Les humains ont-ils migré à cause du réchauffement climatique il y a... 50 000 ans ?

jeudi 9 novembre 2023.
 

Le mystère de la migration des premiers Homo sapiens en Eurasie fascine les anthropologues depuis des décennies. Une étude récente met en lumière des détails inédits sur ce mouvement humain vieux de 45 000 à 50 000 ans. Les données sur le pollen suggèrent qu’un climat plus chaud a contribué à cette migration.

Le professeur Ted Goebel, de l’Université du Kansas, a collaboré avec Koji Shichi de l’Institut de recherche sur la foresterie et les produits forestiers à Kochi, au Japon, pour cette étude publiée dans la revue Science Advances. Leurs données montrent que des températures plus chaudes ont contribué à l’expansion des forêts en Sibérie. Ces forêts ont ainsi offert un environnement propice aux premiers Homo sapiens, leur permettant de chasser et de se nourrir.

Le pollen témoigne d’un climat nettement plus chaud et humide pendant cette période, caractérisé par des forêts de conifères et des prairies. Ces conditions climatiques contrastent avec certaines théories archéologiques récentes, qui mettaient l’accent sur des températures plus froides comme facteur de migration.

La datation précise des fossiles humains et des os d’animaux a été cruciale pour cette étude. Les résultats remettent en question la notion que le climat froid aurait été le principal moteur de cette migration.

L’étude va même plus loin en soulignant que les premiers Homo sapiens de cette période étaient non seulement anatomiquement modernes, mais également plus créatifs et innovants. Selon Ted Goebel, ces premiers humains ont commencé à fabriquer des outils plus sophistiqués, à créer de l’art et à explorer de nouveaux territoires.

Un seul os humain, découvert à Ust’-Ishim en Sibérie, témoigne de la présence de l’Homme dans cette région à cette période. Cet os a été daté au radiocarbone et son ADN antique a été analysé, confirmant qu’il appartient à un Homo sapiens moderne, distinct des Néandertaliens ou des Denisoviens.

L’étude soulève des questions supplémentaires sur le mode de vie de ces premiers humains en Eurasie. Bien que les preuves archéologiques soient limitées, Ted Goebel suggère que ces individus vivaient probablement en petites bandes ou en familles étendues.


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