Depuis hier soir, Béthune a virtuellement une place de Fukushima. Le Parti de Gauche l’a baptisée ...

sans tambour ni trompette, ni sans prendre l’avis des autorités municipales, après avoir débaptisé la place de Gravelines. « C’est une manifestation symbolique pour sensibiliser la population au risque nucléaire et à la nécessité d’un débat citoyen sur la politique énergétique future », commentait Serge Pachéka, secrétaire du comité du Béthunois et membre du conseil national du parti de Jean-Luc Mélenchon. Une cérémonie par surprise et dans l’intimité à laquelle le Parti de Gauche avait omis d’inviter ses alliés communistes du Front de Gauche pour mettre en avant sa spécificité.

« Il y a vingt-cinq ans, la catastrophe de Tchernobyl faisait entre 31 et 150 000 morts. Nous ne voulons pas affoler les gens mais les inciter à prendre conscience que ça peut arriver en France. À Blaye, on l’a évité de justesse », poursuivait l’ex-adjoint aux travaux de Jacques Mellick. « Il ne s’agit pas de revenir à la bougie ni au tout le monde à vélo mais de sortir progressivement du nucléaire en réduisant le recours aux énergies fossiles et en réorientant la recherche. En France, on a prouvé qu’on avait de bons ingénieurs », ajoutait-il.

« On nous bassine sur des débats qui n’ont pas d’intérêt. Ici, on est au coeur des problèmes de sécurité », enchaînait Hervé Jaspart en insistant sur la nécessité d’une gestion publique de l’énergie « qui n’est pas un bien marchand comme les autres mais un droit fondamental. » Cette nouvelle plaque, dont on ignore combien de temps elle restera au centre du rond-point, ne devrait pas trop perturber les facteurs : il n’y avait aucune adresse sur la place de Gravelines, au carrefour de l’avenue Armand-Racine, des rue de Péronne et du Bois-Dérodé. Jusqu’ici, seul l’arrêt d’autobus mentionnait le nom de cette place à laquelle le Parti de Gauche n’accorde plus droit de cité parce qu’elle évoquait la plus grande centrale nucléaire d’Europe. •

CH. L.