La France n’a pas le monopole des manifestations. Mardi, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont aussi connu des grèves de salariés opposés à des projets gouvernementaux ou patronaux considérés comme autant de « reculs sociaux ». Le pays de Shakespeare a connu mardi la grève la plus importante depuis 1926 et le pays de Goethe son conflit le plus dur depuis 14 ans.
L’Allemagne et la Grande Bretagne, avec le chiffre historique de 1,5 millions de grévistes, ont connu mardi des manifestations de grande envergure. Tandis que la contestation allemande porte sur la durée du temps de travail, elle a pour objectif de lutter contre l’allongement de l’âge de la retraite en Angleterre.
Le projet gouvernemental consistant à repousser à 65 ans l’âge de la retraite dans les administrations locales, au lieu de 60 ans dans l’administration centrale, a été le détonateur d’une grève massive mardi en Grande-Bretagne. Ce mouvement de 24 heures, à l’appel de onze syndicats, a été le plus important du pays depuis la grève générale de 1926. Les manifestations n’ont cependant pas suscité une mobilisation importante dans la rue.
Selon les syndicats, 1,5 million de fonctionnaires ont cessé le travail, un chiffre contesté par les autorités. Le secteur de l’éducation a été le plus touché, mais aussi les services administratifs et sociaux, bibliothèques et musées, centres sportifs et de loisirs, services de police et pompiers, ramassage des ordures et transports en commun. Le syndicat Unison, le premier de la fonction publique locale, a prévenu qu’il y aurait d’autres grèves si celle de mardi ne débouchait pas sur des négociations avec le gouvernement.
L’Allemagne quant à elle, est touchée par un mouvement de grèves dans les services publics des communes du Bade-Wurtemberg (sud-ouest) depuis huit semaines. Ce conflit, le plus dur depuis 14 ans dans le secteur public, porte sur le refus de l’allongement de la durée du temps de travail. Le secteur de la santé en Allemagne est lui aussi en proie à une vague de protestations, dans la médecine libérale et les hôpitaux universitaires. Les 22.000 médecins des 34 hôpitaux universitaires du pays réclament une hausse de 30% des salaires et de meilleures conditions de travail, notamment le paiement des heures supplémentaires effectuées.
Mardi, l’industrie automobile est entrée dans la danse, avec le débrayage d’un millier de salariés de BMW pour une « grève d’avertissement » qui devrait progressivement toucher d’autres constructeurs automobiles et industriels.
lefigaro.fr (avec AFP)
29 mars 2006, (Rubrique International)
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