Quand les ouvriers font face aux chaleurs extrêmes

lundi 24 juillet 2023.
 

Avec les fortes chaleurs, les organismes des travailleurs du bâtiment sont mis à rude épreuve. Leurs employeurs sont tenus de prendre certaines dispositions pour les protéger.

https://www.ladepeche.fr/2023/07/23...

Pour Naif, qui embellit en ce moment les parois d’un immeuble en construction à Jolimont pour le compte de BRL, il est «  impossible de faire plus  », lors de ces épisodes de fortes chaleurs, tant les organismes sont mis à rude épreuve. «  On a de l’eau dans la glacière et sur les échafaudages, c’est le plus important. On boit sans arrêt pour résister. Les jours de canicule, jusqu’à 11 heures, ça va, mais après midi, on est complètement K.O  », reconnaît l’ouvrier.

Cette forte chaleur est éprouvante pour les hommes mais aussi pour certains matériaux, et notamment les colles, qui perdent en efficacité. C’est pourquoi, durant tout l’été, les quatre équipes de quatre ouvriers de BRL Façades arrivent de bonne heure sur les chantiers, autour de 7 h. «  Ils finissent aussi plus tôt, après des journées continues  », ajoute Claudio Marino.

Le travail à la chaleur peut être à l’origine de risques pour la santé des salariés et d’accidents. Aussi la chambre de métiers et de l’artisanat de Haute-Garonne (CMA 31) relaie les mesures de prévention du ministère du Travail, auprès des entreprises artisanales. «  Ce risque doit être intégré car les épisodes caniculaires sont amenés à se répéter de plus en plus  », confirme Fanny Potagnik, en charge de l’environnement et de la sécurité au travail à la CMA 31. Sachant que les employeurs ont l’obligation de préserver la santé et la sécurité de leurs salariés, comme l’indique le Code du travail. «  En cas de risques d’exposition aux fortes chaleurs, ces derniers doivent prévenir le risque et l’intégrer dans leur document unique d’évaluation professionnelle, obligatoire au sein de toute entreprise ayant des salariés  », précise Fanny Potagnik.

«  Je reprendrai fin août  »

En cas d’alerte canicule, les employeurs du BTP doivent «  mettre à disposition de leurs salariés minimum 3 litres d’eau potable et fraîche par jour et par salarié, un lieu de repos abrité de la chaleur, des horaires décalés avec des pauses plus régulières et même arrêter l’activité quand c’est possible, des aides à la manutention, des équipements de protection individuelle comme les gilets rafraîchissants, les lunettes de soleil, les casquettes, …  », poursuit Fanny Potagnik. Aujourd’hui, la prise en compte des risques liés à la chaleur commence à rentrer dans les mœurs des entrepreneurs, même si ce n’est pas toujours simple de l’instaurer «  C’est plus facile sur les petits chantiers avec des particuliers  », conclut Fanny Potagnik. Couvreur à son compte à Toulouse, Jean Naveri, lui, a parfaitement intégré ce risque. Il a même choisi de stopper son activité pour l’été. «  J’ai fini mon dernier chantier lundi matin. Je reprendrai fin août  », dit-il.

Cela n’a pas toujours été comme ça. «  Quand j’avais des ouvriers, on commençait à 6 heures et on s’arrêtait au plus tard à midi.  ». Mais aujourd’hui, à 52 ans, le couvreur a décidé «  de commencer à ralentir  ». Histoire d’éviter une éventuelle tuile.

Les risques liés à la chaleur

Pour les salariés exposés à la chaleur  : il est recommandé de  :

- Réduire le rythme et les efforts physiques, d’augmenter les temps de pause, de privilégier les zones ombragées.

- Porter des vêtements amples et clairs, protéger la tête et les yeux.

- Boire régulièrement de l’eau, même si la soif n’est pas là.

- Éviter les boissons alcoolisées ou caféinées, manger léger.

- Cesser toute activité en cas de trouble ou de malaise et le signaler.

- Signaler au médecin du travail des vulnérabilités spécifiques aux chaleurs intenses.

L’exposition à une forte chaleur rend les tâches physiques plus difficiles et peut entraîner oublis, erreurs et malaises. Dans les cas les plus graves, fatigue, crampes, nausées, maux de tête ou vertiges et une température corporelle supérieure à 39 °C peuvent être les premiers signes d’un coup de chaleur, potentiellement mortels, dans 15 à 25 % des cas.


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