Agriculteurs, RATP, Taxis, EDF… Un « risque de contagion et de convergence des luttes » : voilà les mots d’une note du renseignement territorial, publiée le 25 janvier 2024 et révélée par la presse. Un document qui démontre l’état de terreur qui s’est emparé du Gouvernement, et ses renseignements, face au cocktail explosif qui couve dans le pays.

Après plus d’une semaine de mobilisation des agriculteurs, les scènes et déclarations surréalistes s’enchaînent. Gérald Darmanin a déclaré qu’on ne répondait pas à la souffrance en « envoyant des CRS » avant d’envoyer des blindés autour de la capitale hier. Ce, après des années d’éborgnement. Sur les routes et autoroutes du pays, les policiers organisent des barrages pour éviter que les agriculteurs fassent… des barrages.

Dans ce magma bouillonnant, une revendication commune égrène, non seulement dans le monde agricole, mais dans de nombreux secteurs d’activité : vivre dignement de son travail. La RATP a déposé un préavis de grève à partir du 5 février… jusqu’au 9 septembre ! Ce jeudi, tous les syndicats de l’éducation appellent à la grève. Hier, les taxis sont eux aussi passés à l’action, roulant à côté des tracteurs. Ce mardi, les salariés d’EDF sont en grève. Chaque secteur a ses spécificités, mais chaque secteur subit la même politique du salami : la découpe et le saccage en tranche par le néolibéralisme de tout ce qui fait du collectif et participe du bien commun.

Pour l’agriculture, la concurrence déloyale organisée par les traités de libre-échange (votés par tous les partis sauf LFI) tue les agriculteurs. Pour EDF, l’ouverture à la concurrence prend à la gorge les ménages et les entreprises par la flambée des prix. Les renseignements voient juste : la contagion est réelle, et la convergence est contagieuse. Pour chaque secteur, un autre système est possible. Une nouvelle agriculture est possible. Un pôle public de l’énergie est possible. Une reconstruction de l’Hôpital et de l’École publique sont possibles.

Par Sylvain Noël, rédacteur en chef