Depuis 1982 en France, 180 milliards d’euros en moins aux salariés ( soit environ 640 euros en moins par mois et par salarié), autant en plus aux actionnaires

jeudi 29 septembre 2016.
 

En 1982, la part des salaires dans la valeur ajoutée était de 66,5 %. En 2005, la part des salaires dans la valeur ajoutée n’était que de 57,2 % !

Cela fait une baisse de 9,3 % !

De 1982 à 2005, la part des profits dans la valeur ajoutée a augmenté de 9,3 %. Cela correspond à 180 milliards d’euros par an.

De 1982 à 2005, les 180 milliards d’euros que les salariés ont perdus ce sont les 180 milliards d’euros que les actionnaires ont gagnés.

« Part des salaires : et pourtant elle baisse !

Une tendance universelle.

Ainsi, un document récent de la Banque des Règlements Internationaux (Ellis, Smith 2007) établit que « la part des profits a eu tendance a augmenter depuis le milieu des années 1980 dans la plupart des économies développées pour lesquelles des données comparables sont disponibles » [Profit shares have trended upwards since about the mid 1980s in most developed economies for which comparable data are available]. Son analyse confirme que la hausse tendancielle de la part du profit [The global upward trend in the profit share] est un phénomène d’ordre structurel qui ne peut être réduit à des fluctuations conjoncturelles.

Le chapitre 5 du World Economic Outlook du FMI d’avril 2007 est intitulé « La mondialisation du travail » et s’intéresse au phénomène ainsi décrit : « La part des salaires dans les pays développés a baissé en moyenne d’environ 7 points depuis le début des années 1980, ce recul étant plus marqué dans les pays européens » [The labor share in advanced countries has declined by about 7 percentage points, on average, since the early 1980s,with the drop being largest in European countries].

La Commission européenne dresse un constat similaire dans le chapitre 5 (« The labour income share in the European Union ») de son rapport annuel sur l’emploi en Europe (Commission européenne 2007) : « Après avoir culminé à la fin des années 1970 et au début des années 1980, la part des revenus du travail a commencé à baisser dans la plupart des Etats membres de l’Union européenne et se situe actuellement à des niveaux historiquement bas » [After having peaked in the late 1970s and early 1980s, the labour income share started to decline in most European Union Member States and now stands at low levels by historical standards].

http://hussonet.free.fr/capurp15.pdf

Concernant les pays en développement pour lesquels il n’existe pas d’étude d’ensemble, je me borne ci-dessus à rapporter les résultats portant sur trois pays représentatifs. Entre 1982 et 2005, la part salariale a reculé de 12 points en Chine et en Thaïlande, et de 17 points au Mexique (Husson 2008).

Voici la conclusion de Michel Husson :

« Conclusion : ce que mesure la part salariale, c’est ce que doit verser une entreprise au titre des salaires, et elle est correctement mesurée par le ratio que calcule régulièrement l’Insee. Cette part salariale est aujourd’hui à un niveau inférieur de près de cinq points par rapport aux années 60, et de neuf points par rapport à son pic de 1982. Ce différentiel permet de prendre la mesure de la financiarisation de l’économie. La baisse de la part salariale n’a pas en effet conduit à un surcroît d’investissement : sa principale contrepartie a été l’augmentation des dividendes. »


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