Le Front de Gauche est la formule choisie pour rassembler des forces sans dissoudre leur identité et leur histoire.

dimanche 13 septembre 2009.
 

RESSERER L’ALLIANCE AU FRONT DE GAUCHE

Je forme le vœu que chacun de nos partenaires actuels ou potentiels prennent la mesure du danger que représente le bipartisme durable que les primaires risquent d’instaurer en France au détriment de sa tradition révolutionnaire et républicaine. Alors le sentiment du danger pourrait faciliter de grandes avancées dont chacun comprendrait qu’elles sont une forme d’adaptation intelligente aux circonstances. Nous ne partons pas de rien. Le Front de Gauche existe. Il a subit l’épreuve du feu dans les élections. Il a permis l’élection de cinq députés au parlement européen. Il a enregistré un progrès en voix et en pourcentage unique dans cette élection avec celui des écologistes par rapport au scrutin et aux formations comparables des précédentes élections tandis que les deux premiers partis perdaient plusieurs millions de suffrages. La démonstration du contraire a été également faite. Le NPA n’a eu aucun élu au parlement européen. Si nous avions été unis, nous aurions conquis douze sièges ! Et nous aurions provoqué la défaite de plusieurs personnalités de droite et d’extrême droite, preuve qu’une élection est bien un front de lutte très concret. Notre proposition de « paquet » a donc d’abord une efficacité électorale en vue. Mais je ne veux pas cacher que nous, au Parti de Gauche, voyons plus large.

Nous ne perdons pas de vue nos objectifs de long terme qui visent à faire naitre un « nouvel acteur politique » a vocation majoritaire. Nous voulions créer un nouveau parti du type de Die Linke allemand. Cela n’est pas possible, puisqu’il n’y a pas d’accord sur ce point. Le Front est donc la formule choisie pour rassembler des forces sans dissoudre leur identité et leur histoire. Pour autant l’expérience de la campagne des élections européennes a montré que dans la pratique cette formule équivalait bien souvent à une vie commune de parti. Peut-être est-elle même plus efficace sur certains points quoique les pesanteurs ne doivent pas être sous-estimées non plus. Le processus d’organisation de ce « paquet » peut nous conduire à avancer aussi vers des formes de travail commun plus pérennes et donc plus facilement réactives. Le comité de liaison entre les partis affiliés au Front pourrait devenir un comité d’animation permanent. Les structures indispensables pour conduire trois élections sur le plan programmatique et matériel y trouveraient leur compte. Et surtout la consultation démocratique des adhérents de chaque parti serait grandement facilitée. Est-ce irréaliste ? Est-ce trop vouloir d’un coup ? Peut être. On va bien voir. Mais je voudrai, pour plaider cette cause, faire valoir ce qu’est déjà la situation.

PCF et PG : DEUX PARTIS IMBRIQUES

A l’heure actuelle le Parti de Gauche et le Parti Communiste siègent dans les mêmes groupes parlementaires dans les trois assemblées, ils sont en cours d’intégration dans la même association d’élus. Ce n’est pas tout. Nous venons d’engager la discussion pour notre adhésion au Parti de la Gauche Européenne (PGE) dont le PCF est déjà membre alors que d’autres partis communistes d’Europe comme le parti grec et le parti portugais refusent absolument d’y participer. A la fin, en l’état actuel tel qu’il est en réalité, la seule singularité serait ce fait qu’étant membres du même parti européen et du même Front politique national, nos équipes de direction y seraient moins intégrées que dans le plus modeste groupe d’élus municipaux.

J’estime donc que la distance n’est pas si grande qui nous sépare d’un approfondissement substantiel de notre alliance. La séquence n’est pas si longue à vivre d’ici aux législatives de 2012 pour qu’on s’interdise d’en faire l’expérience. Les bases y sont en tous cas. Dans ce schéma ce n’est pas seulement l’efficacité électorale qu’il faut avoir en vue. Plus exactement il faut considérer les moyens politiques que l’efficacité électorale peut nous donner pour peser sur l’avenir du Pays.

Le Front peut et doit disputer aux sociaux démocrates le poste de pilotage de la gauche. Il ne peut le faire qu’en approfondissant ce qui fait son originalité c’est-à-dire le recours à la méthode de l’implication populaire, l’articulation des luttes sociales ou écologiques entre elles et avec la lutte politique, la pratique de « la gauche par l’exemple » dans les collectivités locales, le travail d’éducation populaire et la conduite d’une bataille culturelle constante, un internationalisme actif et concret. Rien de cela n’est réellement convaincant ni entrainant sans la synergie des forces que le Front rassemble.

La main est tendue. Je suis sûr qu’elle va être saisie. Et ce sera avec bonheur pour tous dans et autour de nos partis.


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