La 3ème voie sans voix. Après Walter Veltroni, Gordon Brown (4 articles)

mercredi 7 mai 2008.
 

La "troisième voie" a des tonnes de plomb dans l’aile. Après la défaite des révisionnistes italiens, qui croyaient qu’en abandonnant la gauche, ils auraient plus de chances de battre Berlusconi, voici le "New Labour" qui paie le prix de ses renoncements, tandis que le SPD, honteusement allié au gouvernement de la droite paie lui aussi cette alliance contre nature. Ce n’est tout de même pas le moment où la sociale démocratie européenne, paie le prix de ses compromissions que le PS français va s’engager dans cette voie fatale ?

Pas d’issue, pas d’avenir au centre : seule la voie a gauche est gagnante, si on la prend vraiment ! En France 61 % des français pensent que Sarkozy ne terminera pas son quinquennat : ils sont autant à le rejeter, à peine un an après sa victoire à la hussarde. Ça pourrait bien "finir" avant 2012. Mai 68 ce n’est pas un anniversaire c’est l’actualité. Il faut se préparer plus vite. La France est de gauche, avec, anomalie, un dangereux président ultra droite. Il n’y a pas de "troisième voie" en France, "forget" le centre ! : unité de toute la gauche, dans les luttes comme dans les élections !

2) Londres passe à droite, le parti travailliste en déroute électorale

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Les résultats électoraux de Londres se sont fait attendre, mais leur annonce a été le coup de grâce pour le premier ministre travailliste Gordon Brown : la victoire du flamboyant conservateur Boris Johnson sur le doctrinaire maire sortant Ken Livingston symbolise la déroute du New Labour aux élections locales de jeudi. Et elle augure mal des prochaines élections générales, qui doivent avoir lieu avant 2010.

Pour The Guardian, le successeur de Tony Blair à la tête du New Labour et du gouvernement a subi rien de moins que "24 heures d’humiliation politique" pour ce premier vrai test électoral depuis son arrivée aux commandes. Les travaillistes n’ont en effet recueilli que 24% des voix nationalement, leur plus mauvais score depuis 40 ans, arrivant même après les Libéraux démocrates. Les Tories (conservateurs) de David Cameron enregistrent de leur côté leur meilleur score depuis seize ans, et se sentent des aîles pour revenir au 10, Downing Street, la résidence du premier ministre.

Les conséquences de ce scrutin risquent d’être considérables. "Compass", un groupe qui milite pour une alternative à gauche du parti travailliste, a aussitôt proclamé que "le New Labour est mort". Il est en tout cas mal en point, épuisé par le long règne de Tony Blair, entamé dans l’euphorie, et achevé en 2006 dans la disgrâce de l’engagement en Irak et d’un bilan économique et social contesté. Le règne des travaillistes avait démarré un premier mai ensoleillé, en 1997 : je me trouvais à Londres ce jour-là, et un vent d’optimisme incroyable balayait la capitale britannique. Onze ans plus tard, c’est un 2 mai que le glas du New Labour a sans doute été sonné...

Paradoxalement, la victoire de Boris Johnson pourrait représenter un cadeau empoisonné pour David Cameron, le leader Tory. Le nouveau maire de Londres est en effet un personnage incontrôlable, brouillon, peu gestionnaire, et qui s’abrite derrière un côté bouffon exhubérant. Pas de quoi faire le "manager" d’une grande métropole de classe internationale... Si Johnson échouait, cela décrédibiliserait le come back des Conservateurs.

Par Pierre Haski

3) "Ces élections sont catastrophiques pour le Labour" Article du Nouvel Obs

Le parti travailliste semble se diriger vers une défaite cuisante jamais enregistré depuis quarante ans. Comment expliquer cette sanction des électeurs britanniques ?

... Actuellement, la Grande-Bretagne est avec l’Espagne, le pays européen le plus touché par la crise des subprimes. Même si la situation économique est plus reluisante que celle de la France et de l’Italie, le miracle économique s’essouffle. Et c’est pourquoi le résultat de ces élections est catastrophique pour le parti travailliste.

A Londres, on espère qu’un autre homme politique prendra la place de Gordon Brown pour les prochaines élections en 2010. Le nom de David Miliband, l’actuel ministre des Affaires étrangères est avancé.

Si la situation économique continue d’empirer, il pourrait bien prendre la place de Gordon Brown.

La décision impopulaire de Tony Blair en 2004 d’engager le Royaume-Uni dans la guerre d’Irak est-elle sanctionnée aujourd’hui ?

La guerre en Irak n’est pas du tout en cause aujourd’hui. Tout cela est digéré. Le problème, ces prochains mois, va concerner la politique européenne. Car la Grande-Bretagne doit ratifier le traité de Lisbonne l’été prochain. Au départ, les Britanniques devaient être consultés par référendum. Finalement, cela ne se fera pas. Car alors, il y a de grandes chances pour que la population dise non en majorité. Cette décision d’un passage en force a fortement déplu à l’opinion publique...

Interview de Fabio Liberti par Valérie Auribault

4) Cuisante défaite des travaillistes Article de L’Humanité

Gordon Brown a reconnu des résultats "mauvais" et "décevants" lors des élections locales tenues en Angleterre et au Pays de Galles. En cause sa politique gouvernementale qui tourne le dos aux attentes sociales.

Le parti travailliste du Premier ministre Gordon Brown pourrait enregistrer son plus mauvais résultat depuis une quarantaine d’années.

Le Labour arrive en troisième position seulement, avec 24% des voix, derrière les libéraux-démocrates (25%) et à vingt points des conservateurs (44%), selon une estimation de la BBC.

Si les suffrages recueillis lors de ces élections locales étaient dupliqués lors de législatives, les Tories emporteraient une nette majorité parlementaire, allant de 138 à 164 députés, selon les projections.

Sur les 4.102 sièges en jeu jeudi en Angleterre et au Pays de Galles, le Labour en perd 161, tandis que les conservateurs en gagnent 148 et les libéraux-démocrates 10, selon les résultats disponibles portant sur 100 des 159 conseils locaux disputés.

Le Labour a ainsi perdu le contrôle de six conseils tandis que les conservateurs en remportaient sept. Les libéraux-démocrates en ont perdu un.

Le dernier tiers de résultats attendus vendredi pourraient creuser encore davantage ces pertes historiques du Labour qui pourraient atteindre 250 sièges, voire 300, concédés à l’opposition, selon les différentes estimations des médias.

C’est la meilleure performance des conservateurs lors d’élections locales depuis 1992, et la pire du Labour depuis la fin des années 60, encore plus mauvaise qu’en 2004 où les travaillistes avaient payé la décision controversée du Premier ministre de l’époque, Tony Blair, d’engager le Royaume-Uni dans la guerre en Irak.

Lors de ces élections locales de 2004, le Labour avait également terminé en troisième position, avec 26% des voix.

Gordon Brown, qui a succédé à Tony Blair en juin dernier sans avoir à passer par les urnes, perd ainsi son premier test électoral, tandis qu’approchent les législatives qui doivent être convoquées avant mai 2010. La non-réponse aux attentes sociales

La numéro deux du Labour, Harriet Harman, a reconnu être "très déçue", pointant du doigt le sévère ralentissement de l’économie britannique. "Il faut que nous écoutions ce que la population a à dire... Les gens sont inquiets quant à leur situation financière", a-t-elle déclaré à la BBC, assurant cependant que Gordon Brown restait "absolument" le leader qu’il fallait.

Ce cuisant revers ne manquera pas d’accroître la pression sur le Premier ministre, déjà fragilisé au sein de sa propre famille. Le président du groupe parlementaire du Labour, Tony Lloyd, a ainsi qualifié le scrutin de "référendum sur le gouvernement". Les électeurs ont envoyé "un message très clair", a-t-il dit.


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