Le pape François à Marseille, UNE PAUSE DANS LA BARBARIE EN MÉDITERRANÉE

dimanche 1er octobre 2023.
 

- 1) Jean-Luc Mélenchon intervenait le 22 septembre 2023 à Marseille à l’occasion d’un recueillement laïc de solidarité avec les migrants.

Pour visionner l’intervention de Jean-Luc Mélenchon, cliquer sur l’adresse URL portée en source (haut de page, couleur rouge).

Macron à la messe papale : Laïcité élastique

2) A Marseille, les tacles du pape à ses détracteurs sur l’immigration

3) Réaction de Philippe de Villiers à la messe papale de Marseille

4) UNE PAUSE DANS LA BARBARIE EN MÉDITERRANÉE

1) Intervention de Jean-Luc Mélenchon à Marseille

Jean-Luc Mélenchon commence par exprimer sa bienvenue au pape François à Marseille. Il met en avant le combat du pape François en faveur des migrants, appelant à ne pas réduire leur cause à de simples faits divers. Il rend hommage aux personnes engagées dans des actions concrètes en faveur des migrants, citant notamment l’association SOS Méditerranée et les salariés de l’Après M de Marseille.

Il insiste sur la fraternité humaine et la solidarité inconditionnelle en tant que valeurs essentielles. Il affirme la fierté d’appartenir à un peuple humain et souligne l’importance de traiter tous les êtres humains avec dignité, quels que soient leur origine, leur religion, ou leur statut.

Jean-Luc Mélenchon critique les simplifications et les idées fausses qui entourent les questions d’immigration. Il rappelle l’histoire de la migration humaine et l’importance de la mobilité humaine tout au long de l’histoire de l’humanité.

Il exhorte les gens à ne pas se laisser emporter par des récits négatifs sur la migration, et il encourage l’amour et l’unité au-delà des différences.

2) A Marseille, les tacles du pape à ses détracteurs sur l’immigration

https://www.marianne.net/societe/la...

En visite à Marseille, ville qu’il a désignée comme la « capitale de l’intégration des peuples », le pape François a prononcé un discours où il a abordé la question de l’immigration depuis le Palais du Pharo, ce samedi 23 septembre. L’occasion de préciser sa position plus complexe qu’il y paraît en faveur de l’accueil et de l’intégration des migrants. Et de décocher quelques flèches. « Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par le fanatisme de l’indifférence », lançait déjà ce vendredi 22 septembre le Pape François, devant le mémorial en l’honneur des marins et des migrants morts en mer, au cours de la première journée de sa visite à Marseille. Face aux drames « qui ensanglantent la Méditerranée », il faut « des actes » exhortait-il, en appelant l’Europe à choisir la « culture de l’humanité ». Après ce vibrant appel en faveur des migrants, le souverain pontife a réitéré sa position lors de son discours dans l’auditorium du palais du Pharo, en clôture des Rencontres méditerranéennes, ce samedi 23 septembre.

« Il faut accueillir les migrants, les protéger, les accompagner, il faut assurer leur intégration », a plaidé le pape François à cette occasion. Ce dernier a de nouveau appelé à « une responsabilité européenne » face au phénomène migratoire en martelant que les migrants qui « risquent leur vie en mer » pour gagner l’Europe « n’envahissent pas ». « Ils ne doivent pas être considérés comme un fardeau à porter », a-t-il ajouté, en regrettant que « plusieurs ports méditerranéens » soient fermés.

FUSTIGER « LES NATIONALISMES ARCHAÏQUES ET BELLIQUEUX »

Il a alors envoyé un message direct aux conservateurs européens, qui s’opposent à l’accueil des migrants en faisant valoir leur volonté de défendre ainsi la civilisation européenne. « L’Europe, berceau de la civilisation, ne doit pas devenir le tombeau de la dignité », a précisé le pape François face à une assemblée composée notamment du vice-président de la Commission européenne chargé des questions migratoires, Margaritis Schinas. Emmanuel Macron était également installé au premier rang dans l’auditorium, aux côtés du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, applaudissant le souverain pontife défendant sa position singulière sur l’immigration. Cette semaine, le pensionnaire de la Place Beauvau a pourtant assuré que la France « n’accueillera(it) pas de migrants » venus de Lampedusa, alors qu’à la droite et à l’extrême droite de l’échiquier, on s’inquiétait d’une « submersion migratoire ».

« L’histoire nous appelle à un sursaut de conscience pour prévenir un naufrage de civilisation », a lancé le pape à la veille de la journée mondiale du migrant et du réfugié, fustigeant au passage « les nationalismes archaïques et belliqueux ». « L’avenir ne consiste pas en une fermeture qui serait un retour au passé » a-t-il prévenu. La veille, déjà, il avait condamné « l’indifférence » et la « peur » au sein d’une Europe tentée par le repli face aux migrants.

Dans cet appel à la solidarité internationale, le pape François a tenu un discours mesuré et nuancé sur l’immigration, en reconnaissant notamment les difficultés d’accueil qui peuvent exister selon les pays. Selon lui, la solution est « d’assurer, selon les possibilités de chacun, un grand nombre d’entrées légales et régulières », qui soient « durables grâce à un accueil équitable de la part du continent européen, dans le cadre d’une collaboration avec les pays d’origine ». Il a justifié cette nécessité d’une coopération avec les pays d’origine des migrants en évoquant la réalité complexe d’une immigration « contrainte ».

L’INTÉGRATION PLUTÔT QUE L’ASSIMILATION

Le souverain pontife s’est aussi positionné sur le débat entre la nécessité d’une intégration ou d’une assimilation des migrants. D’une manière assez polémique. Rejetant une assimilation qui selon lui « ne tient pas compte des différences » et « compromet l’avenir en augmentant les distances et en provoquant la ghettoïsation, provoquant hostilité et intolérance », il a ainsi plaidé pour une « intégration » des migrants, qui est « difficile, mais clairvoyante ».

Face aux accusations récurrentes de ses détracteurs – nombreux dans les classes politiques mais aussi chez les catholiques –, le pape François a insisté sur le fait que son discours sur l’immigration n’était pas le fruit d’une lubie personnelle qui entrerait en contradiction avec ses prédécesseurs. « La situation ne date pas de ces dernières années et ce n’est pas ce pape venu du bout du monde qui est le premier à s’en apercevoir avec urgence et préoccupation, non, ça fait plus de 50 ans que l’Église en parle de manière pressante », a-t-il soutenu, au contraire, même si l’on sait que la thématique lui est particulièrement chère. « Le phénomène migratoire n’est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps », a-t-il rappelé.

3) Réaction de Philippe de Villiers à la messe papale de Marseille

« Les évêques veulent organiser la transhumance de l’Afrique vers l’Europe ! Moi, je ne veux pas mourir ! »

https://www.youtube.com/watch?v=lT5...

4) Visite du pape : UNE PAUSE DANS LA BARBARIE EN MÉDITERRANÉE

Jean-Luc Mélenchon

La visite du pape à Marseille était un évènement mondial, et les échos de son discours ont été trouvés dans la presse du monde entier. Il est vrai que la question des migrations est devenue un sujet universel. Et, avec le changement climatique, elle ne peut se poser toujours que plus fort. Comme premier mouvement politique de la gauche en France, notre devoir était de ne pas regarder ailleurs, d’agir pour se rendre utile. Et pour cela il fallait d’abord reconnaitre l’importance de cette visite et des discours attendus pour desserrer l’étau de la barbarie contre les migrants.

La constance du Pape François sur ces thèmes est avérée. Pas question de rester muets ou inertes. Mais il fallait agir dans le respect de nos principes qui refusent le mélange de la politique et de la religion. Il fallait se situer dans une convergence à la fois claire, argumentée et efficace sur l’opinion prise à témoin. Surtout quand, de leur côté, les RN, les zemmouriens et autres apologistes des « racines chrétiennes de la France » boycottent la venue du pape. Le fascisme peut se passer d’une messe.

D’un autre côté, la décision de Macron d’aller à la messe du pape pouvait rendre notre message inaudible. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Les médias ont rendu compte de ce qui se passait en respect de chacun. Le choix du lieu à Marseille, le restaurant « l’Après M », résumait le symbole recherché, puisque c’est une récupération coopérative par des salariés en lutte contre leur liquidateur, et un lieu de service gratuit de distributions de colis alimentaires pour les migrants sans-papiers, comme à domicile pour les personnes sans mobilité. Un haut lieu de fraternité humaine.

Et notre opposition à la présence de Macron a été comprise et relayée. Jusque dans le « New York Times », pour qui la laïcité à la française reste un sujet d’étonnement sincère. En ce sens nos pouvons parler d’une action réussie pour penser autrement la relation aux migrants, en faisant cause commune sans condition avec tous ceux qui veulent faire cesser la barbarie en Méditerranée.


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