Le Front de gauche, vers un parti politique ? (par Delphine Dyèvre, L’Express)

mercredi 17 mars 2010.
 

Malgré un "accouchement difficile", le Front de gauche, qui allie communistes, ex-PS et anciens trotskistes, paraît aujourd’hui convaincre, comme le montre sa constante progression dans les sondages. De là à se transformer en parti politique permanent ?

"L’union fait la force", dit le dicton. C’est aussi ce que semble croire le Front de gauche. Il en aura fallu du temps au Parti communiste, au Parti de gauche, lancé par Jean-Luc Mélenchon, et à leurs alliés avant de parvenir à une union satisfaisant tout le monde. "Cette coalition n’est pas un parti" rappelle Eric Coquerel, tête de liste du Front de gauche à Paris. Aujourd’hui oui, mais demain ?

Interrogé par LEXPRESS.fr, le secrétaire général du Parti de gauche précise ses objectifs pour les régionales : "Un de nos premiers buts, c’est de faire un meilleur score qu’aux Européennes (6,47%, ndlr) et de battre le MoDem." Selon lui, les récents sondages qui donnent le Front de gauche entre 6 et 7% "sont minorés car ils sont basés sur 22 régions, or le Front de gauche n’est présent que dans 17".

Pour ce qui des négociations dans l’entre deux tours, Eric Coquerel estime que "le PS et Europe Ecologie doivent faire le choix entre la droite et la gauche. C’est-à-dire entre le MoDem et le Front de gauche". Tout en soulignant que le Front de gauche "s’est toujours dit ouvert à la fusion de toutes les listes de gauche". "Pour battre la droite, on est pour la fusion de tous les partis de gauche, au niveau électoral".

Le Front de gauche, un parti d’avenir ?

S’agissant de l’isolement du NPA, le secrétaire général du Parti de gauche estime que c’est le "résultat d’une stratégie qui montre ses limites." Avant de remarquer que "dans les endroits où le NPA n’est pas isolé, il obtient un bon score, comme en Pays de la Loire, où Marc Gicquel est crédité à 8%". L’attitude du Front de gauche paraît loin d’être fermée vis-à-vis du parti d’Olivier Besancenot. "On est ouvert jusqu’au bout à toutes les forces de gauches prêtes à remettre en cause le système", jure Eric Coquerel.

Interrogé sur l’"après-régionales", il rappelle que le Front de gauche a été créé pour durer. "Il devrait se poursuivre pour les présidentielles et les législatives", précise-t-il. De là à devenir un parti à part entière ? "On en est pas là, pour le moment le PCF n’envisage pas de se dissoudre", botte en touche le responsable du PG.

Il espère néanmoins "poursuivre cette unité et faire en sorte que le Front de gauche soit durable. Pour cela, il nous faut reconquérir l’électorat populaire afin d’apparaître comme une alternative et devenir les premiers à gauche." Pour lui, il est important que la coalition soit portée par des personnalités fortes telles que "Jean-Luc Mélenchon, mais je pense également à Marie-Georges Buffet".


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