Delevoye « étroitement lié au monde de l’assurance » bénéficiaire de la retraite par points

mardi 17 décembre 2019.
 

"M. Delevoye peut mettre à la taxe tout le pays sur les retraites et oublier une partie de ses déclarations d’intérêt, ça c’est pas un problème !", a fustigé le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, après sa condamnation lundi à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour rébellion et provocation lors de la perquisition agitée au siège de son parti en octobre 2018.

L’écologiste d’EELV, David Cormand, a dénoncé un parti LREM qui s’avère être "la république des marchands, des conflits d’intérêts et de la vente à la découpe des biens communs".

Nicolas Dupont-Aignan, patron de Debout la France, a réclamé la démission de M. Delevoye du gouvernement, s’offusquant qu’Emmanuel Macron ait, selon lui, "carrément choisi un lobbyiste pour élaborer sa réforme des retraites".

Octobre 2018 Système de retraite : Comment Macron va l’affaiblir afin de préparer l’entrée des compagnies d’assurance privées

« Il n’est pas affaibli » : le député marcheur, Gilles Le Gendre, se voulait rassurant sur le plateau de LCI ce 9 décembre en pleine opération de déminage après les révélations concernant le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye, qui a omis de déclarer un mandat bénévole au sein de l’Institut de formation de la profession de l’assurance (Ifpass), dont il est administrateur depuis 2016.

Selon une source proche du dossier au journal Le Parisien, Jean-Paul Delevoye est de ce fait « étroitement lié au monde de l’assurance ». Lire aussi Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, prône un « âge pivot » de départ en retraite lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation patronale, à Paris, le 19 novembre 2019. Retraites : patronat et gouvernement convergent vers un allongement de la durée de travail L’intéressé plaide « une omission par oubli », mais l’affaire tombe mal pour le gouvernement alors que le haut-commissaire aux retraites devait rencontrer les syndicats ce 9 décembre leur pour présenter les conclusions de la concertation sur la réforme des retraites.

La réunion aurait d’ores et déjà été reportée, selon les informations de la chaîne d’information continue BFM TV. Entré au gouvernement le 3 septembre, Jean-Paul Delevoye promet de « démissionner de ce mandat exercé de façon extrêmement faible » en cas d’incompatibilité. Pour tenter d’éteindre l’incendie, Jean-Paul Delevoye a annoncé le matin du 9 décembre qu’il avait démissionné avec effet immédiat de ses fonctions d’administrateur de l’Ifpass.

Dans un communiqué, il assure n’avoir assisté « qu’à trois conseils d’administration » depuis qu’il s’est vu confier le chantier des retraites en octobre 2017, la dernière fois « en décembre 2018 ». Il a ajouté avoir été nommé « administrateur de l’Ifpass [...] par le conseil d’administration de l’IGS, fédération d’associations indépendantes à but non-lucratif ». La source du Parisien estimait pour sa part que « les liens [de cet institut] avec Jean-Paul Delevoye sont précieux, notamment parce que l’ensemble du secteur est intéressé par la réforme. » Et de préciser que ces fonctions pourraient donc bien constituer un conflit d’intérêt, malgré le caractère bénévoles de ces dernières.

De plus, au chapitre de « l’omission », le journal francilien fait valoir que Jean-Paul Delevoye n’avait pas oublié de mentionner à la HATVP (la haute autorité pour la transparence de la vie publique) sa présidence à l’association des orchestres nationaux, la Chartreuse de Neuville. Cette déclaration est obligatoire pour les élus (ministres, parlementaires et membres exécutifs locaux) depuis la survenue de l’affaire Cahuzac qui avait fait trembler le quinquennat de François Hollande en décembre 2012.


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