement plus humide et instable [1]. »

En 1995, Paul Crutzen, alors vice-président du Programme international géosphère-biosphère (PIGB), reçoit le prix Nobel de chimie pour avoir démontré que l’utilisation massive de produits chimiques détruit la couche d’ozone qui compose la haute atmosphère, ce qui a des conséquences désastreuses sur toutes les formes de vie sur Terre. Dans le discours prononcé lors de la réception du prix, il déclare que ses recherches sur l’ozone l’ont convaincu d’un renversement de l’équilibre des forces sur Terre : « Il est devenu incontestable, dit-il, que les activités humaines se sont développées au point d’entrer en concurrence avec les processus naturels. » Cette intuition mûrit, jusqu’au congrès du PIGB en 2000 où il affirme que les activités humaines ont donné naissance à une nouvelle ère géologique, qu’il propose d’appeler « anthropocène ».

Paul Crutzen et Will Steffen, qui dirigeait alors le PIGB, ne mâchent pas leurs mots lorsqu’ils décrivent l’anthropocène comme un changement qualitatif qui met le système terrestre en péril : « Le fonctionnement actuel de notre planète est sans précédent. En termes de paramètres environnementaux clés, le système terrestre est sorti de la gamme de variations naturelles qui s’est manifestée au cours des cinq cents derniers millénaires. La nature, l’ampleur et la rapidité des changements qui se produisent en ce moment ne sont pas viables [2]. » Ces mots ne sont pas à prendre à la légère : la planète est entrée dans une nouvelle ère, qui risque de prendre une tournure imprévisible et dangereuse.

Cette transformation radicale est décrite pour la première fois par le PIGB en 2004, dans Global Change and the Earth System, une vaste synthèse de connaissances scientifiques sur l’état de la planète, qui reste l’ouvrage de référence sur l’anthropocène [3]. Depuis, beaucoup de débats scientifiques portent sur une question à laquelle ce rapport ne répond pas : à quand remonte le début de l’anthropocène ? Bien que ce sujet ait suscité des débats très techniques entre experts de plusieurs disciplines, il relève aussi du social, de l’économie et de la politique. Il repose en effet sur un processus double : en examinant les évolutions de ces trois domaines, on peut repérer à quel moment les mutations de la société ont affecté le système terrestre, afin de déterminer les activités humaines responsables et de prendre des mesures pour éviter que le phénomène ne prenne une ampleur catastrophique.

Les géologues divisent l’histoire de notre planète, vieille de 4,5 milliards d’années, selon une hiérarchie d’intervalles de temps — éons, ères, périodes, époques et âges — appelée l’échelle des temps géologiques. Nous vivons dans la période quaternaire, la dernière subdivision en date de l’ère du cénozoïque, qui a débuté il y a 65 millions d’années. Le quaternaire se compose à son tour de deux époques : le pléistocène, qui a commencé il y a 2,58 millions d’années, et l’holocène, qui a cours depuis 11 700 ans.

Loin d’être arbitraires, ces divisions reflètent les changements majeurs qu’ont subis les conditions et formes de vie dominantes sur Terre. L’ère du cénozoïque est marquée par la montée en puissance des mammifères à la suite de l’extinction massive des dinosaures et autres plantes et animaux à la fin du mésozoïque. Le pléistocène, plus connu sous le nom d’« âge de glace », se caractérise par des expansions et contractions répétées de la calotte glaciaire dans l’hémisphère Nord. Après le dernier recul des glaciers commence l’holocène, qui, grâce à un climat stable et relativement chaud, coïncide avec toute l’histoire humaine depuis les prémices de l’agriculture. Les scientifiques qui affirment qu’une nouvelle époque géologique s’est ouverte ne cherchent pas à lancer une formule choc, mais à montrer que notre époque diffère autant de l’holocène que ce dernier du pléistocène. En rebaptisant notre époque du nom d’anthropocène — du grec anthropos, « être humain » — M. Crutzen veut faire comprendre que l’activité humaine est responsable des changements actuels et que, à moins d’une catastrophe, « l’espèce humaine restera une force géologique majeure pour des milliers, voire des millions d’années ».

En 2008, la Commission internationale de stratigraphie de l’Union internationale des sciences géologiques (UISG), chargée de l’échelle des temps géologiques, a créé un groupe de travail sur l’anthropocène (Anthropocene Working Group, AWG) destiné à mener des recherches et à établir des rapports pour statuer sur son officialisation ou non en tant qu’époque géologique. Pour argumenter en faveur de ce changement, l’AWG doit démontrer que le système terrestre a subi des bouleversements qualitatifs qui témoignent d’une différence notable avec les époques précédentes. L’AWG regroupe aujourd’hui 38 membres originaires de 13 pays représentant les cinq continents, qui espèrent formuler des recommandations à l’occasion du 35e Congrès international de géologie qui se tiendra en Afrique du Sud en août 2016 [4].

Dans ses premiers articles sur l’anthropocène, Paul Crutzen suggérait que cette nouvelle époque avait peut-être commencé lors de la révolution industrielle, lorsque la combustion de charbon à grande échelle a engendré une augmentation durable de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre. D’autres experts ont jugé que la question avait été tranchée prématurément, et nombre de critiques et de louanges stériles ont attribué à M. Crutzen et ses condisciples la croyance, partagée par de nombreux théoriciens verts, selon laquelle tous les problèmes environnementaux découlent de l’industrialisation. En réalité, il s’agissait pour lui d’ouvrir le débat et non de le clore. De fait, l’AWG a reçu une douzaine de propositions. Les hypothèses retenues peuvent se diviser en deux grands groupes selon qu’elles se situent dans un passé lointain ou relativement proche du présent.

La première proposition de date ancienne fut avancée par le géologue américain William Ruddiman, pour qui l’anthropocène a commencé au début de l’agriculture à grande échelle dans plusieurs régions du monde, soit il y a entre huit et cinq mille ans environ. Ces activités, selon lui, ont produit du dioxyde de carbone et des émissions de méthane qui ont fait monter les températures juste assez pour éviter un retour à l’âge de glace [5]. D’autres arguments situent le début de l’anthropocène à l’époque des premières modifications de paysage à grande échelle opérées par l’homme, depuis l’extinction des grands mammifères à la fin du pléistocène, depuis la formation des sols anthropiques en Europe ou depuis l’invasion des Amériques au XVIe siècle. Certains archéologues proposent même de remonter aux traces les plus anciennes d’activité humaine, ce qui inclurait une bonne partie du pléistocène, et d’autres sont allés jusqu’à vouloir fondre l’holocène tout entier dans l’anthropocène, puisqu’il correspond au développement des premières civilisations humaines.

Ce déluge de propositions reflète la longue et complexe relation de l’humanité avec les écosystèmes terrestres. Cependant, si l’on admet la théorie controversée de M. Ruddiman selon laquelle la révolution agricole a provoqué un réchauffement climatique, cela signifierait seulement que les activités humaines ont amplifié les conditions de l’holocène. Dans ce cas, le passage de l’holocène à une situation sans précédent nécessiterait toujours une évaluation. L’éminent climatologue James Hansen et ses collègues exposent cette argumentation dans un article récent : « Même si l’on considère que l’anthropocène a commencé il y a des millénaires, la surexploitation des énergies fossiles au XXe siècle a déclenché une phase fondamentalement différente, que l’on pourrait qualifier d’hyper-anthropocène. L’impact des forces humaines dépasse désormais celui des forces naturelles. Le taux de CO2 a explosé pour atteindre 400 ppm en 2015… Le recours au forçage agricole s’est généralisé au cours des dernières décennies et les deux tiers des 0,9 °C de réchauffement climatique (depuis 1850) se sont produits depuis 1975 [6] ».

Les antiécologistes privilégient une datation ancienne

Les lobbys antiécologistes, associés à l’Institut Breakthrough, privilégient un point de départ ancien, hypothèse qu’ils ont tout intérêt à défendre car l’absence de changement qualitatif récent rend superflue toute réponse radicale. Selon eux, les crises environnementales que nous traversons actuellement « représentent une accélération des tendances qui remontent à des centaines voire des milliers d’années, non le point de départ d’une nouvelle époque [7] ».

Comme l’expliquent Clive Hamilton et Jacques Grinevald, une datation ancienne a la faveur des conservateurs parce qu’elle minimise les dernières modifications du système terrestre : « Elle attribue à la nouvelle époque une progressivité qui conduit à effacer la rupture principalement due à la consommation d’énergies fossiles au profit d’un phénomène lent qui découle de l’influence humaine croissante sur le paysage. Or cela ne traduit pas la rapidité, la gravité, la durée et l’irréversibilité de l’anthropocène ; par conséquent, les actions nécessaires pour ralentir son développement et atténuer ses conséquences s’en trouvent sous-estimées et erronées [8]. »

A l’autre extrémité du spectre, le rapport publié par le PIGB en 2004, Global Change and the Earth System, comportait plusieurs pages de graphiques représentant des tendances historiques de l’activité humaine (croissance du PIB, population, consommation d’énergie et d’eau, etc.) et les changements physiques qui ont affecté le système terrestre (niveau de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, appauvrissement en ozone, extinction d’espèces, déforestation, etc.) de 1750 à l’an 2000. Toutes les courbes de tendance présentaient une progression lente depuis 1750 et une croissance exponentielle autour des années 1950. En 2005, M. Steffen, principal auteur de ce livre, a proposé le terme de « grande accélération » pour désigner les bouleversements sociaux et environnementaux survenus après 1950.

En 2007, dans un article dont le titre provocant sous-entend que l’être humain s’est peut-être élevé au-dessus des forces de la nature (« The Anthropocene : Are humans now overwhelming the great forces of nature ? »), MM. Steffen, Crutzen et Mc Neill publient à nouveau les graphiques de la grande accélération en présentant la deuxième moitié du XXe siècle comme la deuxième phase de l’anthropocène. Le PIGB a mis à jour ces graphiques cette année, et les courbes ont gardé le même aspect : progression régulière, puis montée en flèche (voir La « grande accélération »).

Les trois auteurs de l’article ne cachent pas leur acquiescement sans réserve à la question posée en titre. Ces cinquante dernières années, les êtres humains ont altéré les écosystèmes plus rapidement et profondément que dans aucune autre période comparable de l’histoire humaine. La planète traverse sa sixième période de grande extinction : la disparition des espèces s’accélère dans les écosystèmes à la fois terrestres et marins. La concentration dans l’atmosphère de plusieurs gaz à effet de serre nocifs s’est considérablement accrue, et la Terre se réchauffe à une vitesse alarmante. La production d’engrais et la combustion d’énergies fossiles ont plus de poids dans la conversion de l’azote présent dans l’atmosphère en formes réactives que tous les procédés naturels des écosystèmes terrestres conjugués [9].

Depuis lors, beaucoup de scientifiques du système terrestre estiment que la grande accélération n’est pas la deuxième phase mais le début de l’anthropocène. Dans un article publié en janvier 2015, plus des deux tiers des membres de l’AWG s’accordent pour dater le début de l’anthropocène en 1945, car la grande accélération constitue un tournant géologique et social, que l’on peut localiser dans les couches géologiques du fait de la présence de radioactivité liée aux retombées nucléaires. Ils rejettent les hypothèses de datation ancienne de l’anthropocène, car celles-ci ne prennent en compte qu’un seul aspect de la distinction d’une nouvelle époque : « Avec la notion d’anthropocène, il ne s’agit pas tant de déceler les premières traces de notre espèce (ce qui reviendrait à adopter une perspective anthropocentrique sur la géologie), mais d’attirer l’attention sur l’ampleur, la signification et la longévité des changements que connaît la planète — et dont l’homme se trouve être le principal responsable [10]. » A leurs yeux, la révolution industrielle est « plus représentative de ces changements », mais ses effets n’avaient pas atteint le degré actuel. « Avec la révolution industrielle, l’humanité est certes devenue un facteur géologique plus influent, mais il faut attendre la deuxième moitié du XX esiècle pour que l’impact de la révolution industrielle devienne mondial et presque simultané. »

Une analyse encore minoritaire à gauche

L’idée que la relation entre la société humaine et l’environnement se serait radicalement transformée dans la deuxième moitié du XXe siècle existait déjà au sein de la gauche radicale. Dans les années 1960 et 1970, les écologistes Rachel Carson, Murray Bookchin et surtout Barry Commoner attribuaient la recrudescence de crises environnementales à « la métamorphose des technologies de production depuis la seconde guerre mondiale ». Une génération plus tard, mais dix ans avant la publication du rapport de synthèse novateur du PIGB, John Bellamy Foster s’appuyait sur l’argument de M. Commoner pour développer une analyse marxiste des changements socio-économiques à l’origine de ce que l’on baptiserait plus tard la grande accélération : « Après 1945, le monde est entré dans une nouvelle crise dans laquelle les activités économiques exercées par l’homme ont commencé à altérer les conditions de vie sur Terre de manière inédite. Cette nouvelle étape écologique provenait de la montée du capitalisme monopoliste (...). De surcroît, à mesure que l’économie mondiale progressait, l’ampleur des activités humaines s’est mise à rivaliser avec les cycles écologiques de la planète (...). Aujourd’hui, le système a incontestablement franchi un seuil écologique décisif, qui soulève des interrogations sur la vulnérabilité de la planète tout entière [11]. »

Selon M. Foster, « l’après-guerre s’est caractérisé par une transformation qualitative de la capacité humaine de destruction ». Bien que les deux dernières décennies de recherches scientifiques aient cautionné les écrits de MM. Commoner et Foster, leur analyse demeure minoritaire à gauche. Des marxistes renommés tournent encore en dérision cette position qu’ils jugent « catastrophiste », et d’autres considèrent l’environnement comme un problème parmi d’autres, voire une diversion qui nous éloigne de la lutte des classe « véritable ». Même au sein des écosocialistes conscients de l’interdépendance entre la lutte contre le capitalisme et la défense de l’environnement, jusqu’à présent très peu ont reconnu que le capitalisme financier et la troisième révolution industrielle ont produit des formes de destruction écologique sans précédent, qui ont causé des changements qualitatifs sur tous les plans.

Comprendre l’anthropocène pour agir

De même, les scientifiques du système terrestre ne semblent pas très au fait des analyses exposées par les écologistes radicaux, qui ont pourtant identifié avant eux la transformation qui s’est opérée dans la deuxième moitié du XXe siècle. En réalité, d’après M. Steffen, quand les membres du PIGB ont commencé à travailler sur leurs graphiques devenus emblématiques, ils s’attendaient à voir dans la révolution industrielle un tournant : « Cependant, nous ne nous pensions pas observer un tel changement de magnitude et de rythme de l’activité humaine à partir des années 1950 [12]. »

Au cours des vingt dernières années, la science a progressé à pas de géant en croisant les recherches de plusieurs disciplines afin d’approfondir notre connaissance et notre compréhension du système planétaire dans son ensemble. Parallèlement, les écosocialistes ont redécouvert et transposé la théorie de Marx selon laquelle le capitalisme mène inévitablement à des crises écologiques. Or, malgré leur pertinence réciproque, ces deux avancées se sont faites indépendamment l’une de l’autre. La science du système terrestre, qui a davantage perdu au manque d’échanges, comprend désormais plus clairement les menaces physiques, chimiques et biologiques qui pèsent sur le monde, mais offre peu de pistes pour déceler les causes du pic d’activités nuisibles à l’environnement que l’on observe après guerre.

Plutôt que de reprocher aux scientifiques leur insuffisance d’analyses sociales, les écosocialistes feraient mieux de considérer le débat sur l’anthropocène comme l’occasion d’associer une analyse écologique et marxiste à la recherche scientifique de pointe au service d’une nouvelle synthèse offrant une explication socio-écologique des origines, de la nature et de l’orientation de la crise actuelle du système terrestre. Comme M. Foster l’écrivait récemment, il conviendrait de « se reposer sur les fondations écologiques de la pensée marxiste pour s’attaquer au capitalisme actuel et à la crise écologique planétaire qu’il a engendrée — ainsi qu’aux formes d’idéologie dominantes qui s’opposent à la mise en place d’une véritable alternative [13] ». C’est pourquoi les socialistes devraient donner la priorité à la compréhension de l’anthropocène afin de réagir en conséquence.

Ian Angus Rédacteur en chef de la revue en ligne Climate & Capitalism, co-auteur de Too Many People ? Population, Immigration, and the Environmental Crisis, Haymarket Books, Chicago, 2011. Cet article est tiré d’un texte publié dans la Monthly Review de septembre 2015, préfigurant un livre à paraître en 2016 aux éditions Monthly Review Press, New York. Lire aussi sur le sujet : Christophe Bonneuil, « Tous responsables ? », Le Monde diplomatique, novembre 2015.

Ian Angus

Le Monde Diplomatique

Notes

[1] Will Steffen, Paul. J. Crutzen, John R. McNeill, « The Anthropocene : Are humans now overwhelming the great forces of nature ? », Ambio, vol. 36, n° 8, Stockholm, décembre 2007.

[2] Paul J. Crutzen and Will Steffen, « How long have we been in the Anthropocene era ? », Climatic Change, n° 61, 2003.

[3] Will Steffen et alii, Global Change and the Earth System : A Planet Under Pressure, Berlin, Springer, 2004.

[4] Si l’AWG préconise l’officialisation de l’anthropocène, l’échelle des temps géologiques ne sera modifiée qu’avec l’accord de 60 % au moins des membres de la Commission internationale de stratigraphie et de l’UISG.

[5] William F. Ruddiman, « The anthropogenic greenhouse era began thousands of years ago », Climatic Change, n° 61, décembre 2003 ; et « How did humans first alter global climate ? », Scientific American, n° 292, mars 2005.

[6] James Hansen et alii « Ice melt, sea level rise and superstorms », Atmospheric Chemistry and Physics, juillet 2015.

[7] Ted Nordhaus, Michael Shellenberger, Jenna Mukuno, « Ecomodernism and the Anthropocène : Humanity as a force for good », Breakthrough Journal, été 2015.

[8] Clive Hamilton and Jacques Grinevald, « Was the Anthropocène anticipated ? » Anthropocène Review 2, n°1, avril 2015.

[9] Will Steffen, John P. Crutzen, John R. McNeill, « The Anthropocene : Are humans now overwhelming the great forces of nature ? », op. cit.

[10] Jan Zalasiewicz et alii, « When did the Anthropocène begin ? A mid-twentieth century boundary level is stratigraphically optimal », Quaternary International, vol. 338, oct. 2015.

[11] John Bellamy Foster, The Vulnerable Planet, New York, Monthly Review Press, 1994.

[12] Will Steffen et alii, « The trajectory of the Anthropocene. The great acceleration », The Anthropocene Review, n° I-18, 2015.

[13] John Bellamy Foster, « Foreword », in Paul Burkett, Marx and Nature : A Red and Green Perspective, Haymarket Books, Chicago, 2014.


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