Le Parlement européen, sa propagande et la réunification allemande

mardi 12 octobre 2010.
 

Quelle ambiance dans ce parlement européen ! C’est de la propagande à jet continue. Mercredi, nouvelle cataracte de bons sentiments et de propagande anti communiste. Il s’agit d’un lot de résolutions bêlantes et d’une séance de vulgarité totale à propos de la réunification allemande. Madame Merkel n’est pas là. C’est dire l’intérêt que soulève la séance chez les importants. Mais on a sorti de la naphtaline Lothar De Mazière, le dernier premier ministre de l’Allemagne de l’est. Un bigot qui se réclame de son identité de « huguenot », cire les pompes du pape comme vainqueur du communisme et ainsi de suite. Un flot de bla bla prétentieux qui se garde bien d’aborder le bilan de cette réunification pour les allemands eux-mêmes. Et pour l’Europe qui l’a financé. Et sur les raisons qui conduisirent ces messieurs-dames les gouvernants allemands de l’époque à trainer plus d’un mois pour reconnaitre la frontière à l’est du nouvel état unifié. La fameuse ligne Oder-Neisse. Hésitation qui manifeste mieux que tout ce que les permanences de l’histoire veulent dire. Et après ça, voila Jacques Delors invité à nous édifier. Un compatriote. Un socialiste. Mis en place par François Mitterrand à la tête de la Commission. Mais lui ne dira pas un mot du président défunt. Il n’hésitera pourtant pas à se citer lui-même, en toute modestie bien sur, et après avoir fustigé l’ingratitude des successeurs qui ont oublié leurs devanciers. Il faut l’entendre pour le croire. Je garde pour moi ce que m’inspire la démocratie chrétienne internationale qui aujourd’hui fait la fête à ses patriarches sous prétexte d’unité allemande. A la fin de ces ondées lénifiantes on joue un prétendu hymne européen en présence d’un prétendu drapeau européen. On se lève sur nos bancs, mais on en pense pas moins. Et voila Goldnisch député d’extrême droite qui fait l’habituel numéro de circonstance. C’est-à-dire rappeler que le drapeau et l’hymne ont été retirés du traité de Lisbonne. Cris, tumulte.. Le président du groupe de droite Parti populaire européen, le français joseph Daulhe vocifère et déclare que ceux qui soutiennent cette position n’ont qu’à renoncer à leur indemnité. « Profite et tais-toi », en quelque sorte ! C’est rafraichissant. Mon voisin, Jacky Henin, qui se contenait à grand peine depuis le début de ce bal de faux cul, explose de colère : « donc on a juste le droit d’être d’accord, sinon on doit rembourser ! » Moi je n’en peux plus non plus.

Vite, on fait encore une cinquantaine de votes à la chaine. On vote une résolution contre la peine de mort dans le monde en exigeant de tous les pays qui la pratiquent des comptes. Tous, sauf les Etats Unis d’Amérique, bien sur. Et, ouf, ça y est c’est fini ! Pas un mot sur le coup d’état en équateur, bien sur ! Si le dalaï lama s’était fait voler une sacoche à sa mobylette le parlement européen aurait dénoncé un complot communiste. Mais un président élu qui se fait tiers dessus par des policiers qu’est ce que c’est ? Une mutinerie de la police, pas davantage. Indigne d’une délibération de notre noble rassemblement des amis des droits de l’homme !

Je résume la vision de l’histoire qui nous a été assénée cette fois ci comme les autres. L’Europe a été libérée par les américains sans l’aide de personne ni que l’URSS et ses vingt millions de morts au combat y soit pour quelque chose. Puis, l’Europe a été victime du communisme dont elle a été libérée par le pape disant aux polonais « n’ayez pas peur ». L’Allemagne a été réunifiée par enchantement et les français n’avaient rien à dire sur le sujet. Grace à Jacques Delors au pape et à Helmut kohl, et un peu Georges Busch l’essentiel a été réalisé sans verser une goutte de sang ce qui prouve bien le côté fondamentalement pacifique de l’ouest. Ah, la réunification ! Quel « cela-va-de-soi-tout-est-bien ». De son côté, nos camarades de Die Linke ont un autre bilan de cette bonne action fondamentale de l’ouest bienveillant à l’égard de l’Est martyrisé. En effet, le rapport annuel du gouvernement allemand sur l’état de l’unité allemande arrive à la conclusion que la réunification serait en très bonne voie. C’est une estimation erronée, selon la présidente de Die Linke, Gesine Lötzsch. Je publie donc son texte, traduit par Claudine Girod.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message