Pays riches dans le piège global : Le déclin du dollar... et des Etats-Unis, par Jorge Beinstein.

jeudi 23 août 2007.
 

Depuis le début 2002 le dollar a entamé une baisse qui continue encore et qui selon la plupart des experts va s’aggraver dans les prochains mois. Le déclin a commencé peu de temps après l’événement du 11 septembre 2001, c’est-à-dire du lancement de l’offensive de guerre globale des Etats-Unis. Il existe un enchaînement de causes claires entre la décadence économique des Etats-Unis et la tentative désespérée de ses dirigeants pour la freiner à travers une succession de victoires militaires en Asie Centrale et au Moyen Orient.

Si cette stratégie avait été un succès la superpuissance contrôlerait aujourd’hui la plus grande partie de la bande eurasiatique qui s’étend depuis les Balkans jusqu’au Pakistan en traversant la Turquie, le bassin de la Mer Caspienne, l’Irak, et l’Iran, en contrôlant ainsi près 70% des ressources pétrolières mondiales. Ce qui lui aurait permis d’assurer son hégémonie financière internationale symbolisée par le règne universel du dollar.

Mais l’aventure a échoué et aujourd’hui les étasuniens sont embourbés en Irak et en Afghanistan tandis que se réduit l’influence de ce pays sur l’Eurasie. (...)

L’argument courant est que les Etats-Unis parasitent l’économie mondiale en livrant des dollars avec une valeur future incertaine en échange de biens et des services. Mais la question clef est : pourquoi les japonais, européens, chinois, sud-coréens et d’autres acceptent cette escroquerie.

Ma réponse est qu’une telle ’escroquerie’ n’existe pas et qu’en réalité le géant malade est engraissé par ces pays parce que c’est leur client principal, et sans lui, sans sa consommation, sans son espace d’affaires, sans la crise de surproduction chronique dont souffre depuis plus de trois décennies le capitalisme mondial se transformerait un éboulement incontrôlable. Un tiers des exportations chinoises vont vers les Etats-Unis et un autre vers des pays asiatiques dont la capacité de paiement dépend étroitement de leurs exportations à la superpuissance. Les autres pays industriels ou émergents de l’Asie comme par exemple le Japon ou la Corée du Sud ont une dépendance semblable. L’Union Européenne, spécialement ses principaux pays, présentent une interpénétration industrielle, commerciale et financière, avec les Etats-Unis, d’une telle ampleur que leur destin est absolument attaché à ce dernier.

En synthèse, le parasite est en réalité une énorme « décharge » de biens, des services et des fonds et la décadence étasunienne n’est pas autre chose que la face visible de la décadence globale du capitalisme.(...)

El Correo 15 janvier 2007


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