La guerre cognitive : la connaître pour ses enjeux et pour ne pas en être victime.

mercredi 23 août 2023.
 

La guerre invisible.

La guerre cognitive est une notion peu connue du grand public et même du monde des militants de gauche. Elle est abordée ici surtout sous l’angle militaire mais son champ d’action est beaucoup plus vaste et s’exerce sur toutes les populations en temps de paix.

Sans prétendre à l’exhaustivité nous abordons ici cette question sensible.

**

Article 1 La guerre cognitive prend place au ministère des armées en France

Source : Ministère des armées. OPEX 360.

https://www.opex360.com/2022/10/30/...

Dans les grandes lignes, la « guerre cognitive » consiste à manipuler l’opinion publique d’un pays en vue d’obtenir un effet tactique, voire stratégique quand il est question de mener une opération de déstabilisation sur le long terme. En clair, il s’agit de faire du cerveau un champ de bataille en diffusant de fausses informations et/ou en ayant recours à l’ingénierie sociale ainsi qu’à la psychologie… Ce qui n’est pas nouveau.

En revanche, par le passé, la portée de la « guerre cognitive » était limitée, les canaux de communication n’étant alors pas aussi nombreux qu’aujourd’hui, avec le développement d’Internet et l’usage des réseaux sociaux. En outre, certaines nouvelles technologies se prêtent à la manipulation de l’opinion. Ainsi en est-il de celle dite des « deepfakes » [ou « hypertrucages »], laquelle utilise l’intelligence artificielle pour modifier une vidéo afin, par exemple, de faire tenir à une personnalité des propos qu’elle n’a jamais tenus.

En novembre 2021, et afin de parer cette menace, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait dévoilé le projet MYRIADE, afin de « mieux comprendre, d’anticiper et d’identifier les facteurs critiques de ce nouveau domaine potentiel de conflictualité, dans une démarche innovante impliquant plusieurs services du ministère et pouvant associer des PME et des start-ups sur la question des menaces cognitives ».

Puis, six mois plus tard, et via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense], qui vise à soutenir des projets de recherche duaux à caractère fortement exploratoire et innovant, l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] appela les « acteurs des tissus académiques, les institutionnels et les industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain » dans le domaine de la guerre cognitive.

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir », avait alors justifié l’AID.

Récemment, l’Agence nationale de la recherche [ANR] et l’AID ont dévoilé quatre projets retenus dans le cadre de l’appel lancé en mai dernier . Deux autres ont été placés sur une « liste complémentaire ». Si leur contenu n’a pas été précisé, leur intitulé donne cependant une idée des priorités du ministère des Armées.

Ainsi, parmi ces projets de recherche, deux concernent la lutte contre la diffusion de bobards, dont DeTOX, qui vise à contrer les « vidéos hyper-truquées de personnalités françaises », et TRADEF, qui propose de « suivre et de détecter les fausses informations et les ‘deepfakes’ dans les réseaux sociaux arabes ».

Le projet SPREADS doit permettre de « scénariser l’évolution des risques potentiels à travers les algorithmes et les données dans les sciences ». Enfin, GECKO devrait donner lieu à un « laboratoire de conception pour l’étude de la guerre cognitive ».

S’agissant des deux projets mis sur une liste complémentaire, CIGAIA porte sur l’actualité immédiate étant donné qu’il propose d’étudier « l’argumentation et la contre-argumentation par l’utilisation d’un algorithme d’intelligence artificielle » dans le cadre de la guerre en Ukraine tandis que ANTIGONE vise à « répérer les biais cognitifs pour s’aguerrir dans un contexte de guerre cognitive ».

Cela étant, la guerre cognitive pose des défis éthiques, moraux voire juridiques… l’une des difficultés étant de savoir précisément ce qui en relève. Par exemple, l’émergence d’un mouvement social, due à la contestation de mesures gouvernementales, n’est pas forcément encouragée par une puissance étrangère lambda [même si celle-ci peut y trouver son compte]. En clair, il ne faudrait pas que des outils mis au point pour mener cette guerre cognitive soient utilisés à d’autres fins. Mais comme le souligne l’AID, « il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis’ ».

*

Annexe

les OPEX (Opérations extérieures). Définitions et exemples sur le site « Vie public ».https://www.vie-publique.fr/eclaira...

***

Article 2 Derrière la guerre cognitive de l’OTAN, la bataille pour le contrôle des cerveaux

Source : reseau international.net

https://reseauinternational.net/der...

nous avons extrait de ce long article un passage qui montre bien la nature de la guerre cognitive.

En 2020, le commandant suprême allié Transformation (SACT) de l’OTAN a chargé M. du Cluzel, en tant que responsable de l’iHub, de mener une étude de six mois sur la guerre cognitive.

M.du Cluzel a résumé ses recherches lors du panel d’octobre dernier. Il a commencé ses remarques en notant que la guerre cognitive « est actuellement l’un des sujets les plus chauds pour l’OTAN » et « est devenue un terme récurrent dans la terminologie militaire ces dernières années ».Bien que français, M. Du Cluzel a souligné que la stratégie de guerre cognitive « est actuellement développée par mon commandement ici à Norfolk, aux États-Unis ». Le responsable iHub de l’OTAN s’est exprimé à l’aide d’une présentation PowerPoint, et a commencé par une diapositive provocatrice décrivant la guerre cognitive comme « une bataille pour le cerveau ».

« La guerre cognitive est un nouveau concept qui commence dans la sphère de l’information, c’est une sorte de guerre hybride », a déclaré M. du Cluzel.

« Cela commence avec l’hyper-connectivité. Tout le monde a un téléphone portable », a-t-il poursuivi.

« Cela commence par l’information car l’information est, si je puis dire, le carburant de la guerre cognitive. Mais cela va bien au-delà de la seule information, qui est une opération autonome – la guerre de l’information est une opération autonome ».

La guerre cognitive recoupe les entreprises Big Tech et la surveillance de masse, car « il s’agit de tirer parti du big data », explique du Cluzel. « Nous produisons des données partout où nous allons. Chaque minute, chaque seconde, nous allons en ligne. Et c’est extrêmement facile de tirer parti de ces données pour mieux vous connaître et utiliser ces connaissances pour changer votre façon de penser ».

Naturellement, le chercheur de l’OTAN a affirmé que les « adversaires » étrangers sont les agresseurs supposés qui utilisent la guerre cognitive. Mais dans le même temps, il a précisé que l’alliance militaire occidentale mettait au point ses propres tactiques.

Du Cluzel a défini la guerre cognitive comme « l’art d’utiliser des technologies pour modifier la cognition de cibles humaines ».

« Ces technologies, a-t-il noté, intègrent les domaines des NBIC – nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information et sciences cognitives. L’ensemble forme une sorte de cocktail très dangereux qui permet de manipuler davantage le cerveau », a-t-il ajouté.

Du Cluzel a poursuivi en expliquant que cette nouvelle méthode d’attaque exotique « va bien au-delà » de la guerre de l’information ou des opérations psychologiques (psyops).

« La guerre cognitive n’est pas seulement une lutte contre ce que nous pensons, mais c’est plutôt une lutte contre la façon dont nous pensons, si nous pouvons changer la façon dont les gens pensent », a-t-il déclaré. « C’est beaucoup plus puissant et cela va bien au-delà de la [guerre] de l’information et des opérations psychologiques ».

De Cluzel poursuit : « Il est crucial de comprendre qu’il s’agit d’un jeu sur notre cognition, sur la façon dont notre cerveau traite l’information et la transforme en connaissance, plutôt qu’un jeu uniquement sur l’information ou sur les aspects psychologiques de notre cerveau. Ce n’est pas seulement une action contre ce que nous pensons, mais aussi une action contre la façon dont nous pensons, la façon dont nous traitons l’information et la transformons en connaissance ».

« En d’autres termes, la guerre cognitive n’est pas seulement un autre mot, un autre nom pour la guerre de l’information. C’est une guerre contre notre processeur individuel, notre cerveau ».

Le chercheur de l’OTAN a souligné que « cela est extrêmement important pour nous, les militaires », car « cela a le potentiel, en développant de nouvelles armes et de nouveaux moyens de nuire au cerveau, d’engager les neurosciences et la technologie dans de très nombreuses approches différentes pour influencer l’écologie humaine… car vous savez tous qu’il est très facile de transformer une technologie civile en une technologie militaire ».

Quant à savoir qui pourraient être les cibles de la guerre cognitive, du Cluzel a révélé que tout le monde est sur la table.

« La guerre cognitive a une portée universelle, en commençant par l’individu jusqu’aux États et aux organisations multinationales », a-t-il déclaré. « Son champ d’action est global et vise à prendre le contrôle de l’être humain, civil comme militaire ».

Et le secteur privé a un intérêt financier à faire progresser la recherche sur la guerre cognitive, a-t-il noté : « Les investissements massifs réalisés dans le monde entier dans le domaine des neurosciences laissent penser que le domaine cognitif sera probablement l’un des champs de bataille du futur ».

Le développement de la guerre cognitive transforme totalement le conflit militaire tel que nous le connaissons, a déclaré M. du Cluzel, en ajoutant « une troisième dimension de combat majeure au champ de bataille moderne : à la dimension physique et informationnelle s’ajoute désormais une dimension cognitive ».

Cela « crée un nouvel espace de compétition au-delà de ce que l’on appelle les cinq domaines d’opérations – ou domaines terrestre, maritime, aérien, cybernétique et spatial. La guerre dans l’arène cognitive mobilise un éventail plus large d’espaces de combat que ne peuvent le faire les seules dimensions physique et informationnelle ».

En bref, les humains eux-mêmes sont le nouveau domaine contesté dans ce nouveau mode de guerre hybride, aux côtés de la terre, de la mer, de l’air, du cyberespace et de l’espace.

L’étude de l’OTAN sur la guerre cognitive met en garde contre la “cinquième colonne embarquée”

L’étude menée par François du Cluzel, responsable du Hub d’innovation de l’OTAN, de juin à novembre 2020, a été parrainée par le Commandement allié Transformation du cartel militaire, et publiée sous la forme d’un rapport de 45 pages en janvier 2021 (PDF)5.

Ce document glaçant montre comment la guerre contemporaine a atteint une sorte de stade dystopique, autrefois imaginable uniquement dans la science-fiction.

« La nature de la guerre a changé », souligne le rapport. « La majorité des conflits actuels restent en dessous du seuil de la définition traditionnellement admise de la guerre, mais de nouvelles formes de guerre sont apparues, comme la guerre cognitive (CW), tandis que l’esprit humain est désormais considéré comme un nouveau domaine de la guerre ».

Pour l’OTAN, la recherche sur la guerre cognitive n’est pas seulement défensive, elle est aussi très offensive.

« Développer des capacités pour nuire aux capacités cognitives des adversaires sera une nécessité », indique clairement le rapport de du Cluzel. « En d’autres termes, l’OTAN devra obtenir la capacité de sauvegarder son processus décisionnel et de perturber celui de l’adversaire ».

Et n’importe qui peut être la cible de ces opérations de guerre cognitive : « Tout utilisateur des technologies modernes de l’information est une cible potentielle. Il vise l’ensemble du capital humain d’une nation », ajoute sinistrement le rapport.

« Outre l’exécution potentielle d’une guerre cognitive en complément d’un conflit militaire, elle peut également être menée seule, sans aucun lien avec un engagement des forces armées », poursuit l’étude. « De plus, la guerre cognitive est potentiellement sans fin puisqu’il ne peut y avoir de traité de paix ou de reddition pour ce type de conflit ».

Tout comme ce nouveau mode de combat n’a pas de frontières géographiques, il n’a pas non plus de limite de temps : « Ce champ de bataille est mondial via internet. Sans début ni fin, cette conquête ne connaît aucun répit, rythmée par les notifications de nos smartphones, en tout lieu, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ».

L’étude parrainée par l’OTAN note que « certains pays de l’OTAN ont déjà reconnu que les techniques et technologies neuroscientifiques ont un fort potentiel d’utilisation opérationnelle dans diverses entreprises de sécurité, de défense et de renseignement ».

Elle parle de percées dans les « méthodes et technologies neuroscientifiques » (neuroS/T), et précise « l’utilisation des résultats et des produits de la recherche pour faciliter directement les performances des combattants, l’intégration d’interfaces homme-machine pour optimiser les capacités de combat des véhicules semi-autonomes (par exemple, les drones), et le développement d’armes biologiques et chimiques (c’est-à-dire les neuroarmes) ».

Le Pentagone fait partie des principales institutions qui font avancer ces recherches inédites, comme le souligne le rapport : « Bien qu’un certain nombre de nations aient poursuivi et poursuivent actuellement des travaux de recherche et de développement neuroscientifiques à des fins militaires, les efforts les plus proactifs à cet égard ont peut-être été menés par le ministère de la défense des États-Unis, les travaux de recherche et de développement les plus notables et les plus rapides étant menés par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) et l’Intelligence Advanced Research Projects Activity (IARPA) ».

Selon l’étude, les utilisations militaires de la recherche en neurosciences et technologies de l’information comprennent la collecte de renseignements, la formation, « l’optimisation des performances et de la résilience du personnel de combat et de soutien militaire » et, bien sûr, « l’utilisation directe des neurosciences et des neurotechnologies à des fins militaires ».

Cette militarisation des neurosciences et des neurotechnologies peut être et sera fatale, a clairement indiqué l’étude parrainée par l’OTAN. La recherche peut « être utilisée pour atténuer l’agression et favoriser les cognitions et les émotions d’affiliation ou de passivité ; induire la morbidité, le handicap ou la souffrance ; et « neutraliser » les adversaires potentiels ou provoquer la mortalité » – en d’autres termes, pour mutiler et tuer des gens.

Le rapport cite le général de division américain Robert H. Scales, qui résume la nouvelle philosophie de combat de l’OTAN : « La victoire se définira davantage en termes de capture de l’avantage psychoculturel plutôt que géographique ».

Et tandis que l’OTAN développe des tactiques de guerre cognitive pour « capturer le psycho-culturel », elle arme aussi de plus en plus divers domaines scientifiques.

L’étude parle du « creuset des sciences des données et des sciences humaines », et souligne que « la combinaison des sciences sociales et de l’ingénierie des systèmes sera essentielle pour aider les analystes militaires à améliorer la production de renseignements ».

« Si la puissance cinétique ne permet pas de vaincre l’ennemi, la psychologie et les sciences comportementales et sociales connexes sont appelées à combler le vide ».

« L’exploitation des sciences sociales sera centrale dans l’élaboration du plan d’opérations du domaine humain », poursuit le rapport. « Il soutiendra les opérations de combat en fournissant des plans d’action potentiels pour l’ensemble de l’environnement humain environnant, y compris les forces ennemies, mais aussi en déterminant les éléments humains clés tels que le centre de gravité cognitif, le comportement souhaité comme état final ».

Toutes les disciplines universitaires seront impliquées dans la guerre cognitive, et pas seulement les sciences dures. « Au sein de l’armée, les compétences en anthropologie, ethnographie, histoire, psychologie, entre autres, seront plus que jamais nécessaires pour coopérer avec les militaires », indique l’étude parrainée par l’OTAN.

Le rapport s’achève sur une citation inquiétante : « Les progrès réalisés aujourd’hui dans les domaines des nanotechnologies, des biotechnologies, des technologies de l’information et des sciences cognitives (NBIC), dopés par la marche apparemment imparable d’une troïka triomphante composée de l’intelligence artificielle, du Big Data et de la « dépendance numérique » civilisationnelle, ont créé une perspective bien plus inquiétante : une cinquième colonne embarquée, où chacun, à son insu, se comporte selon les plans de l’un de nos concurrents ».

« Le concept moderne de la guerre n’est pas une question d’armes mais d’influence », posait-il. « La victoire à long terme restera uniquement dépendante de la capacité à influencer, affecter, changer ou avoir un impact sur le domaine cognitif ».

L’étude parrainée par l’OTAN se termine ensuite par un paragraphe final qui indique sans ambiguïté que l’objectif ultime de l’alliance militaire occidentale n’est pas seulement le contrôle physique de la planète, mais aussi le contrôle de l’esprit des gens :

« La guerre cognitive pourrait bien être l’élément manquant qui permet de passer de la victoire militaire sur le champ de bataille à un succès politique durable. Le domaine humain pourrait bien être le domaine décisif, dans lequel les opérations multi-domaines permettent d’obtenir l’effet souhaité par le commandant. Les cinq premiers domaines peuvent donner des victoires tactiques et opérationnelles ; seul le domaine humain peut donner la victoire finale et complète ».*

Annexe

De la même source, on peut lire aussi l’article : guerre cognitive et guerre de l’information. Il est expliqué notamment comment les USA sont actuellement les maîtres de la guerre cognitive et que la Russie est très loin derrière. Il est montré que les USA ont dépensé des milliards de dollars depuis 1992 pour arracher l’Ukraine à l’influence de la Russie.

https://reseauinternational.net/gue...

**

En réalité, l’utilisation de la guerre cognitive n’est pas une nouveauté : la CIA la pratique depuis longtemps. Notamment lors de ces opérations de coups d’état ou de déstabilisation.

Pour les électeurs peu informés sur la guerre cognitive menée par la CIA, on peut se référer aux documents suivants :

Tout d’abord, un petit documentaire très intéressant de la journaliste Manon Loizeau de 2005 :

comment la CIA prépare les révolutions colorées

https://www.youtube.com/watch?v=1zU...

Quand la CIA s’attelait à démanteler la gauche intellectuelle française.

https://www.mediapart.fr/journal/cu...

La CIA et les intellectuels. Une histoire souterraine des idées (Livre. 2019).

Voir présentation du livre avec le lien suivant :

La guerre froide culturelle : des intellectuels au service de la CIA. https://brigittebouzonnie.substack....

https://www.rue-des-livres.com/livr...

**

HD


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message