La direction nationale de la LCR s’est tenue, les 6 et 7 septembre, à cinq mois du congrès de l’organisation.

Le succès de l’université d’été encore dans toutes les têtes, la direction nationale (DN) de la LCR a consacré l’essentiel de sa réunion de rentrée à deux questions : la situation politique et sociale (et les initiatives de mobilisation que cette situation implique) ; l’état d’avancement du processus de constitution du nouveau parti anticapitaliste (NPA), la perspective de son congrès de fondation et la préparation du prochain congrès de la LCR.

Premier débat : comment organiser la riposte et être présents – à la fois dans les cadres unitaires de mobilisation et en tant qu’organisation politique – sur tous les fronts suscités par les attaques patronales et gouvernementales ? Car les thèmes ne manquent pas : salaires et pouvoir d’achat, revenu de solidarité active, défense des services publics, lutte contre la privatisation de La Poste, lutte contre la guerre, initiatives dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, etc. Il est à noter que, du fait de la prise en charge progressive par le NPA (dont le collectif d’animation national se réunira dimanche 14 septembre) d’interventions qui étaient jusqu’alors prises en charge par la LCR, cette discussion ne s’est pas conclue par le vote d’une « résolution d’activités de rentrée », comme il était de tradition.

Deuxième question : le NPA, justement. Sa conception et ses contours continuent naturellement de faire débat. Ainsi, les camarades de la plateforme B ont réaffirmé leur conviction que « l’émergence d’une véritable alternative à la droite sarkozyenne et au social-libéralisme passe par la construction de fronts politiques unitaires cherchant à rassembler les différentes composantes de la gauche de transformation : PCF, courants de la gauche du PS et des Verts, collectifs antilibéraux, etc., ainsi que les dizaines de milliers de militants syndicalistes ou associatifs à la recherche d’une alternative politique » et que, en conséquence, le NPA « devrait être pensé comme un point de départ et non comme un point d’arrivée ».

Une large majorité de la DN a considéré que les premiers succès rencontrés – notamment la rencontre nationale des comités NPA, fin juin, et l’université d’été – avaient largement validé le projet mis en œuvre depuis le dernier congrès de la LCR (janvier 2008) et que le défi était maintenant celui de la « dernière marche à franchir » : un vrai congrès de fondation du NPA, avec l’adoption d’un texte de référence (le « programme du NPA »), une charte de fonctionnement et un document d’orientation politique.

La DN a décidé d’ouvrir officiellement le débat préparatoire au XVIIIe Congrès de la LCR. Toutes les positions en présence seront portées à la connaissance des militants et disposeront de droits égaux (tribunes, voyages, etc.) pour mener le débat. Les 6 et 7 septembre, deux positions se sont manifestées, le texte majoritaire ayant également été approuvé par les membres de la DN de la plateforme C.

Ensuite, concernant le congrès à venir de la LCR, les débats de la DN se sont, de fait, cristallisés dans une large mesure autour de deux questions : d’abord, la nature et les modalités des liens à maintenir avec la IVe Internationale ; et, surtout, ce que doit exactement être le prochain – et, vraisemblablement, dernier – congrès de la LCR : en particulier, sa durée et son articulation avec le congrès de fondation du NPA. Une minorité de la DN a défendu l’idée d’un congrès de la LCR se tenant sur deux jours, le week-end précédant le congrès de fondation du NPA. La proposition retenue est, à l’inverse, d’accoler le congrès de dissolution de la LCR au congrès de fondation du NPA, et donc de le tenir sur une journée pleine, la veille du congrès du NPA.

Le sens politique de cette décision est clair : s’il est évident que certaines décisions (à commencer par la dissolution de la LCR…) sont de la seule responsabilité des membres de la LCR, elles participent largement du processus de constitution du NPA, qui (pour les membres de la LCR) en sera l’aboutissement. Concrètement, le collectif d’animation provisoire (CAN) du NPA devrait rapidement fixer la date du congrès de fondation du NPA (l’un des deux derniers week-ends de janvier prochain).

DUVAL François