Régionales, présidentielles, législatives : faire front avec le Front de Gauche (résumé du débat sur le stand du PG à la fête de l’Humanité)

jeudi 17 septembre 2009.
 

Samedi après-midi, sur le stand bondé du PG, des représentants de l’autre gauche ont débattu de la proposition dite du « Paquet » : se présenter unis aux trois élections régionales, législatives et présidentielles.

Selon Eric Coquerel, chargé d’introduire le débat, les primaires et l’alliance avec le Modem risquent de conduire à la disparition de la gauche. C’est pourquoi le PG a proposé ce Paquet. Le but de ce débat n’est pas de mettre les organisations au pied du mur en les sommant de répondre, mais de dégager les éléments de la discussion.

Jean-Jacques Boislaroussie, pour la Fédération et Les Alternatifs, fait valoir que « séparées, les forces de gauche ne sont pas en capacité de briser le duel entre le Parti socialiste et la droite ». Il faut construire un cadre unitaire au sommet et à la base, puis dégager un corps de proposition commun. Pour les élections régionales, Jean-Jacques Boislaroussie prône une union indépendante du PS au 1er tour - la divergence stratégique étant profonde entre les socialistes et l’autre gauche - et des fusions démocratiques au second tour - afin de ne laisser aucune chance à la droite. Les Alternatifs ne font pas de la participation aux exécutifs une question identitaire, et débattent encore de cette question.

Christian Picquet, porte parole de la gauche unitaire, déplore que les exigences majoritaires des mobilisations populaires ne trouvent pas de débouché politique, même si la dynamique politique de la campagne des européennes a conduit au succès électoral du 7 juin. Il invite donc, au sein d’un Front de Gauche élargi, à travailler au contenu d’une plate forme de rupture avec le capitalisme. Les orientations de la gauche de gauche pouvant être majoritaires au sein de la gauche au premier tour, il faut porter la confrontation entre les deux gauches devant le peuple. Au deuxième tour, Christian Piquet appelle à fusionner l’ensemble des listes de gauche, sur la base du rapport de force du premier tour et en indépendance totale du Modem. Et de conclure : « Fou serait celui qui prendrait la responsabilité de briser l’espoir qui commence à se lever dans le pays. Le Front de Gauche peut se pérenniser et s’élargir ».

Pour Pierre François Gros, membre de l’exécutif du NPA, la crise du capitalisme s’accompagne d’une crise du mouvement ouvrier. Le centre gauche fait une politique de droite. Au 1er tour, il faut donc être indépendant de l’orientation de la direction du Parti socialiste, et, au second tour, prendre la responsabilité de battre la droite. Mais, les deux gauches étant « programmatiquement irréconciliables », Pierre François Gros résume ainsi la position du NPA : « Une fusion démocratique, oui ! Une fusion programmatique, non ! ». Il conclut : « Si on arrive à se réunir vite et à être utiles dans les mobilisations, on peut aller ensemble plus loin que 2012 encore ! »

Pierre Laurent, Président de la coordination nationale du PCF, se demande comment aller vers des victoires autrement plus importantes que la promesse que le Front de Gauche a réussi à créer lors des élections européennes. Le spectacle d’une gauche impossible de se fédérer est organisépar Sarko ; cela oblige la gauche à travailler en toute circonstance à la construction de majorité d’idées, d’actions et de projet. Pierre Laurent nous assure que le « choix de construire le Front de Gauche n’est pas un choix de circonstances pour le parti communiste, mais un choix durable. Le PCF est déterminé à poursuivre dans ce chemin là sans aucune ambigüité », avec la volonté d’élargir le Front de Gauche. Mais il faut se donner une ambition plus grande que les fusions techniques ; il faut devenir majoritaire au sein de la gauche : « Nous ne sommes pas là pour compter les points entre la droite et une gauche sociale-libérale ; nous voulons créer des majorités pour mener des politiques alternatives. Je crois que nous pouvons y arriver ! »

Jean-Luc Mélenchon, Président du Parti de Gauche, nous exhorte à être « à la hauteur du mouvement révolutionnaire français ». La question des exécutifs des régions est certes importante, mais il en est d’autres... Le score de Die Linke aux prochaines législatives allemandes, l’issue du nouveau référendum sur la Constitution européenne en Irlande, le coup d’État au Honduras, la confrontation électorale entre les deux gauches au Chili au mois de décembre prochain... Nous sommes là pour « changer l’histoire, c’est à cette hauteur qu’il faut mettre notre ambition ! ».

L’objectif du Front de gauche est de conquérir la majorité à gauche, de mener la gauche, d’être devant.

* Du point de vue de la construction d’un nouveau leadership à gauche, il faut donc que nous soyons autonomes au 1er tour. Pas un Français ne croit qu’on manque d’idées à propos de la politique que nous voulons appliquer. Le parti de gauche a proposé : le partage des richesses, la refondation républicaine de la France, la sortie du Traité de Lisbonne. Le Front de Gauche doit certes être élargi, mais il n’est pas élargissable au PS. Les listes autonomes au premier tour sont une manière de mobiliser le plus largement possible la gauche, pour affronter ensuite la droite.

* Au second tour d’une élection, « nous aiderons les socialistes là où ils en auront besoin, et VICE VERSA !! » Jean-Luc admet que la question des exécutifs reste à régler ; il est « du point de vue qu’il veut que les points de vue avancent ! »

Jean-Luc Mélenchon explicite les avantages du « Paquet ». Mettre l’ensemble des élections dans la bataille permet à chacun de comprendre que, quand il met son bulletin dans l’urne, c’est pour trois élections. C’est un moyen de contourner cette « maudite présidentielle ». Chacun, dans le respect des règles internes de son parti, pourrait consulter ses adhérents sur le Paquet - puisque cette proposition n’a pas été soumise lors du dernier congrès des différentes organisations.

Pour conclure, Jean-Luc Mélenchon nous invite à faire preuve de volontarisme : « Ayons de l’ambition ! Tout ça, ça marche, à la condition qu’on veuille que ça marche ! Il faut qu’on en sorte par le haut, et on en sortira par le haut, en se fixant de grands objectifs. »


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