Flash en direct du Forum Social Mondial de Belem n°2

mardi 3 février 2009.
 

La huitième édition du Forum social mondial (FSM) s’achève aujourd’hui à Belem avec l’organisation d’une Assemblée des assemblées thématiques et des réseaux qui développent des campagnes d’actions et de mobilisations contre la guerre, la crise financière, alimentaire, énergétique, climatique, etc.

Il sera temps de tirer un bilan politique de l’événement plus tard mais on peut déjà en retenir quelques aspects saillants.

Ce Forum a confirmé la montée en puissance de l’articulation entre les questions sociales et les environnementales. De ce point de vue, les travaux du FSM seront utiles pour nourrir les réflexions du Parti de gauche (PG). Mais il a également confirmé une division sensible entre un secteur lié aux ONG qui envisage le FSM comme une sorte de Foire internationale de la « société civile » et un secteur lié aux mouvements sociaux et aux syndicats qui cherche à ancrer le FSM dans les luttes sociales et politiques réelles.

L’événement dans l’événement a eu lieu le 29 janvier avec la présence au FSM des présidents progressistes d’Amérique latine. L’après midi d’abord, pendant les travaux du FSM, avec l’invitation, entre autres, du Mouvement des sans terre, de la Via Campesina, de la Marche mondiale des femmes à Hugo Chavez (Venezuela), Rafael Correa (Equateur), Fernando Lugo (Paraguay), Evo Morales (Bolivie) pour une rencontre débat sur les perspectives d’un agenda de travail commun entre les mouvements sociaux puissants d’Amérique latine et les gouvernements. Et ce, notamment dans le cadre de l’Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (Alba) promue en 2004 par Cuba et le Venezuela.

L’Alba est la première zone régionale de coopération et d’intégration économiques et politiques dotée d’objectifs sociaux et environnementaux fonctionnant en dehors des dogmes du néolibéralisme. Cette organisation inter-gouvernementale rassemble aujourd’hui six pays : la Bolivie, Cuba, la Dominique, le Honduras, le Nicaragua et le Venezuela. L’Equateur (probable membre à part entière dans quelques semaines), Haïti et l’Uruguay en sont membres observateurs.

Cette rencontre a constitué le moment politique fort du FSM et indiqué, avec la mise en place d’un processus de construction d’un Conseil des mouvements sociaux de l’Alba, le sens des nouvelles alliances entre mouvements sociaux et gouvernements qui mettent en place des politiques de rupture avec les dogmes du modèle néolibéral sur la base d’une révolution démocratique dans laquelle la participation populaire est le moteur du changement.

Le soir, le président Lula (Brésil) a invité les « 4 » à une rencontre sur le thème de la crise et des alternatives à y opposer. L’objectif du président brésilien, en s’exposant ainsi aux côtés des animateurs de la gauche de rupture latino-américaine plutôt qu’à Davos au Forum social économique, était de montrer que le Brésil ne peut se dissocier de la dynamique continentale. Cette rencontre avait aussi un objectif politique interne. Lula a souhaité donner des gages à la gauche politique et syndicale alors que, contesté, il prépare la candidature de Dilma Roussef pour les élections présidentielles de 2010.

Dans le foisonnement des activités du Forum, la rencontre annoncée dans le précédent « Flash Belem » avec Valter Pomar, responsable du secteur international du Parti des travailleurs (PT), s’est finalement tenue !

La discussion a été très constructive. Nous avons pu faire un tour d’horizon de la situation politique au Brésil et en France et présenter nos agendas respectifs pour 2009. Dans ce cadre, j’ai pu présenter le PG, notre projet politique et notre proposition de Front de gauche.

Le PT, qui entretient des liens formels avec le Parti socialiste (il n’est cependant pas membre de l’Internationale socialiste) et le Parti communiste en France, a confirmé sa volonté de développer sa relation avec le Parti de gauche.

Ainsi, une délégation du PT pourrait nous rencontrer à Paris aux alentours du 5 mars. En plus d’une rencontre avec le Bureau national du PG, elle pourrait participer à un séminaire de travail que nous organiserions afin d’échanger et débattre sur des questions de fond.

Avec Valter Pomar, nous avons identifié une première liste de thèmes qui pourraient être abordés lors de ce séminaire : analyse de la situation politique latino-américaine et européenne, échanges autour de la question des modèles d’intégration régionale et débat sur l’analyse de la crise mondiale et les perspectives du socialisme.

Très fructueuse, cette rencontre n’a pas été la seule. J’ai également pu prendre des contacts avec la gauche bolivienne, le Parti socialiste unifié du Venezuela et l’Alliance patriotique d’Equateur.

Du côté européen, j’ai pu participer à des activités communes avec les représentants de Die Linke et de la Rifondazione comunista pendant ces journées du Forum social mondial.

Le PG est sur tous les fronts ! Celui de gauche en France mais aussi de l’internationalisme actif et solidaire avec les processus de transformation politique et sociale d’Amérique latine !


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message