L’EUROPE VUE DU FRONT DE GAUCHE (6 brèves)

samedi 6 juin 2009.
 

Un des meilleurs exemples des impasses de l’Europe libérale : La Fraise espagnole

Grace à l’Association WWF, on découvre le meilleur exemple de l’impasse actuelle dans laquelle nous conduisent les politiques bruxelloises : La Fraise espagnole

Vous prenez l’Andalousie, 6000 ha. de cultures sous bâches plastiques, dont des fraises d’hiver faites pour alimenter le marché européen hors saison ; ces cultures se trouvent près du delta du Guadalquivir, avec l’une des plus grandes réserves d’oiseaux d’Europe ; pour la cueillette, des travailleurs migrants d’Europe de l’Est ou du Maroc exploités dans des conditions socialement désastreuses ; Puis, on découvre que pour nettoyer et stériliser la terre sableuse chaque année, on utilise un gaz attaquant la couche d’ozone et un poison alimentaire interdit par le protocole de Montréal. Pour terminer le tableau, comme ce sont les peuples du Nord qui apprécient ces fruits, on ajoute au bilan écologique des longs transports par camions pour desservir les marchés.

Avec la planification écologique à laquelle nous aspirons, un tel processus ne peut trouver sa place.

Cela veut dire qu’il vaut mieux renoncer à ce type de consommation non essentielle, trouver des produits végétaux mieux adaptés, en garantir la qualité sanitaire, veiller aux conditions de travail des salariés agricoles, protéger la biodiversité et promouvoir le fluvial, le ferroutage, et le maritime pour les transports.

Cela s’appelle « Changer d’Europe »

L’Europe et l’addiction aux jeux de hasard (suite)

Nous avons dans un précédent numéro de « l’Europe vue du Front » dénoncé la multiplication des jeux de hasard et des paris en ligne, conséquence directe de la déréglementation et de l’encouragement à la concurrence voulu par l’Union Européenne. Effectivement, les initiatives se multiplient pour investir un marché des jeux et paris sur Internet considéré comme d’autant plus juteux que la situation sociale difficile facilite chez les usagers fragiles de telles pratiques.

Les lobbies, soutenus par des groupes de médias directement intéressés, se répandent en efforts pour obtenir les meilleures conditions possibles lorsque les autorités françaises auront à réglementer sur l’attribution d’agréments. Tout est fait pour multiplier les occasions de paris, avec des jeux de casinos, et pour permettre aux opérateurs anglo-saxons de prendre pied sur le marché français.

Jamais, la question de l’addiction à ces jeux et la protection des plus fragiles n’entre en ligne de compte dans ces sordides mais juteuses négociations. Voilà l’image lamentable que l’Europe donne d’elle-même. Objectif : Las Vegas. A part cela, on pourra toujours vanter le modèle culturel qui est le notre

Un sale coup pour la démocratie révélé : Quand les médias commencent à découvrir le vote sur le Grand marché Transatlantique

Le Front de Gauche a récemment dénoncé le vote intervenu sur un projet de "grand marché transatlantique dérégulé, sans droits de douane et sans barrières à la circulation des capitaux et des marchandises", voté par le Parlement européen, "socialistes inclus", il y a quelques mois, dans la plus grande discrétion. La presse qui avait, généralement, passé cet événement capital sous silence commence très doucement à se réveiller : Après BFM TV qui lors d’une interview de Jean Luc Mélenchon a avoué son ignorance, c’est au tour du média citoyen Agora Vox, sous la plume de Taïké Eilée publie un long texte documenté sur le sujet et écrit notamment : Bloc euro-atlantique unifié en 2015 : vers l’Europe servile ?

C’est la finalité même de l’Union européenne qui est en train d’être scellée, avec la récente officialisation du projet de Grand Marché Transatlantique, lui-même simple étape dans la marche forcée vers le « nouvel ordre mondial », dans lequel l’Europe se verra arrimée au navire américain. Le fantasme d’une Europe-puissance indépendante semble bel et bien en passe de s’évanouir. Sans même juger de la valeur du moment historique que nous vivons, il est invraisemblable qu’il se décide sans débat, sans que le peuple souverain n’en ait été aucunement informé. Assurément, un sale coup pour la démocratie(….)

Étrangement, les promoteurs du projet n’en font guère la publicité. Pas même Benoît Hamon, pourtant porte-parole du PS, qui défendit le 7 mai 2008 la « Résolution du Parlement européen sur le Conseil économique transatlantique ». L’enjeu ici est démocratique, tout simplement. Peut-on continuer à construire l’Europe, désormais le bloc euro-atlantique, dans le dos des peuples (sans même préjuger du bienfondé de cette direction) ? Évidemment non, si l’on n’a pas complètement renoncé à vivre en démocratie.

Le grand marché transatlantique est en marche : Illustration

En anticipation du grand marché transatlantique, Bruxelles et Washington ont passé un accord qui fait obligation aux compagnies aériennes européennes de permettre au Département US à la sécurité intérieure un accès électronique à leurs données passagers. D’où un nombre croissant de détournements paranoïaque d’avions en plein ciel ordonné par ce même Département lorsqu’un passager présente un profil suspect, pour ne pas atterrir aux États-Unis.

Dans tous les cas ces détournements se sont révélés injustifiés, avec des cas cocasses de journalistes et d’écrivains. C’est que les américains n’ont pas confiance dans la qualité de contrôle de leurs collègues européens. Bravo pour la surconsommation de carburants engendré par ces détournements et payé par les compagnies européennes.

Suite des entourloupes de l’ « Europe Sociale » : quand on vante un outil facilitant les licenciements et aux moyens limités

Le G20 avait mis l’accent sur la protection des travailleurs touchés par la crise. Or, l’Europe dispose du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM), dont les règles d’attribution viennent d’être révisées par le Parlement Européen. Deux objectifs sont visés : élargir son champ d’action aux employés licenciés en raison de la crise économique et financière et définir de nouvelles règles d’utilisation des fonds pour lui permettre de réagir plus efficacement. Les moyens provenant du fonds peuvent être utilisés pour la requalification et la formation tout au long de la vie des salariés, le soutien à leur mobilité ou pour les services de conseil lors de leur transition vers un nouvel emploi.

Cette révision a été saluée comme il se doit par l’euro député et candidat Vincent Peillon : “C’est un succès majeur pour l’Europe sociale et pour les socialistes européens qui se sont longtemps battus, seuls, pour cette réforme. Ce que le Parlement vient de voter massivement, ce n’est autre que ce que la gauche demandait depuis 2006, mais que les libéraux et le Conseil avaient toujours refusé”, Grâce à ce vote qui prend effet immédiatement, l’octroi des 500 millions d’euros d’aides disponibles au niveau européen pour les victimes des licenciements dus à la crise économique va être considérablement facilité : éligibilité au fonds à partir de 500 licenciements au lieu de 1000, augmentation de la part de l’Union dans le cofinancement de 50% à 65%, ou encore allongement de la portée des aides. Face à la crise économique, cette réforme devrait ainsi permettre aux victimes de plans sociaux massifs, de bénéficier des aides européennes. Toutefois, “la balle est désormais dans le camp du gouvernement”, qui est le seul à pouvoir enclencher la procédure de demande de déblocage des fonds. Ce qu’il tarde pour l’instant à faire sur plusieurs dossiers.

Reste que l’accord interinstitutionnel du 17 mai 2006 entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission sur la discipline budgétaire et la bonne gestion financière dispose que le montant annuel alloué au Fonds ne peut excéder 500 millions d’euros, plafond qui pourrait être atteint bien avant la fin de l’année 2009 selon plusieurs prévisions. Se reposera alors inévitablement la question des moyens alloués au FEM. Et rien n’a été prévu pour en augmenter le montant.

On peut aussi se demander si un tel fonds, dont se félicitent les socialistes, n’a pas pour objet réel de faciliter les délocalisations en diminuant l’impact des mesures sociales à supporter par les entreprises et en les faisant supporter à l’Union Européenne. Quand on est de gauche, on demande avant tout des mesures tendant à empêcher les licenciements, comme le fait le Front de Gauche, et non à les faciliter !

Les limites du « consensus européen » : Du fait de la droite et du centre, le Parlement Européen est incapable d’améliorer la protection de la maternité

Mercredi 6 mai 2009, le Parlement européen (PE) devait voter sur les propositions visant à améliorer la protection des travailleuses enceintes et des jeunes mères en Europe. En raison de la forte opposition des groupes conservateur et libéral au PE, le rapport n’a pas été soumis au vote et la question a été renvoyée à la commission responsable au PE.

Le rapport sur les propositions de la Commission, rédigé par la parlementaire socialiste Estrela, comprenait d’importantes dispositions visant à améliorer la protection de la santé et de la sécurité des travailleuses enceintes et de leur enfant à naître, et à améliorer les conditions du congé de maternité.

Étant donné que le PE n’a pas réussi à voter sur le rapport et l’a renvoyé à la commission responsable, le débat devra être repris à zéro après les élections du PE.

Une fois de plus, les conservateurs au PE semblent être peu enclins à prendre des mesures en faveur des droits des travailleuses et de la conciliation du travail et de la vie de famille, en dépit des voeux pieux qu’ils formulent souvent quant à l’importance de la défense des femmes, des enfants et des familles. Ce résultat est d’autant plus surprenant qu’au même moment, un rapport rédigé par Mme Lulling, membre du groupe PPE-DE au Parlement, a été adopté par le Parlement afin d’améliorer la protection de la maternité des travailleuses indépendantes.

Selon Catelene Passchier, Secrétaire Confédérale de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) : « Nous pensons qu’une occasion importante d’améliorer la situation de millions de femmes enceintes et de jeunes mères a été manquée. Compte tenu de l’évolution démographique, de la baisse des taux de natalité et de la participation accrue des femmes au marché de l’emploi, il est très urgent d’offrir aux femmes ainsi qu’aux hommes les conditions requises pour leur permettre d’élever leurs enfants. Le renforcement de la protection de la santé et de la sécurité des femmes durant leur grossesse, et des options adéquates en matière de congé post-natal, en sont une composante indispensable. Nous incitons vivement tous les groupes politiques du PE à oeuvrer de concert et de manière plus constructive afin d’améliorer les niveaux minimum de protection de la maternité et de la paternité au plan communautaire, et nous demandons à la Commission et au Conseil de soutenir cet effort sans ambiguïté ».

Cet appel au « consensus européen » après ce qui vient de se passer est- il vraiment adapté ?


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