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Après le traité de Maastricht et le pacte de Lisbonne, celui de l’euro va aggraver les problèmes, notamment celui du pouvoir d’achat du citoyen. Concernant les coupes budgétaires dans les dépenses publiques, nous considérons que ce n’est pas au citoyen lambda de payer le coût de la crise des marchés financiers, ni celui de la dette. Nous considérons qu’il n’y a pas d’avancée possible pour un pays s’il réduit ses dépenses publiques dans des domaines aussi fondamentaux que ceux de la santé et de l’éducation. La crise n’est qu’un prétexte de plus. En son nom, tout sera justifié, comme faciliter les licenciements sans avoir à donner d’explications. Les services publics vont être privatisés. À Madrid, c’est le canal Isabel II qui est menacé. Il s’agit de l’eau que nous consommons tous les jours. Et après, ce sera quoi ? L’oxygène que nous respirons ? Nous sommes face à une classe politique qui refuse d’affronter les intérêts des pouvoirs économiques, qui, eux, ne se privent pas de capitaliser les bénéfices.
Notre mouvement ne manque pas de propositions. Nous sommes en faveur de la réduction du temps de travail pour créer davantage d’emplois. Nous voulons la réduction des dépenses militaires. Nous demandons la suppression de l’impunité et la mise au ban de la corruption. Nous voulons des listes électorales ouvertes. Nous demandons aux banques de rembourser l’argent public qui leur a été donné. L’État doit préempter les logements invendus pour les placer sous le régime d’un parc locatif public. Et d’autres propositions encore.
Democracia Real Ya ! est une plate-forme de mobilisation citoyenne. Ce mouvement pacifique est composé de milliers d’individus. Seulement une dizaine de personnes ont fait preuve d’actes de violence, et c’est tout le mouvement qui est accusé… C’est inacceptable ! Des vidéos en ligne montrent comment des violences ont été organisées par des personnes soupçonnées d’appartenir aux forces de police. Celles-là mêmes qui ont chargé contre des manifestants assis, qui levaient leurs bras en signe de non-violence. Les pouvoirs politiques et économiques ont peur de notre mouvement. Ils font tout pour nous décrédibiliser.
L’Espagne ne rejette pas l’Europe. Nous avons toujours pensé que nous pouvions construire une Europe culturelle et économique, pas une Europe au rabais entre les mains des marchands. Voilà pourquoi nous sommes farouchement opposés à la décision européenne de réduire les dépenses publiques pour combattre les déficits. Tous les Européens sont dans la même situation. Nous devons donc tous nous soulever contre les conséquences catastrophiques du pacte de l’euro. N’attendons pas qu’il soit trop tard !
Ivan Olmedo, jeune précaire, porte-parole de Democracia Real Ya ! (DRY), initiateur du mouvement des Indignés.
Propos recueillis et traduits par C. Ce.
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