Le pouvoir de Nicolas Sarkozy et du Medef, c’est la guerre... pour faire place nette aux profits financiers Assez d’hypocrisie et de sales manipulations (Pierre Laurent, PCF)

mardi 21 septembre 2010.
 

... Depuis bientôt trois ans et demi, nous subissons, avec Nicolas Sarkozy, le pouvoir le plus rétrograde, le plus brutal, le plus autoritaire qu’il ait été permis d’imaginer.

Ce pouvoir n’a aucune espèce de respect pour le travail et les travailleurs. Il rassemble une bande, la nouvelle aristocratie financière, celle qui cherche son profit dans le casino financier du capitalisme mondialisé. Il est en guerre contre le monde du travail. Et il faut nous, le monde du travail, leur déclarer la guerre, une guerre citoyenne et pacifique.

Cet été, en prononçant son discours à Grenoble, le président de la République a prétendu au nom de la sécurité déclarer la guerre aux voyous et aux trafiquants.

Mais la seule sécurité dont ce pouvoir, ces hommes de main, Sarkozy, Fillon, Hortefeux, Woerth et Besson se soient jamais occupés, c’est celle des transactions financières ; c’est celle des profits du CAC 4O et des grandes banques ; c’est celle des grosses fortunes.

Alors, assez d’hypocrisie et de sales manipulations !

Le pouvoir de Nicolas Sarkozy et du Medef, c’est la guerre aux salaires, au pouvoir d’achat populaire, aux garanties collectives, aux CDI pour faire place nette aux profits financiers !

Savez-vous que les vingt premiers groupes du CAC 40 viennent d’accumuler en pleine crise un trésor de guerre de 80 milliards d’euros !

Savez-vous que l’un des premiers d’entre eux, Sanofi-Aventis, supprime aujourd’hui des milliers d’emplois, délocalise le potentiel industriel français et se permet, dans le même temps, de réaliser une OPA de plus de 15 milliards d’euros sur une firme américaine. Vous avez bien entendu, mes amis : 15 milliards d’euros !

Savez-vous que Total refuse toujours de redémarrer la raffinerie de Dunkerque malgré le jugement qui a donné raison aux salariés en lutte. Eh bien, vous savez, à combien se monte le rythme mensuel moyen de ses profits ? Un milliard d’euros ! Ça laisse rêveur, non ? Un milliard d’euros par mois !

Le pouvoir de Nicolas Sarkozy et du Medef, c’est la guerre aux services publics, à la Poste qu’il faut privatiser, à l’hôpital public qu’il faut dépecer pour dégager le terrain aux cliniques privées, à l’école qu’il faut désorganiser pour mieux marchandiser la formation.

La seule innovation pédagogique dont ce gouvernement se soit montré capable à la rentrée, c’est d’envoyer des milliers d’étudiants enseigner sans aucune formation. Et ce sont les mêmes, les champions du mépris pour les enseignants et leurs élèves, qui viennent s’indigner de la moindre étincelle de violence dans les établissements. De qui se moquent-ils ?

La légion d’honneur, Monsieur Sarkozy, ce n’est pas au gestionnaire de la fortune Bettencourt, à monsieur Patrice de Maistre, qu’il faut la remettre, avec ou sans lettre de recommandation d’Eric Woerth ! C’est aux personnels de santé, aux enseignants, à tous les agents qui travaillent dur pour l’intérêt général et ne récoltent aujourd’hui que le mépris. En la méritant vraiment !

Guerre, encore, contre les libertés, la République et ses valeurs, guerre aux Roms, aux pauvres, aux jeunes, aux « Français d’origine étrangère » !

En prononçant le discours de Grenoble, vous avez sali la France, Monsieur Sarkozy. Vous avez trahi ses idéaux républicains. Le 4 septembre, le pays vous a adressé le carton rouge que cette politique indigne méritait.

Non, la France ne se reconnaît plus dans votre politique, Monsieur Sarkozy et le monde, non plus, n’y reconnaît plus la France !

Je veux ici rendre hommage, une nouvelle fois, à tous ces militants de la solidarité, qui ne se plient pas à vos lois liberticides, qui poursuivent, obstinément, sans relâche, leur travail de solidarité !

Je veux ici rendre hommage, une nouvelle fois, aux travailleurs sans papiers qui, avec un incroyable courage ont fait reculer l’arbitraire et l’exploitation après huit mois d’une grève exemplaire ! Et nous serons tous je l’espère au rendez-vous du concert rock sans-papiers samedi prochain à Bercy.

Voilà la France dans laquelle nous nous reconnaissons, celle qui mêle ses couleurs pour s’unir autour d’une seule et même devise « Liberté, Ega-li-té, Fraternité » !

Le pouvoir de Nicolas Sarkozy et du Medef, c’est la guerre, encore et toujours, contre les droits des femmes, premières visées par les inégalités salariales, le temps partiel subi, la réforme des retraites.

C’est la guerre contre les jeunes, condamnés à la précarité, assimilés à une classe dangereuse, suspectés de délinquance uniquement parce qu’ils vivent dans des quartiers populaires...

Et bien, nous, nous pensons qu’il est grand temps d’en finir avec ce monde, avec ce régime despotique et archaïque.

A l’opposé de ce monde machiste et anti-jeunes, nous croyons que le temps est venu d’une nouvelle ère d’égalité, où l’émancipation des femmes et l’épanouissement des jeunes libéreront l’humanité toute entière de ses dominations !

A l’opposé de ce monde du fric à tout prix, nous croyons au contraire que le temps est venu d’une nouvelle ère démocratique où la puissance du peuple primera sur celle de l’argent, où la reconnaissance et la libération du travail humain primeront sur son exploitation !

A l’opposé de ce monde du tout concurrentiel, nous croyons que le temps est venu d’une nouvelle ère du bien commun et du service public.

A l’opposé de ce monde de la peur et de la stigmatisation, nous croyons que le temps est venu d’une nouvelle ère de fraternité où la libre circulation des femmes et des hommes prendrait le pas sur la libre circulation des capitaux !

Oui, nous voulons une révolution sociale contre le pouvoir des marchés financiers, une révolution citoyenne et démocratique contre la monarchie sarkozyste, une révolution de nos modes de vie contre les logiques de profit qui nous aliènent.

Voilà le monde pour lequel nous combattons !

Je suppose que vous n’avez pas eu le temps de suivre les travaux de l’université du Medef…

Laurence et ses petits camarades ont soigneusement évité de dire un mot de trop sur les retraites et ont préféré deviser sur, devinez quoi ? L’ « Étrangeté du monde » et son « mode d’emploi »...

Eh bien, on peut le leur accorder, leur monde est effectivement bien étrange.

Quand on sait que 3% de la fortune personnelle de Madame Bettencourt, c’est-à-dire 460 millions d’euros, suffirait à l’ONU pour secourir le Pakistan après les dramatiques inondations qui l’ont ravagé et que le peuple pakistanais attend toujours cette aide, oui, nous avons la nausée !

Quand on sait que le géant pétrolier BP a déversé 780 millions de litres de pétrole dans la mer, souillant l’un des écosystèmes les plus riches de la planète, et tout cela pour faire une économie de quelques dizaines de milliers de dollars sur des valves de sécurité… oui, nous avons la nausée.

Alors quand le Medef parle d’« Étrangeté du monde » et de son « mode d’emploi », il faut décidément comprendre : « Étrangler le monde, mode d’emploi » !

Et, franchement, cette mondialisation capitaliste qui pollue, qui tue, qui exploite et asservit fait désormais peser une grave menace sur l’avenir de l’humanité et de la planète.

Nous avons changé d’époque. C’est terminé le XXe siècle à la fin duquel le capitalisme prétendait être l’horizon indépassable de l’histoire ! C’est d’une autre civilisation dont nous avons besoin !

Et, c’est parce que – j’en suis convaincu – nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux à penser que le temps est venu de penser l’avenir autrement, c’est parce que nous sommes des millions à penser que les factures de la crise capitaliste nous mènent à la catastrophe, c’est parce que nous sommes des millions à refuser d’embarquer dans la machine à remonter le temps de Nicolas Sarkozy, oui, c’est pour cela que le combat sur les retraites a pris, en quelques mois, l’ampleur que nous connaissons aujourd’hui. Et rien, nous ne lâcherons rien, nous allons vous battre Monsieur Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy en a fait une bataille majeure mais le pays aussi : chacun l’a peu à peu compris, c’est d’un choix de société essentiel dont il est question.

D’un côté, ceux qui ignorent la souffrance au travail, le repos mérité, la solidarité partagée et qui sont prêts à sacrifier cette conquête majeure du droit à la retraite à 60 ans, qu’ils ne considèrent que comme un coût, sur l’autel de la relance des profits financiers.

De l’autre, ceux qui, comme nous, pensent que le temps est venu d’une nouvelle ère de civilisation où le temps travaillé et le temps de repos sont réconciliés, une ère de formation et de culture, une ère d’emplois utiles pour tous, une ère où la solidarité entre les générations garantit l’accès de tous à une vie décente et aux mêmes droits.

Et qu’on ne vienne pas nous dire que l’espérance de vie permettrait de travailler jusqu’à 67 ans. Une étude qui vient d’être publiée indique que l’espérance de vie en bonne santé est de 63 ans pour les hommes et de 64 pour les femmes. La souffrance au travail, messieurs du gouvernement et du patronat, vous ne connaissez peut-être pas mais cela existe ! Et je dis aux travailleurs de ce pays : soyez fiers, relevez la tête car c’est vous la richesse de la France !

Nous vivons une mobilisation sociale phénoménale. Le peuple est en train de reprendre la main.

Des millions de femmes et d’hommes ont uni leurs forces et sont parvenus à enrayer la mécanique gouvernementale.

Nous étions plus de 2 700 000 le 7 septembre ! Et ce n’est pas fini !...


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