Le 7 février 2005, le site web du journal patronal Les Echos exulte : "Les actionnaires des entreprises du CAC 40 sont gâtés. Les 40 plus importantes sociétés françaises cotées leur ont versé pas moins de 30,2 milliards d’euros en 2005... un montant en augmentation de 19% par rapport à 2004. La rétribution accrue des actionnaires se confirme d’année en année. Comme en 2004, ils récupèrent la moitié des profits... Le montant versé aux actionnaires du CAC 40 sous forme de dividendes a bondi de 50% pour atteindre 24 milliards d’euros en 2005, contre 16 milliards en 2004 et 14,1 milliards en 2003".
Ces profits paraissaient fabuleux. Le Web des Echos basait ses calculs sur des bénéfices nets d’environ 62,5 milliards d’euros. Les comptes définitifs allaient-ils les confirmer ? Nous apprîmes stupéfaits que Total avait, en fait, réalisé en 2005 des bénéfices à hauteur de 12273 millions d’euros (pourtant nous payons de plus en plus cher à la pompe), que les bénéfices de GDF étaient en hausse de 29% (pourtant GDF a augmenté ses tarifs de 16% en 2005, demande à les augmenter à nouveau de 16% en 2006 et veut supprimer des emplois).
Puis Le Figaro nous a donné mi mars le pot aux roses : "Avec 84,3 milliards d’euros de profits l’an dernier, les 40 plus grandes entreprises françaises battent tous les records. Et dépassent toutes les prévisions : alors qu’en moyenne les marchés financiers pariaient sur une hausse des bénéfices de 10,4% ; celle-ci a été de l’ordre de 27%. Le tout avec une croissance économique de seulement 1,4% dans l’Hexagone.
"Selon une étude de l’INSEE, les 32 groupes non financiers du CAC 40 ont vu la part de leurs effectifs en France passer de 50% en 1997 à 35% en 2002, une tendance qui n’a pu que s’accentuer depuis. Il faut y voir l’ effet général de la mondialisation qui favorise les délocalisations tous azimuts".
Nous sommes effectivement entré dans une période de capitalisme actionnarial :
irresponsable par le sacrifice des investissements au profit de la rentabilité à court terme des actions.
sauvage par le blocage des salaires, les conditions de travail, les licenciements ... même lorsque les bénéfices sont considérables.
En effet, la part de ces profits 2005 versée aux actionnaires dépasse l’entendement : 61,8% pour Pinault, 61,4% pour Accor, 55,8% pour Vivendi, 55,3% pour Suez, 55,1% pour SC microelectronics, 49,4% pour Veolia, 49,4% pour Schneider, 48,4% pour France Telecom, 48 pour Thalès, 48 pour Cap gemini...).
Ces sommes versés aux actionnaires sont de 40% supérieures à celles de 2004 déjà mirobolantes. L’augmentation atteint 184,4% pour Arcelor, 128,5ù pour Sanofi, 119,8% pour France télécom, 66,4% pour Vivendi, 59,9% pour Gaz de France, 57,6% pour Suez, 50,5% pour Pernod, 44,3% pour Axa, 42,4% pour le Crédit Agricole.
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