Marche contre le racisme : la victoire contre l’interdit

mercredi 1er mai 2024.
 

Contre le racisme. « Ils ont voulu nous censurer comme Mélenchon, Rima Hassan et tant d’autres, c’est raté, on marche ! ». Ce dimanche, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Paris contre le racisme et pour la paix. Comme Enzo, ils sont nombreux à être venus, conscients de la « pente liberticide » que prend le Gouvernement par ses multiples opérations de censure et d’intimidation des opposants politiques.

La Préfecture avait d’abord prononcé une interdiction de la marche en raison de « forts risques de troubles à l’ordre public ». Le même motif avait été invoqué pour censurer Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan vendredi dernier à Lille. Le tribunal a opéré un recadrage au goût de sévère défaite pour les autorités. Il a jugé que l’interdiction portait « une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation ». La manifestation à l’appel de 51 organisations, dont LFI, a-t-elle dégénéré comme la Préfecture le laissait entendre en invoquant ce « risque de trouble » ? Des « slogans antisémites » ont-ils été entendus ou affichés comme la Préfecture le soulevait dans sa décision ?

Non, ni troubles, ni antisémitisme. Une déroute totale qui met à mal les argumentaires politiques des autorités pour bâillonner et salir les militants de la paix. La manifestation partie de Barbès s’est déroulée dans le calme absolu, sans heurts, pour s’achever sur un concert avec les rappeurs populaires Médine et Kerry James. Jean-Luc Mélenchon était présent ainsi qu’une forte délégation insoumise.

La leçon est claire : le « risque de trouble à l’ordre public » et la crainte de « slogans antisémites » sont des chimères inventées par les partisans du génocide à Gaza. Des chimères qui servent d’armes pour réduire au silence les opposants, au même titre que l’accusation d’« apologie de terrorisme ». Notre article.

L’arrêté préfectoral d’interdiction : l’arme de la censure politique envers une marche contre le racisme

Dans sa décision d’interdiction, la préfecture de police avait mis l’accent sur une « absence de prise en compte des risques de débordements par les organisateurs et le service de sécurité insuffisant » ainsi que des risques de « troubles graves à l’ordre public ». Le calme absolu de la marche et du concert qui s’est suivi a mis en déroute totale de la préfecture et de ses argumentaires. Preuve, s’il en fallait une, du caractère hautement politique des interdictions prononcées.

Pire encore, dans sa décision, la Préfecture justifiait l’interdiction par un lien infâme entre le fait de porter « l’attention sur les enfants de Gaza » et les « slogans antisémites », fidèle en cela à la ligne de classe politico-médiatique depuis le 7 octobre. Ceux qui marchent contre le racisme et pour la paix sont aussitôt injuriés d’« antisémites ». Des organisations comme le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) qualifient chaque jour d’antisémites tous ceux qui défendent la cause palestinienne : le Pape, Edgar Morin, de Villepin, Mélenchon. La Préfecture et les préfets, militants politiques qui y officient, surfent sur cette vague.

La marche du 21 avril a prouvé brillamment le mensonge et le caractère hautement politique des interdictions ordonnées par le pouvoir contre les opposants politiques et les militants de la paix. Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon avaient bien raison à Lille : « La censure est l’arme de ceux qui ont déjà perdu ».

Sylvain Noel, rédacteur en chef


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