Le déroulement de la révolution prend là-bas une dimension nouvelle du fait du pétrole qui s’y trouve et qui excite ou motive beaucoup de monde chez les puissants. Mais, à l’inverse, dans notre camp, nous avons été consternés et attristés par les prises de positions des dirigeants cubains et vénézuéliens. Nous avons dit que nous n’étions pas d’accord avec leur grille de lecture des évènements. Pour eux tout est dans la géopolitique et le rapport de force avec l’empire des nord américains. Nous savons nous aussi à quoi nous en tenir à ce sujet. Notre opposition à l’Empire est constante et universelle. Pour autant dans la révolution méditerranéenne ce qui compte d’abord c’est le peuple en mouvement. C’est à lui que va notre solidarité sans faille.
C’est une erreur de ne pas comprendre que ce mouvement populaire est la première difficulté que redoute les USA. Eux n’ont aucune intention d’avoir à faire avec. Donc notre désaccord avec nos camarades est complet. Pas tactique. Il porte sur le fond de l’analyse des mouvements populaires au Maghreb et au Moyen Orient à ce moment. Nous soutenons les révolutions « arabes » pour les mêmes raisons qui nous conduisent à soutenir les révolutions sud américaines. L’un ne pourrait aller sans l’autre. Je pense que nous avons eu raison de le dire tout haut et aussitôt. Car dans tous les réseaux européens de soutien aux révolutions de l’Amérique du sud et à l’ALBA, progressivement tout le monde s’y est mis pour faire savoir, jusqu’au plus haut niveau, notre façon de voir. Je crois que nous avons été entendus. Mais bien sûr nous avons vu que tous les gouvernements de gauche ou réputés tels sur le sous-continent américains ont marqué beaucoup de froideur pour l’insurrection populaire en Libye. C’est un sujet qui va mériter examen approfondi. Nous avons besoin de comprendre.
Pour être francs nous ne pensions pas une seconde que les analyses de Fidel Castro sur le risque d’intervention militaire avaient le moindre début de réalité. Ce serait tellement stupide et dévastateur pour les USA de s’y risquer que nous pensions l’idée totalement improbable. Il faut bien admettre à présent que ce n’est pas vrai. Fidel Castro a vu juste sur ce point. Je dis sur ce point car je ne crois pas que sa façon de voir sur la nature des mouvements en cours soit juste pour autant car il n’en perçoit pas la dynamique révolutionnaire et son potentiel progressiste. Il n’en reste pas moins qu’alertés dorénavant sur le risque d’intervention militaire, nous y affirmons notre opposition totale. J’ai commencé à défendre cette position face à monsieur Jacob, le président du groupe UMP mardi soir dans mon débat avec lui sur I-Télé. Et j’ai senti combien la droite n’est pas franche du collier sur ce thème. Vigilance mes amis !
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