À Marseille, un policier mis en examen après l’agression d’Hedi aurait déjà été impliqué dans l’affaire "Maria"

dimanche 13 août 2023.
 

Source :

https://www.huffingtonpost.fr/faits...

Près de cinq ans séparent les faits, mais un nom lie Hedi et « Maria » : celui de David B., un policier qui serait impliqué dans leurs agressions à Marseille respectivement en juin 2023 et décembre 2018, selon les informations publiées par Mediapart ce lundi 31 juillet.

L’affaire « Maria », de son vrai nom Angelina, avait débuté en pleine crise des gilets jaunes. Le 8 décembre 2018 en fin d’après-midi, la jeune fille de 19 ans avait d’abord été touchée à une cuisse par un tir de LBD puis avait été violemment frappée pendant qu’elle était au sol, à coups de pied et de matraque.

Au cours de l’enquête, le nom de David B. apparaît après que le commandant à la tête de la CSI (compagnie de sécurisation et d’intervention) a reconnu que le policier portait des casques non réglementaires, type casque de skate, sur le terrain. Or sur les vidéos de surveillance, des policiers qui frappent Angelina portent des casques de skateurs, raconte Mediapart. De plus, selon des comptes-rendus d’opération, David B. se trouvait près du lieu des faits au moment de l’agression d’Angelina.

David B. nie les faits

David B. est interrogé par l’IGPN (la police des polices) en février 2021. Il confirme avoir été « vêtu de sombre pour ne pas attirer l’attention » le jour des faits et ne pas avoir porté son brassard pourtant obligatoire, mais affirme ne pas se souvenir de ce qu’il s’est passé. Le policier assure aussi qu’il ne portait pas de casque non réglementaire et nie être impliqué dans l’agression d’Angelina.

Finalement, si le juge d’instruction a reconnu que les agresseurs de la jeune fille « avaient tous la qualité de fonctionnaires de police », il a ordonné un non-lieu faute de pouvoir les identifier formellement. Retournement de situation début juin 2023 : la justice a infirmé le non-lieu et ordonné « le renvoi de la procédure au juge d’instruction précédemment saisi pour poursuite de l’information judiciaire », ouverte pour violences volontaires aggravées et non assistance à personne en danger.

« Aucune conclusion hâtive »

C’est dans ce contexte qu’un nouveau coup de théâtre a lieu en lien avec l’actualité récente : cinq ans après l’agression d’Angelina, le nom de David B. refait surface dans l’affaire Hedi, ce jeune homme de 22 ans également passé à tabac à Marseille fin juin en marge des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre.

David B. est en effet l’un des quatre policiers mis en examen dans cette affaire pour violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique, selon les informations de Mediapart publiées ce lundi 31 juillet. Il aurait traîné le jeune homme sur le sol, l’aurait frappé avec ses collègues sans lui porter secours. Hedi, touché par un tir de LBD et frappé à maintes reprises, est tombé dans le coma, victime d’un trauma crânien. Son témoignage, avec le crâne déformé par sa blessure, a suscité une vague d’émotion.

« En apprenant qu’un policier [de l’affaire Hedi] avait déjà été entendu dans le cadre de son affaire, Angelina a été très choquée », a réagi auprès de Mediapart Me Brice Grazzini. « Le mode opératoire résultant des faits pour lesquels il est aujourd’hui mis en examen est identique à celui de l’affaire d’Angelina. Nous n’en tirons aucune conclusion hâtive, mais cela ne manque évidemment pas de nous interroger », a ajouté l’avocat de la jeune fille.

David B. est ressorti libre sous contrôle judiciaire dans le cadre de l’affaire Hedi. Son avocate Julie Mulateri n’a pas souhaité répondre aux sollicitations de Mediapart en raison de l’instruction en cours.


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