Services publics : les insoumis veulent des guichets d’accueil partout, les députés macronistes s’y refusent

jeudi 30 novembre 2023.
 

Services publics. Ce 21 novembre 2023, commençait l’examen en commission des premières propositions de loi de la « niche parlementaire » des insoumis, cette unique journée où les 75 députés peuvent décider des lois qui peuvent être votées à l’Assemblée nationale.

Ce matin, parmi d’autres textes, les insoumis proposaient de créer une alternative au tout numérique des services publics par la garantie d’un accueil physique, un droit au guichet, pour les citoyens sur l’ensemble du territoire. Une nouvelle fois, la minorité présidentielle s’est acharnée à bloquer cette avancée sociale, fidèle à sa conception néolibérale qui entend saccager méthodiquement l’ensemble des services publics.

En commission, les députés macronistes ont réussi l’exploit de rejeter le texte porté par la députée insoumise Danièle Obono qui faisait consensus auprès de l’ensemble des autres groupes – en témoignait le peu d’amendements déposés – et sur lequel 91% des Français sont favorables. Il reste encore un espoir pour l’adoption du texte : la proposition sera examinée le jeudi 30 novembre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Notre brève.

Les débats ont été marqués par une opposition nette des députés de la minorité présidentielle qui ont défendu à tout prix une numérisation qui éloigne les Français des services publics

En invoquant la nécessaire modernisation des services publics, en louant les effets de simplification qu’apporte cette numérisation pour les citoyens, les députés macronistes sont restés enfermés dans leurs éléments de langage, loin de la réalité du terrain. Malgré leur constat de la difficulté de certaines usagères et usagers d’accéder aux services publics, ils se cantonnent à y répondre par plus de « communication » ou encore par l’accélération du déploiement du numérique sur tout le territoire. Ils louent par ailleurs la privatisation des services publics, expliquant que cette privatisation a permis un meilleur accès à ces services.

Ils ont vivement attaqué le texte des insoumis, considérant que cette proposition de loi (PPL) est « rétrograde » et constitue une attaque en règle contre la numérisation et donc la modernité. Les insoumis seraient, selon eux, à contre-courant et n’auraient pas compris que la numérisation est aussi une demande de nombreux citoyens qui peuvent accéder à toute heure aux services publics.

Cette logique révèle toujours plus leur vision bourgeoise et sectaire des services publics

Le but du service public n’est pas seulement de satisfaire un besoin de « confort » mais de garantir à toutes et tous l’accès à ses droits et la satisfaction de ses besoins premiers.

Les Républicains (LR) ont défendu la « numérisation des services publics » en reprenant les éléments de langage du camp présidentiel. Ils ont toutefois été forcés de reconnaître la nécessité d’un accueil physique comme alternatif au numérique. Dans leur hypocrisie habituelle, les députés du Rassemblement National ont repris les positions et les arguments portés par les insoumis, sujet qu’ils ne portent nulle part ailleurs dans le débat public, préférant conserver une ligne d’obsession identitaire et raciste. Les mêmes députés RN font mine de se préoccuper des guichets d’accueils quand, quelques heures plus tôt, ils refusaient de prendre position pour la hausse des salaires afin de soulager le portefeuille des Français.

Les députés insoumis ont rappelé que l’alternative au numérique n’est pas une attaque contre le numérique en soi. Cette petite musique de la macronie, ne doit pas être le terrain du débat. Les insoumis défendent la nécessité d’une alternative physique, nécessaire et concrète sur le terrain. Le problème est la dématérialisation contrainte. L’accès physique est la seule solution permettant la concrétisation effective des droits.

La proposition de loi des insoumis n’a finalement pas été votée en commission des lois. L’article 1er ayant été rejeté, le texte sera discuté en séance jeudi prochain. Il reste donc un espoir de mettre en minorité la macronie à cette occasion.


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