Cette année 2011 sera déterminante

mardi 11 janvier 2011.
 

Cette année sera déterminante. De quoi je parle ? Simple. De notre projet déroutant, et risible parfois pour les quelques blasés revenus de tout. Il est connu et public. Il s’agit de reconstruire la gauche pour gouverner notre pays, tout simplement. Folle prétention, penseront certains ? Vous n’êtes pas sérieux, diront d’autres... si, si. Nous le sommes. Cette tâche est indispensable si nous voulons battre la droite, Nicolas Sarkozy et ses amis, ses projets et ses idées, et non seulement changer de personnel politique le temps d’une alternance. Ceux qui rient de nous pensent-ils la même chose ? Pas sûr. Il faut une autre gauche que celle qui ne cesse d’échouer lors des échéances politiques majeures. Nous ne voulons pas d’une gauche « idiot utile » de l’UMP.

Pour battre la droite, il faut une gauche qui prenne la mesure de l’urgence sociale, de l’urgence démocratique, de l’urgence écologique et j’en parlerai plus longuement, de l’urgence laïque.

Reconstruire cette gauche impose en France plusieurs conditions. D’abord, rassembler le plus possible la gauche qui met au coeur de son projet une autre répartition des richesses. Au PG, nous la nommons l’Autre gauche. Appelez là Gauche de transformation sociale si vous voulez. Qu’importe le nom. Il s’agit de la gauche qui pense que notre pays est riche, plus riche qu’il ne l’a jamais été, et qu’il souffre d’une répartition des richesses d’une rare inégalité dans notre histoire nationale. Il est temps que cela cesse. L’indignation est , sans doute, un des premiers leviers politiques à actionner. Sans elle, rien n’est possible. Sans ce cri de colère devant l’ultra richesse insolente, sans cette gorge nouée devant la pauvreté qui progresse, rien n’est même envisageable.

Mais, s’exclamer "Indignez-vous !" ne suffit pas. C’est juste une introduction. La basse exploitation matérielle ne produit rien si elle ne fait pas échos à une autre représentation du monde. Jean Jaurès disait « il ne peut y avoir de Révolution, que là où il y a conscience ». Oui, de la conscience. C’est tout l’enjeu de la période. Sans elle, rien n’est possible. Elle ne naît pas du néant, ou seulement de la colère. Elle doit être portée par des forces sociales et collectives. Sinon, elle ne peut émerger. Elle n’est pas un processus spontané.

Je met donc, une nouvelle fois, en garde ceux qui croiraient possible de mobiliser le grand peuple de France, pour bouleverser la société, les rapports sociaux, les rapports idéologiques entre les êtres, etc… de mener tout cela, et toutes les conséquences que cela entraînent, avec un candidat qui incarne, que ce dernier le veuille ou non, les dures lois du libéralisme, et du conformisme intellectuel et social de notre temps… Bref, avec un homme qui aurait dirigé le FMI pendant plusieurs années (suivez mon regard). Comment ce prodige serait-il possible ? Pour ma part, matérialiste ras du plancher, je n’y crois pas une seconde. Le drapeau "Tout sauf Sarkozy !" ne produira pas une vague majoritaire. Les récentes défaites aux élections partielles de Noisy-le-Sec et Corbeil-Essonnes le démontre tragiquement.

Notre tâche, celle du PG et du Front de Gauche avec nos camarades du PCF notamment, est donc de créer de la conscience et de la clarté. Et non l’inverse. Sinon, c’est tout le champ de la représentation politique qui explose et cela participe à l’accélération de la crise, sans lui permettre de se dénouer. Et, en vérité, je crois que nous y sommes déjà. Pour cela, il ne faut pas rater 2012 et l’élection présidentielle. Opposé à la constitution de la Ve République, c’est la mort dans l’âme que j’écris cela. Le sacre présidentiel de cette élection est notre pire ennemi, nous le savons. Il faut une VIe République, qui mette à bas le présidentialisme issu du coup de force gaulliste de 1958, c’est une évidence. Mais, nous disons surtout qu’il faut prendre cette élection avec le plus grand sérieux. C’est du moins ce que feront la grande majorité des français. Y échouer lourdement, c’est prendre le risque de disparaître du champ politique, ou de n’y survivre que sous la forme d’un satellite d’une des grandes composantes. Le Front de Gauche devra jeter toutes ses forces dans cette élection, avec la plus grande énergie.

D’abord, le rassemblement. Ceux qui prétendraient, d’un ton badin, que l’Autre gauche peut être présente avec plusieurs candidats en 2012, mérite le plus grand mépris. Je le dis sans détours. Seul un petit intérêt de boutique peut amener que tous ceux qui ont défendu, je cite deux exemples emblématiques mais il en ait d’autres, un « non de gauche »au TCE en 2005 ou le maintien de la retraite à 60 ans à taux plein sans augmentation d’années de cotisation, ne se présentent pas ensemble. Au premier tour : rassemblons nous et alors tout est possible ! Unis, nous pourrions prendre la tête de la gauche. Qui à la main qui tremble à cette idée ? Pourquoi ? Qu’on m’explique. Pour l’heure aucune explication ne m’a convaincu. Que mes amis du NPA qui tiendront congrès en février continuent donc de réfléchir. Ce point provoque un débat serré dans leurs rangs. Mais, je pourrai interpeller aussi bien LO ou le POI. Ils ont un bout de l’Histoire de notre pays entre leurs mains.

J’insiste également sur le fait qu’il y aura deux tours à cette élection présidentielle. Que personne ne vienne donc nous jouer des berceuses sur le thème du « candidat unique de la gauche ». Pitié, ne nous servez pas ce brouet infâme. Derrière cette proposition au masque prétendument unitaire et souriante, c’est le visage du sectarisme et de la morgue du Parti, aujourd’hui, le plus important électoralement, qui se dissimule. D’abord, rien ne prouve qu’électoralement ce soit plus efficace, C’est même l’inverse. Certes, ce candidat unique serait au second tour, c’est clair. Encore heureux. Mais après ? Plus aucune réserve de voix. La belle affaire. La victoire de François Mitterrand en 1981 (30 ans en mai) démontre qu’il est possible de gagner sans ces incantations. Cette année là, il y avait 5 candidats de gauche (ou 6 selon que l’on y classe Brice Lalonde pour le mouvement d’écologie politique, ou non) au premier tour. J’admets qu’il serait absurde qu’en 2012 la gauche soit artificiellement éclatée, c’est tout l’esprit du Front de Gauche de l’éviter. Mais, pas de chantage au candidat unique de la gauche ou au « vote utile dès le premier tour ». Cela, c’est le degré zéro de la politique.


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