La loi votée lundi par les députés UMP et PS ne comporte pas une seule fois ce mot. Ni d’ailleurs celui de solidarité. Chaque fois que le texte mentionne le prêt de la France, il rappelle que son unique objectif est la « stabilité financière de la zone euro ». Il se vante même de prêter cet argent à des taux « sensiblement supérieurs » à ceux auxquels la France l’emprunte. Ce n’est donc pas un plan d’aide mais un prêt sur le dos des Grecs. Quant à sa dimension française, elle n’existe pas.
La loi votée nous inscrit dans un dispositif contrôlé de A à Z par la Commission, la Banque Centrale Européenne et le FMI, conformément aux exigences allemandes. Ces instances devront notamment « négocier avec les autorités grecques l’accord de prêt et les conditionnalités qui lui sont attachées ». La loi accepte par avance les conditions imposées par Barroso, Trichet et le FMI au peuple grec. Elle interdit tout prêt en dehors de ce cadre. C’est dire la triste hypocrisie de Benoît Hamon lorsqu’il prétend que le PS a voté « l’aide » mais pas le plan d’austérité qui en est la condition explicite et absolue.
Un plan d’une violence sociale sans précédent s’abattra donc sur le peuple grec avec la complicité du gouvernement social-démocrate de Papandréou. Un nouveau coup de rabot après les trois plans d’austérité déjà adoptés en 6 mois. Les 13e et 14e mois qui compensent le faible traitement des fonctionnaires et des retraités sont supprimés. La TVA passée de 19 à 21% sera portée à 23% L’investissement public est amputé de 1,5 milliard. Les annuités pour la retraite passent de 37 à 40 ans. Les licenciements seront facilités dans le privé et un CPE (sous-SMIC) créé pour les jeunes et les chômeurs de longue durée.
Ces dernières mesures sont sans rapport avec la dette de l’Etat mais c’est toujours ça de pris pour les libéraux ! Bien sûr ce plan ne remet pas en cause les privilèges du premier propriétaire foncier et immobilier du pays qui ne paie pas un sou d’impôt, l’Eglise. Ni ceux des armateurs qui y concentrent la richesse. Les taux « punitifs » théorisés par les Etats européens pour redresser le mauvais élève grec punissent donc le petit peuple qui n’y peut mais. Ils provoqueront une récession qui réduira les ressources nécessaires pour rembourser. Le bug grec est en marche.
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