Cannes : Festival du Peuple

jeudi 21 mai 2009.
 

Cannes en ce samedi de mai, bouillonne. Diable ! C’est, dit-on, à cause du « festival » !

En réalité il n’y a jamais eu de Festival à Cannes en mai. En revanche, chaque année s’y déroule le « marché » du film. Et quelle foire ! Les acheteurs de ce « marché » spécial arrivent généralement le cabas à la main, en jet privé ou en hélicoptère, pour le plus grand déplaisir des populations survolées.

Les vendeurs de ce marché, les forains en quelque sorte, louent pour les plus modestes d’entre eux, en guise d’échoppes de somptueuses suites dans les palaces de la Croisette.

Les plus favorisés par la « fortune » entendue comme « chance », s’installent dans des villas de rêve, piscine à débordement, créatures accortes, cigares... Lassante banalité !

Un service d’ordre public et privé veille sur leur tranquillité, et au besoin saurait faire parler la poudre si des intrus venaient à s’immiscer dans ce monde où une autre « poudre » sait faire parler.

Reste une catégorie qui cumule villa à la « Californie », (nom du quartier ultra résidentiel de Cannes), et yacht mouillant paisiblement dans la baie. Faut ce qui faut ! Mais faut de l’ordre ! On ne peut pas laisser les quidams assister aux fêtes débridées des marchands de Kulture ! Larguons tout !

Parmi les heureux propriétaires de ces unités de plaisance qui consomment au minimum 500 litres de fuel à l’heure, se trouve le citoyen Madoff.

Empêché cette année de venir à Cannes, pour s’occuper des placements financiers des protagonistes de ce marché de la bobine, il a laissé son bateau amarré au port.

Le Front de Gauche au nom de tous les milliardaires tombés dans le besoin depuis ses taquineries, a donc décidé d’aller vérifier ses amarres.

Las, quelle vulgarité ! Du plastic et un peu de chrome ! Un nom dépassé : « Bull » s’inscrivant au dessus de l’indication de son port d’attache : « George Town » capitale des îles caïman, inscription maritime pour le coup parfaitement adaptée.

Et voilà qu’à l’occasion d’une belle cérémonie, le Front de Gauche a rebaptisé ce petit navire du joli nom de « Pwofitasyon » plus adapté à son milieu.

Champagne, fumigène, drapeaux, participation massive ont fait de cet événement sympathique un exemple à répéter.

L’heure approcherait-elle d’un festival du peuple ?

Ce jour là, ce ne sera pas du cinoche !

Hervé Lavisse


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