Cantonales : Désaveu historique pour l’UMP

dimanche 27 mars 2011.
 

Absents dans la campagne, les candidats UMP sont miraculeusement ressortis de la bouche de Claude Guéant lors de la présentation des résultats. Celui-ci a en effet additionné les résultats d’une multitude de candidats divers droite, y compris opposés à Nicolas Sarkozy, pour afficher un résultat artificiel de 32 % pour la majorité présidentielle.

Cet artifice ne résiste pas aux faits : les candidats inscrits avec une étiquette UMP enregistrent un recul historique avec 17% des voix à l’échelle nationale. C’est 11 points de moins que lors des européennes de 2009 et 9 de moins que lors du premier tour des régionales de 2010. Beaucoup avaient mis leur drapeau dans la poche. Cela diminue le total de voix national mais est en soi significatif du rejet que suscite l’UMP. Or le score du total droite est lui aussi en recul si on le compare aux résultats obtenus par le même mode de calcul lors des cantonales précédentes : moins 7 points par rapport à 2008 et moins 5 points par rapport à 2004.

Le président de la République est le premier ciblé. Dans son ancien canton de Neuilly-nord, la candidate Marie-Cécile Ménard investi par l’UMP est balayée par une candidature dissidente. Fidèle de Nicolas Sarkozy, Isabelle Balkany fait aussi les frais de la fronde antisarkozyste. Elle est concurrencée dans son fief de Levallois-Perret par un divers droite en capacité de se maintenir au second tour.

Le désaveu ne touche pas que l’Elysée. Il attaque l’ensemble du dispositif UMP. La Sarthe, que François Fillon a présidé de 1992 à 1998, pourrait basculer à gauche : seuls deux conseillers UMP ont été élus au premier tour, et 17 cantons sont en ballottage. En Seine-et-Marne, le PS arrive en tête à Montereau, ville d’Yves Jégo et à Provins, fief de Christian Jacob. Sur l’ensemble du département (celui de Jean-François Copé), le parti présidentiel n’arrive qu’en troisième position derrière le PS et le FN. Car en faisant sauter les digues entre la droite et l’extrême droite, l’UMP a favorisé le siphonage d’une grande partie de son électorat par le FN. Dès lors, la récente modification des conditions d’accès au second tour censée diminuer les possibilités de triangulaires avec le FN s’est retournée contre l’UMP. Ainsi, dans près de 400 cantons sur 1100 où elle se présentait, l’UMP disparaît du second tour, éliminée dans 1 cas sur 2 par une candidature du FN. Plus généralement, la droite sera absente de 300 duels opposant la gauche et l’extrême droite.

C’est une véritable débâcle à laquelle est confronté le parti présidentiel. Avec elle toute la droite se retrouve fragilisée car c’est la capacité même de Sarkozy à satisfaire les intérêts des puissants qui est remise en cause. Les turbulences ont commencé.


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