On ne se laissera pas faire ! INDIGNATION, MOBILISATION... à Saint-Affrique

mercredi 8 août 2007.
 

Pas assez de place sur les gradins, on a rajouté des chaises. Plus assez de chaises, on est resté debout. Plus d’espace de libre dans la salle principale, on s’est installé dans le hall de cette salle des fêtes. Mais ça n’a toujours pas suffi ; les escaliers sont investis jusqu’aux abords du jardin public.

"On" était là et "on", c’est plus d’un millier de Saint-Affricains mais aussi de tout le Sud-Aveyron. Les maires de Vabres, Combret, Saint Sever et bien d’autres ainsi que nombre de leurs concitoyens ont répondu à l’appel.

"INDIGNATION, TRANSPARENCE, MOBILISATION", voilà quels étaient les maîtres mots du plaidoyer de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, lundi dernier.

"Ceux qui veulent nous vendre pour un plat de lentilles n’ont pas fini de compter les cailloux !" était affiché sur les murs, le ton était donné.

En réponse à l’article du journal Le Parisien Aujourd’hui en France titrant "Décés en série à l’hôpital de Saint Affrique", Pierre Chevallier a rappelé précisément l’histoire, les coups bas, les combats de l’hôpital Emile-Borel pour évoquer un "procés à la lybienne". Il accuse à son tour : "Une enquête à distance (l’enquêteur ne s’est pas déplacé à Saint Affrique), un refus de rencontrer les médecins de l’hôpital, un jury à charge, des droits de la défense bafoués... le verdict était déjà annoncé pour une "exécution".

Pierre Chevallier prône la transparence, s’explique et dément : " Sur 1034 patients hospitalisés pour la période considérée, il y a eu 743 interventions dont 60% en chirurgie réglée. Sur 62 dossiers sélectionnés : 6 décès. Mais rien à voir avec des erreurs médicales, il s’agissait de malades en phases terminales atteints de cancers ou de maladies incurables !" A Jean-Louis Malet d’ajouter : "Je suis l’un des 743 rescapés ! On peut aujourd’hui décéder en bonne santé dans les grands CHU mais pas d’une maladie grave dans un hôpital de proximité et notamment à saint Affrique !?"

Pour chacun des intervenants ayant pris la parole, comme le docteur Arnould ou Alain Fauconnier, l’enjeu dépasse le Sud-Aveyron. Car, si le service chirurgie est fermé à Emile-Borel, le pari est lancé que la maternité suivra ainsi que l’hôpital peu de temps après.

"Dans notre contexte d’exception géographique, 23000 habitants sont déjà à plus de 45 mn de tout hôpital. En cas de fermeture ce nombre s’élèvera à 31000, dont plus de 60 femmes actuellement sur le point d’accoucher".

"S"il n’y a plus d’hôpital dans une zone rurale, tout le secteur médico-social en patit. Mais pas seulement. Qui va vouloir vivre sans la sécurité d’un support médical ? Et après l’hôpital, qu’est-ce que ce sera ? La poste ? Et l’école ?... Ca se finit toujours par : On te plumera"...

"Ce que nous réclamons, c’est une expertise objective" a répété le député Alain Marc, en précisant " au delà de tout clivage politique, je serai à vos côtés. Ce que nous vivons ce soir, est quelque chose de fort : c’est la volonté de toute une population !".

C’est Alain fauconnier, en souleveur de foule, qui a conclu par un appel aux témoignages avant de scander :

"A tous ceux qui veulent couper des têtes, qu’ils se ravisent. Nous n’accepterons jamais que l’on touche à un cheveu de la chirurgie !" sous les applaudissements passionnés de ces "résistants" affirmés.


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