Fin juin 1764 : La bête du Gévaudan

vendredi 1er juillet 2022.
 

Le 30 juin 1764, sur les plateaux du haut Vivarais (au sud du Massif Central), Jeanne Boulet, une petite bergère de 14 ans, meurt victime d’une « bête féroce », selon le curé qui l’enterre. À partir de là, les agressions de jeunes bergers se multiplient.

La psychose se répand dans cette région appelée Gévaudan, qui correspond à l’actuel département de la Lozère. Selon les témoins, l’animal responsable de l’agression de l’adolescente est « une bête avec une très grosse tête, des flancs rougeâtres, avec une bande noire tout au long du dos, une queue très touffue, des pattes larges munies de grandes griffes. » C’est la Bête du Gévaudan. De grandes battues sont organisées avec le renfort des dragons du capitaine Duhamel, stationnées à Langogne, mais rien n’y fait : les attaques perdurent et se déplacent vers les confins de l’Aubrac.

Voyant le manque de résultat des chasses, les États du Languedoc promettent une prime de 2 000 livres à qui tuerait la Bête. L’évêque de Mende, de son côté, lance un appel aux prières et à la pénitence. L’évêque qualifie la Bête de fléau envoyé par Dieu pour punir les hommes de leurs péchés. Il cite les menaces énoncées par Moïse : « j’armerai contre eux les dents des bêtes farouches ».

Mais les prières semblent vaines, puisque la Bête continue son massacre en ce début d’année 1765.

En septembre, le porte-arquebuse du Roi, François Antoine abat un gros loup de 130 kilo qui sera exposé à la cour de Versailles. Mais les attaques se poursuivent. Le 19 juin 1767, Jean Chastel, un garde chasse, abat une bête et les attaques s’arrêtent enfin.

Cependant le mystère de la Bête du Gévaudan reste entier. L’animal abattu n’est selon les chroniqueurs de l’époque, pas un loup. « Cet animal n’a des ressemblances avec le loup que par la queue et le derrière, sa tête est monstrueuse ! Ses yeux ont une membrane singulière qui part de la partie inférieure de l’orbite venant au gré de l’animal recouvrir le globe de l’oeil. Son col est recouvert d’un poil très épais d’un gris roussâtre traversé de quelques bandes noires, il a sur le poitrail une grande marque blanche en forme de coeur ».

Il s’agirait selon certain du croisement d’un chien de combat et d’un loup, pour d’autres il s’agirait même d’un meurtrier humain qui aurait couvert ses crimes (entre 80 et 100 décès) en prétextant des attaques de loup...

Aigline de Causans


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