1000 euros de prime Sarkozy se moque du monde (2 articles)

mardi 19 avril 2011.
 

2) Pour Sarkozy, la démagogie prime

Le président de la République a tranché sur la prime. Les syndicats la rangent au rayon des annonces électoralistes. Ils demandent des augmentations du smic et des salaires.

« Ceux à qui on a demandé des efforts doivent être les premiers bénéficiaires de (la) reprise. » Avec la « prime », Nicolas Sarkozy se présente comme le chevalier blanc du pouvoir d’achat. Et contre toutes les évidences, il en fait des tonnes. « J’ai vu se dresser devant moi les murs du conservatisme et de l’immobilisme », se plaint-il. Tout ça pour quoi  ? Le président de la République a « tranché » dans le débat quelque peu cacophonique autour de l’annonce du versement d’une prime de 1 000 euros aux salariés des entreprises versant aux actionnaires des dividendes en hausse. Résultat, plus question des 1 000 euros  : les entreprises de plus de 50 salariés qui auront versé à leurs actionnaires des dividendes en hausse seront contraintes de verser des primes « dont le montant sera à négocier ». « Ces primes seront exonérées de charges sociales dans la limite d’un plafond et soumise à la CSG-CRDS et au forfait social », précise Matignon. Voilà donc une baudruche vite dégonflée, même si le zélé ministre du Travail, Xavier Bertrand, se porte à son secours  : la prime concernerait, à l’entendre, « 30 000 entreprises et 8 millions de salariés, c’est plus d’un salarié sur deux »  ! Des chiffres qui semblent bien optimistes et excluent de toute façon 5,2 millions de salariés du public.

Prime contre salaire

Selon Xavier Bertrand, le sujet du partage des richesses avait été « mis sur la table il y a deux ans ». « Normalement, la balle était dans le camp des partenaires sociaux et les choses n’ont pas avancé », argue-t-il pour justifier que le gouvernement ait « pris ses responsabilités ». Tout appliqué à la promotion de la prime, le ministre du Travail insistait hier, à Europe 1, sur le fait que « les salaires doivent progresser » et que « la prime ne remplace pas les salaires ». « Si l’entreprise réalise des profits, ce n’est pas aussi grâce aux salariés  ? » questionnait-il. Et de renchérir  : « Cette somme versée aux salariés, que vont-ils en faire  ? Ils vont la dépenser, c’est donc bon pour la consommation. » Mais, interrogé sur « un coup de pouce au smic », le ministre s’est bien dispensé de se prononcer. Le gouvernement, qui refuse tout rattrapage du smic depuis cinq ans, qui gèle deux années de suite la valeur du point d’indice des fonctionnaires et qui signe à Bruxelles un pacte pour l’euro qui pousse à la modération salariale, peut difficilement se présenter en champion d’une juste répartition des richesses…

Les syndicats sont d’ailleurs loin d’être convaincus. FO dénonce « un effet d’annonce ». « Il y a plein de salariés qui n’auront rien  ! » déplore Jean-Claude Mailly. « Rien ne remplace les mesures salariales pérennes qui contribuent également au financement de notre protection sociale », assure la CGC. La CFDT estime même que « celui qui va perdre, c’est le salarié. Par contre, pour l’entreprise, ce sera cadeau, un effet d’aubaine ». François Chérèque explique que dans une entreprise « qui va se voir imposer une prime sur laquelle elle ne paiera pas d’impôt sur les sociétés et moins de charges, il y aura moins d’augmentations de salaires ». « Flou », « improvisation », « électoralisme », dénonce la CGT. Pour les syndicats, la « prime » va surtout jouer contre le pouvoir d’achat.

Olivier Mayer

Source :

http://www.humanite.fr/21_04_2011-p...

1) 1000 euros ou le sale manipulateur qui se moque du monde – Une prime ce n’est pas du salaire ! C’est un trompe-couillon (par Gérard Filoche)

Source :

http://www.filoche.net/2011/04/18/1...

Sarkozy a bloqué le Smic pendant cinq ans. Cinq ans ! C’est si long, si dur que ces 10 % des salariés peuvent être presque rajouté aux 8 millions de travailleurs pauvres. On ne peut pas vivre décemment à ce prix. Les prix valsent depuis des mois, EDF, GDF, SNCF, assurances, etc…au point qu’en juin ou juillet 2012 il faudra ré ajuster le Smic par la loi pour courir après l’inflation.

Le salaire médian est de 1500 euros, c’est à dire que 50 % des salariés gagnent moins. 98 % des salaires sont en dessous de 3200 euros. La principale ponction de « président du pouvoir d’achat » du « gagner plus » a été un appauvrissement de ceux qui produisent l’essentiel des richesses de ce pays et qu n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent.

Dix points ont été pris aux salaires par les profits. Et tout ce que trouve à faire Sarkozy est d’alléger l’impôt sur les grandes fortunes. Pendant que la France bat le record historique de chômeurs, 5 millions !

Mais voilà, ce pilleur de retraite, élection proche obligeant, fait mine d’imposer une « prime » de 1000 euros pour les entreprises qui versent des dividendes.

Alors que les négociations sur les salaires sont bloquées, alors que les syndicats n’ont pas été consultés, et que le patronat en profite pour refuser, l’antisocial forcené de l’Elysée envisage une de ces lois sans justification ni suites sérieuses pour acheter des bulletins de vote par une prime de « 1000 » euros. Mais les entreprises sont toutes différentes avec des branches différentes, des résultats différents, et cela n’a aucun sens : s’il y a un Smic, s’il y a des conventions collectives, ce n’est pas pour rien.

Un rattrapage du Smic à 1600 euros, comme le réclame la CGT, principal syndicat de ce pays est urgent et nécessaire. Que l’on ne dise pas que cela ferait fermer des entreprises (à part les canards boîteux, fraudeurs) : en juin 68, 33 % de hausse du Smig (et 55 % du Smag) cela n’a fait fermer aucune entreprise, cela a relancé l’économie. Cela a permis aux salariés de mieux vivre et d’acheter des choses essentielles qu’ils ne pouvaient pas acheter auparavant. Appliquer une hausse de 33 % aujourd’hui porterait le Smic à… 1750 euros !

Les minima conventionnels doivent être automatiquement aligné par la loi sur le Smic : car il est indécent que des branches négocient en dessous de la loi.

Ni l’intéressement, ni la participation ne sont du vrai salaire, avec cotisations sociales, du net et du brut. Ni les primes ne remplacent la hausse régulière, rattrapage des salaires.

Lorsqu’il y a des NAO, des négociations annuelles obligatoires, l’état a un rôle à jouer, car c’est de lui que dépend « l’extension » des conventions collectives : il peut ainsi peser sur leur contenu, et sur les carrières, les niveaux, les coefficients, les échelons, les grilles de métiers. Des garanties de progression collective – détruites par le Medef depuis huit ans – peuvent être restaurées pour les salariés.

Dans des centaines d’entreprises, des grèves ont eu lieu ces dernières semaines sur les salaires, en Auvergne, ou chez Carrefour, Valéo…

Le manipulateur menteur de l’Elysée devrait cesser de perturber à contre-pied, de casser cette dynamique de négociation salariale avec des fausses vraies augmentations dérisoires :

- qu’il encourage plutôt le patronat à signer avec les syndicats, branches par branches, métiers par métiers, et dans une grande conférence salariale nationale

- qu’il hausse le Smic massivement à 1600 euros pour booster tous les salaires au-dessus

- qu’il interdise les accords de minima en dessous du Smic,

- et refuse de cautionner les conventions collectives au rabais,

- qu’il se charge de restaurer un réel impôt sur les entreprises CAC 40 (73 milliards sont détournés).

Cet article a été écrit par Gérard Filoche, publié le 18 avril


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